Sur un site qui accueillait des enfants s’installeront bientôt de très petits enfants et des résidents. À Montigny-le-Bretonneux, cette parcelle de 10 000 m² où était située l’école Albert Samain, fermée il y a plus de dix ans et démolie en 2018, est actuellement en chantier. Un chantier devant aboutir à la construction d’un pôle petite enfance et de 36 logements (lire encadré).
« La politique de la petite enfance fait partie de l’ADN de Montigny-le-Bretonneux depuis toujours, rappelle Lorrain Merckaert, le maire DVD de la commune, à propos du projet. Nous avions la possibilité de rééquilibrer l’offre de services dans le quartier de la Sourderie, quartier le plus peuplé de la ville et qui jusque-là avait un Relais assistants maternels (RAM), une halte-garderie (l’Églantine, Ndlr), mais pas de crèche. Désormais, les habitants du quartier auront un bâtiment neuf, performant thermiquement et parfaitement adapté pour les enfants et les professionnels. » Et le maire de préciser : « Avec cette opération, nous avions la volonté de marquer les choses et de conforter ainsi notre politique de petite enfance. Cette parcelle va également gagner 30 % d’espaces verts en plus, entre le jardin consacré à la crèche et les jardins des habitations à côté. »
Le tout sur un site autrefois occupé par un établissement scolaire, qui était donc voué à disparaître, selon Nicolas Maslier, responsable du patrimoine bâti de la Ville. « La réhabilitation d’un bâtiment tel qu’il était conçu n’est pas du tout pertinente. Le bâtiment devait faire 3 000 ou 3 400 m², de plain-pied. Aujourd’hui, on ne conçoit plus des bâtiments comme ça, on essaie de concevoir, pour des questions énergétiques, des bâtiments compacts, estime-t-il. On avait réfléchi à des scénarios intermédiaires, où on en démolit une partie, on en réhabilite une autre, et puis à un moment, pour avoir une opération qui réponde à nos objectifs, il a été décidé de conserver une partie du terrain pour aménager cette structure, et aménager tout autour une opération de logements. »
Le groupe scolaire Samain était devenu « obsolète, pas seulement techniquement, mais il n’y avait plus assez d’effectifs, puisque la population, depuis l’éclosion de la ville nouvelle, a tendance à se tasser, voire à décliner, explique-t-on du côté de la municipalité. Il y a des bâtiments qui existent, qui étaient impérieux au moment de la création de la ville nouvelle, et puis maintenant, ils n’ont plus de vocation. Donc on est plutôt dans une phase de regroupement des effectifs scolaires sur un établissement ou deux, et dans chaque quartier, il y a forcément tout le long des bâtiments qui ne servent plus. Il faut imaginer un devenir pour le site. »
Et donc le choix d’y implanter un équipement de la petite enfance, dont l’édification a néanmoins pris beaucoup de retard. « On a été à l’arrêt pendant 14 mois à peu près, suite à la défaillance de l’entreprise de gros œuvre, concède Nicolas Maslier. On a rencontré des difficultés en juillet 2021, et le temps des procédures, le marché a été résilié fin janvier, il y a un an. Donc les 12 derniers mois, on s’est concentrés sur la réalisation d’un nouveau cahier des charges. […] L’architecte a été obligé de recalibrer un cahier des charges conforme à ce qu’on attendait de la reprise des travaux du nouveau maçon. En parallèle des expertises judiciaires, pour définir les niveaux de responsabilités de l’ancien maçon et du futur maçon, et ensuite, la procédure d’appel d’offres, qui a abouti en septembre-octobre à la nomination d’une nouvelle entreprise (So.be.ma). »
« Depuis novembre et la reprise du chantier, nous avons estimé à peu près à sept ou huit mois pour finaliser les travaux, ce qui nous emmène courant mai ou juin », indique Nicolas Maslier, ajoutant que, quand le chantier a été arrêté, « l’ossature avait été faite, mais avec de nombreuses malfaçons ». Toutes ces péripéties venant s’ajouter à la crise sanitaire, qui avait déjà freiné l’avancement du projet. « Les premières dates [de livraison évoquées], c’était décembre 2020, car on a démarré le chantier en septembre 2019 », reconnaît le responsable du patrimoine bâti. Et les premières réflexions autour du projet remontent à 2015-2016.
Finalement, l’ouverture du pôle petite enfance est espérée pour la rentrée de septembre prochain. « On va dire entre septembre et décembre, comme il y a eu des retards, mais l’objectif, c’est septembre », tient à préciser Edwige Chastel, directrice petite enfance à Montigny. L’équipement accueillera des enfants âgés de dix semaines à 3 ans. Il sera composé d’un multi-accueil de 36 berceaux au rez-de-chaussée et d’un relais assistants maternels de 14 places à l’étage. Soit un pôle petite enfance d’une cinquantaine de places au total.
