Citeo est une entreprise à missions historique qui est un acteur majeur de l’économie circulaire. « Citeo a été créée en 1992, donc nous fêtons nos 30 ans, confie Sabine Haltebourg, directrice régionale de Citeo. » L’entreprise s’appelait avant « Eco emballage » et s’est transformée en entreprise à missions pour « afficher clairement une raison d’être qui est de limiter l’impact des emballages mis sur le marché par ses clients, continue-t-elle. Nous avons cette responsabilité, vis-à-vis des producteurs, de prendre en charge financièrement la collecte de tri des emballages mis sur le marché. Globalement, on s’occupe de cette poubelle jaune connue de tous. La mission s’étend sur l’ensemble du territoire. »
C’est un projet national qui se termine et qui est en lien avec l’ouverture du bac jaune à l’ensemble des emballages, nommé « l’extension des consignes de tri » (ECT) et qui repose sur la simplification du geste de tri. « Les Yvelines sont clairement concernées car c’est l’un des derniers départements en Île-de-France, à passer en extension de consigne de tri, indique la directrice. Ça se résume à dire aux citoyens que tous les emballages et papiers se trient et se mettent dans le bac jaune pour simplifier le geste. Dans les Yvelines, c’est en partie déployé à hauteur de 58 % dans tout le bassin qui va aller trier sur le centre du tri de Plaisir. Le nord du département est en train de passer en extension, cela se fera au 1er janvier. »
Les territoires ont été transformés par des phases d’appel à projet et le dernier centre de tri à devoir être transformé est celui de ValoSeine : le bassin de la Communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise (GPSEO).
En ouvrant la poubelle jaune à tous les emballages et papiers, « on constate un sursaut de performance de quatre kilos par habitant, explique Sabine Haltebourg. Les Yvelines en ont fait la démonstration en comparant des données 2020 et 2021. On s’attend à un sursaut réellement en 2023. La transformation sera à 100 % sur le département. Pour autant, les performances du département sont plutôt bonnes et au-dessus de 5 % de la moyenne Île-de-France. »
88 % profitent déjà de l’extension de consigne de tri en Île-de-France. « On constate que cette année l’Île-de-France affiche une performance de plus de 3 %, explique-t-elle. Il y a donc un vrai gap de performance. » L’extension a commencé en 2014 pour les premiers. Il s’agit de l’Essonne et du Val-d’Oise et les autres ont suivi. Les départements de l’Essonne et de Seine-et-Marne sont les territoires qui sont les plus performants d’Île-de-France.
Les derniers territoires à couvrir sont le nord des Yvelines, le nord du Val-d’Oise et le sud du département de Seine-et-Marne. Ils seront couverts à la fin de l’année. La Loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) pose l’échéance du 1er janvier 2023 sur tout le territoire national. Le citoyen est l’un des premiers acteurs du geste de tri et est mis au courant par une communication portée par la collectivité. « Grâce aux études de perception que nous menons, la première référence à laquelle le citoyen se réfère est le stickage de son bac, constate la directrice. Il faut donc un triptyque incontournable qui est : la bonne consigne pour le citoyen complétée par le maximum de supports de communication, le bon dispositif, donc le bac jaune, et il faut une motivation personnelle et, en ce moment, je pense que l’on partage tous cette même motivation de préservation de la planète. Il faut donner du sens au geste. »
Tous les emballages et papiers se mettent désormais dans une même poubelle. « Cette simplification est là pour dire au citoyen : vous ne vous posez plus de question, selon Sabine Haltebourg. Ensuite, ces flux sont emmenés dans un centre de tri. Le programme de l’extension des consignes de tri est aussi de transformer le dispositif de collecte. Il faut moderniser les centres de tri qui ont dû s’équiper de lecteurs de tri optique pour reconnaître les différents plastiques. »
Le hors-foyer est également un élément majeur, car l’extension des consignes de tri sera terminée dans sa partie opérationnelle à la fin de l’année. « L’enjeu de demain est de pouvoir proposer au citoyen de trier partout et tout le temps, y compris lorsqu’il est en consommation nomade, conclut-elle. Les Yvelines seront en plus Terre de jeux pour les Jeux olympiques de 2024, donc il y a un vrai enjeu à poursuivre le geste de tri dès lors que l’on est en consommation nomade. »
Elodie Picard