Ordures ménagères, emballages et papiers, encombrants, verre, déchets verts. Le fonctionnement des collectes de déchets va changer à partir du 4 janvier 2021 dans les 12 communes de Saint-Quentin-en-Yvelines. L’Agglomération, qui a en charge la compétence « déchets », va en effet harmoniser la collecte pour l’ensemble du territoire. Trois objectifs principaux motivent ce changement d’ampleur : la question environnementale, la cohérence des circuits de collecte et une réduction des coûts. Pour certaines communes, cela va signifier une diminution du nombre de passages.

C’est en 2016 que la communauté d’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines a récupéré la compétence « déchets », jusque-là exercée par chacune des 12 communes, avec chacune ses particularités de fonctionnement – le temps que chacun des marchés « déchets » des différentes villes prenne fin. Mais à partir de janvier 2021, ce sera donc la fin des frontières communales avec un prestataire unique, Sepur, qui a obtenu le marché de la collecte pour tout Saint-Quentin-en-Yvelines.

Les rythmes de collecte des déchets seront désormais différents en fonction du type de logement : pavillonnaire ou collectif. « Une analyse très précise a été faite. On a essayé de repartir, dans la conception de ce nouveau marché, sur le besoin, et le besoin passe par la typologie d’habitat, résume Jean-Michel Chevallier, conseiller communautaire de SQY en charge de la délégation déchets, et 3e adjoint de Voisins-le-Bretonneux. C’est plutôt ça qui a présidé à la définition des nouveaux rythmes de collecte. »

Concrètement, les ordures ménagères (poubelles grises) seront désormais collectées une fois par semaine pour les pavillons et deux fois par semaine en habitat collectif et pour les entreprises. Elles seront cependant collectées trois fois par semaine dans les grands collectifs du quartier du Valibout à Plaisir, du Bois de l’étang à La Verrière et de la résidence des Acacias à Coignières.

« Sur les ensembles pavillonnaires, il y avait déjà quatre communes qui avaient basculé dans une collecte hebdomadaire et le constat qui avait été fait est que ça se passait très bien », rappelle Jean-Michel Chevallier. Les zones pavillonnaires des huit autres communes vont donc désormais également passer à un rythme hebdomadaire, alors qu’elles ont actuellement deux collectes par semaine. Un changement regretté par plusieurs habitants depuis quelques semaines.

L’élu saint-quentinois explique que cette décision a été prise suite à des études menées sur les poubelles l’année dernière par les services de l’Agglomération et des ambassadeurs : « Le constat qu’ils ont fait est que, très souvent, toutes les poubelles n’étaient pas sorties dans les zones pavillonnaires, parce que quand on n’est plus que deux à la maison, on n’a pas forcément besoin de sortir sa poubelle deux fois par semaine, une fois suffit. Ensuite, celles qui étaient sorties, souvent, elles étaient à moitié vides. »

Le nouveau calendrier de collecte des déchets sera distribué et connu courant décembre.

Le troisième constat, « et c’est peut-être le plus important », c’est qu’en étudiant le contenu des ordures ménagères, « on s’est rendu compte que beaucoup de choses ne devaient pas s’y trouver », poursuit Jean-Michel Chevallier. S’y trouvent ainsi des restes alimentaires, qui pourraient trouver leur place dans des composteurs ; « beaucoup d’emballages papier, carton et verre » mal triés ; et du textile qui doit normalement être déposé dans des points d’apport volontaire spécifiques.

L’élu mise donc sur la pédagogie pour arriver « à expliquer aux Saint-Quentinois que dans cette poubelle d’ordures ménagères qu’on sortait deux fois par semaine auparavant, il y a beaucoup de choses qui ne devraient pas s’y trouver et pour lesquelles il y a des solutions ». L’Agglomération peut cependant mettre à disposition des poubelles plus grandes pour des familles qui le nécessiteraient, précise-t-il.

La collecte des emballages et papiers (poubelles jaunes), quant à elle, continuera d’avoir lieu une fois par semaine, pour toutes les typologies d’habitats de Saint-Quentin-en-Yvelines. La collecte du verre en porte à porte sera désormais effectuée une fois par mois pour La Verrière, Magny-les-Hameaux, Montigny-le-Bretonneux, Voisins-le-Bretonneux et une partie de Villepreux. Elle est en revanche maintenue en apport volontaire pour Coignières, Élancourt, Guyancourt, Les Clayes-sous-Bois, Maurepas, Plaisir, Trappes et l’autre partie de Villepreux.