Un parking en sous-sol d’une vingtaine de places pour le personnel (composé d’une vingtaine de personnes) et du stationnement extérieur d’une dizaine de places en dépose-minute desserviront le bâtiment, d’une surface de 1 000 m², où on trouvera notamment trois unités de vie. Deux d’entre elles se situeront au rez-de-chaussée, où se trouvera aussi une salle polyvalente, « qui peut être cloisonnée en 20 m² ou 40 m², ou faire un grand espace de 60 m² », l’idée étant « d’apporter des espaces supplémentaires pour que les enfants circulent dans d’autres espaces, favoriser la motricité », décrit Nicolas Maslier.
Les enfants pourront aussi jouer au sein d’espaces extérieurs végétalisés. L’étage sera davantage destiné aux plus grands, déjà en âge de marcher. Ils bénéficieront aussi d’une unité de vie. On y trouvera aussi un espace pour le repos du personnel. Par ailleurs, une « zone tampon végétalisée » évitera « le contact direct des espaces extérieurs réservés aux enfants vers les logements ou sur la rue », avance Nicolas Maslier.
Le futur équipement répond à un besoin à la Sourderie. Ce quartier était déjà pourvu de la halte-garderie de l’Églantine, mais celle-ci a fermé le 8 juillet dernier. Cette structure, qui accueillait une vingtaine d’enfants dont huit en accueil régulier, était « une toute petite structure, qui n’était pas adaptée aux besoins des familles », justifie Edwige Chastel, assurant que le nouveau pôle petite enfance sera « au plus près des besoins des familles, car leurs besoins ont évolué entre le télétravail, les amplitudes d’ouverture par rapport à leurs horaires de travail. » Il sera ouvert cinq jours sur sept de 8 h à 19 h tandis que L’Églantine ouvrait de 8 h 30 à 18 h.
Le nouveau bâtiment répondra aussi au label écolo-crèche, décerné par l’association Label vie. « Toutes les structures municipales se sont engagées dans cette démarche. On a commencé il y a quelques mois maintenant, et au bout des trois années, on a un label. Le but est d’amener une réflexion et des pratiques de développement durable au quotidien : fabriquer ses propres peintures, réutiliser ses matériaux, mais aussi tout ce qui concerne le bien-être des enfants et des professionnels (par exemple, des produits d’hygiène moins toxiques), amener des activités de jardinage, de jeux d’eau, et accompagner les familles dans un changement de pratiques », détaille Edwige Chastel.
Le montant global du projet de pôle petite enfance s’élève à un peu plus de 4 millions d’euros. L’opération immobilière sur le site et des subventions, notamment du Département, devraient permettre de financer une partie de l’opération.
36 logements « dans le respect de la mixité sociale »
En plus du pôle petite enfance, l’ex-site de l’école Samain, à Montigny-le-Bretonneux, va très prochainement voir sortir de terre un programme immobilier, porté par le promoteur Cogedim. 36 logements y seront en effet construits : 21 maisons individuelles, en accession à la propriété, et 15 appartements en locatif social, qui seront gérés par le bailleur 1001 Vies habitat. Un projet qui semble très bien avancer. « [Le pôle petite enfance] était en avance par rapport à eux (aux logements, Ndlr) et ils nous ont rattrapés », glisse Nicolas Maslier, responsable du patrimoine bâti de la ville de Montigny, évoquant un chantier qui a débuté après la crise sanitaire et une « livraison des emménagements au printemps, pour les maisons en tout cas ».
Une livraison dans les tout prochains mois donc, et des futurs résidents qui seront très vite au-rendez-vous, selon Nicolas Maslier, qui affirme que les logements ont tous été vendus « avant même le premier coup de pioche ». Les 15 appartements iront du T1 au T5. Les maisons seront elles en quatre pièces ou cinq pièces. Les hauteurs se voudront raisonnables, tente de rassurer le responsable du patrimoine bâti : « Le PLUi (Plan local d’urbanisme intercommunal) imposait une hauteur maximale de 9 m au faîtage, donc on s’est astreints à respecter ces 9 m. Les logements collectifs sont à 9 m également. Donc on conserve ce cachet résidentiel, pavillonnaire. » Ce qui correspond à du R+1+ combles.
Le choix de mêler logements et équipement de la petite enfance sur un même site s’avérait pertinent pour la municipalité. Le maire DVD de Montigny-le-Bretonneux, Lorrain Merckaert, souligne que la vente d’une partie du terrain de l’ancien groupe scolaire à un promoteur « finance une part du projet » de pôle petite enfance. Le programme immobilier sera réalisé « dans le respect de la mixité sociale de la ville », assure-t-il. « Nous avons demandé à ce que les chambres et les salles de bain soient situées au rez-de-chaussée pour que ces maisons soient accessibles aux personnes avançant en âge et aux personnes à mobilité réduite », a également précisé l’édile.
Du côté de la Ville, on rappelle aussi les injonctions de l’État, qui « demande, notamment en Île-de-France, à toutes les communes de bâtir là où elles peuvent. À Montigny, […] le territoire est pratiquement totalement urbanisé, donc il reste comme ça des petites opérations. »