Les déchets verts ne seront plus collectés que deux fois par mois, du 1er avril au 30 novembre, pour les pavillons, mais également désormais pour les rez-de-jardin privatifs des logements collectifs. Même à Guyancourt et Magny-les-Hameaux où les déchets verts devaient jusque-là être apportés en déchetterie. Pour les encombrants, la collecte se fera désormais sur rendez-vous pour les personnes vivant en pavillon. Une collecte mensuelle passera récupérer les encombrants en habitat collectif. Les calendriers, détaillant les jours précis des collectes des différents types de déchets, devraient être distribués aux Saint-Quentinois courant décembre.

Pour Saint-Quentin-en-Yvelines, cette refonte des rythmes des collectes présente trois objectifs principaux. « Le premier, il est environnemental, dans la mesure où on ne peut pas continuer à produire autant de déchets qu’on le fait depuis des décennies, insiste Jean-Michel Chevallier, estimant qu’après le tri, la réduction est « la deuxième révolution » dans le déchet. Le meilleur déchet, c’est celui qu’on ne produit pas. » Même si les Saint-Quentinois font plutôt figure de bons élèves.

En 2019, ils ont en effet produit en moyenne 420 kg/habitant de déchets, tous types confondus. Soit moins que la moyenne en Île-de-France qui est de 463 kg/habitant/an, et bien moins que la moyenne française de 580 kg/habitant/an. « Donc oui, on est meilleurs en termes de moyenne que ce qui peut se faire ailleurs, ce n’est pas pour autant qu’il faut s’en satisfaire, […] on sait qu’on a encore une marge de progression importante, nuance Jean-Michel Chevallier, rappelant que la loi impose aussi cette baisse. Il y a un véritable enjeu pour la planète et, là, on considère que le politique a un rôle à jouer dans le fait d’impulser cette dynamique vertueuse. »

L’objectif que s’est d’ailleurs fixé SQY pour 2026 est une réduction de 9 % de la production de déchets ménagers et assimilés par rapport à 2016. Réduction qui passe par une refonte des modes de fonctionnement, d’où les changements à venir au 4 janvier 2021. Mais elle s’accompagne aussi des différentes mesures prises par l’Agglomération.

On peut notamment citer le plan compostage qui a déjà permis de distribuer « 1 600 composteurs » : « Le compostage, [on y] croit énormément, ça représente 40 kg/an/habitant d’ordures en moins (selon l’Ademe, Ndlr), c’est énorme », insiste Jean-Michel Chevallier. SQY distribue également en déchetterie des autocollants « stop pub » gratuits, ce qui représente « un potentiel de plusieurs dizaines de kg d’économies par foyer et par an, sur tout ce qui est papier ». L’Agglomération a par ailleurs passé des partenariats avec Emmaüs, pour le mobilier, ou encore la Croix-Rouge, pour le textile, afin d’offrir plus de possibilités de réemploi ou de recyclage. Les sept déchetteries saint-quentinoises jouent également un rôle central puisqu’elles proposent au fur et à mesure de nouveaux services, tels que la mise à disposition de compost gratuit ou la récupération des capsules de café en aluminium.

Le deuxième objectif des changements prévus au 4 janvier est organisationnel : harmoniser la collecte dans les 12 villes et la rendre plus cohérente en ne raisonnant plus par commune. Le troisième objectif est financier, d’autant que la collecte et le traitement de l’ensemble des déchets de SQY « représentent le premier poste de dépenses » de l’Agglomération « avec 20 millions d’euros par an », d’après le dernier SQYmag.

« Le transfert de compétence (en 2016, Ndlr) et le passage à un seul marché [pour les 12 communes] est censé nous permettre de faire des économies », confirme Jean-Michel Chevallier. Économies qui doivent compenser une augmentation des coûts de traitement des déchets liée à la modernisation du centre d’incinération de Thiverval-Grignon et à l’augmentation prévue de la Taxe générale sur les activités polluantes (TGAP ), payée par SQY à l’État. « Il y a un facteur financier inéluctable, résume l’élu. Le fait d’optimiser aussi le mode de collecte, c’était une manière de limiter l’impact du coût des autres fonctions de la filière déchets. »

Conférence en ligne sur la réduction des déchets

Thème central du sujet des déchets, la réduction de ces derniers sera l’objet d’une conférence en ligne organisée par l’Agglomération, intitulée « C’est décidé, je réduis mes déchets ! ». Elle aura lieu le mercredi 25 novembre à 18 h 30 et sera animée par Julie Bernier, autrice du livre Zéro déchet – le manuel d’écologie quotidienne et créatrice du blog sorteztoutvert.fr.
Julie Bernier. La participation est gratuite, mais l’inscription est obligatoire.