Dans le contexte actuel de pénurie de médecins, notamment en Île-de-France, Maurepas voit certaines de ses structures médicales se développer. Situé en centre-ville, le centre médical des Pyramides est « l’ un des plus gros centres de la région », drainant « un secteur ouvert vers l’Eure-et-Loir et l’Eure, et aussi jusqu’à Rambouillet, Montfort », selon Jean Sindou-Faurie, médecin à l’origine de la création de cette structure, ouverte en 1987. « On peut être une bonne trentaine de professionnels, sans parler de tous les remplaçants, les aides… Donc c’est aussi une entreprise de près de 70 personnes », souligne-t-il. Une entreprise qui va donc continuer de s’agrandir puisqu’une aile de 200 m², consacrée à l’IRM, est en construction, comme l’avait déjà annoncé 78actu, et portera la surface totale du centre à près de 2 000 m².
Pour justifier cette extension, la deuxième de l’histoire du centre, Jean Sindou-Faurie avance d’abord des raisons nationales. « Il n’y a plus beaucoup de médecins. L’exercice isolé va devenir de plus en plus difficile, ne serait-ce que pour assumer la transmission quand on s’en va, explique-t-il. Ensuite, les gens, quand ils cherchent, […] on trouve plus facilement dans un grand centre qu’un cabinet médical. » « La deuxième raison, c’est que les dépenses médicales augmentent de façon considérable et que les investissements sont toujours de plus en plus lourds, poursuit-il. Le type d’investissement que l’on fait actuellement, que ce soit scanner, IRM ou radio, coûte très cher, et n’est plus à la portée d’un médecin isolé. »
Enfin, « la médecine change, […] on est obligés de s’adapter, et l’adaptation la plus connue, c’est l’imagerie médicale, qui se développe avec les scanners, les IRM, et pourquoi pas d’autres choses », note le gynécologue, ajoutant que « la population de toute une partie de la ville nouvelle vieillit, […] donc les besoins médicaux augmentent, et la pathologie change. Les pathologies de personnes plus âgées m’ont amené à faire venir un certain nombre de spécialistes. »
Le chantier d’extension a débuté mi-septembre. « Il faut compter une petite année », fait savoir Jean Sindou-Faurie. D’ici l’automne 2023, voire avant donc, la nouvelle aile devrait ouvrir. Outre ce département IRM, les travaux consisteront aussi à « relooker tout l’avant du centre », qui a été « ravalé il y a environ 20 ans », indique le médecin fondateur, qui assure ne pas connaître le montant d’un tel projet, mais livre quelques éléments : « D’abord, il y a des frais de réorganisation du centre, qui coûtent cher, puis de construction. Depuis le début, nous avons toujours été aux normes de sécurité […]. Et il y a aussi l’achat du matériel, qui est assez conséquent, détaille-t-il. Ce n’est pas la construction qui est le plus cher, c’est le matériel. »
Les financements, eux, sont intégralement privés, et l’ont toujours été, insiste Jean Sindou-Faurie qui, avec « une vingtaine de [s]es confrères », avait monté à la construction du centre une Société civile immobilière, et emprunté. Sollicitée, la mairie répond d’ailleurs ne pas commenter un permis de construire demandé, à titre privé. Le PLU communal permet par ailleurs ce type de constructions. « Nous avons la chance d’avoir une commune qui voit l’intérêt de la réalisation de ce centre et nous permet tous les aménagements présents et futurs dont on aura besoin dans ce secteur », juge de son côté Jean Sindou-Faurie, confiant même que « la municipalité actuelle nous a redonné nos droits à construire, […] on a récupéré un droit qu’on avait perdu. »
Jean Sindou-Faurie, qui fut par ailleurs 1er adjoint sous l’ex-maire, Georges Mougeot, avant de s’en détourner, loue aussi l’emplacement du terrain, dans une « zone urbanistique à fort potentiel », et avec « des possibilités d’extension ». Une extension, mais également l’arrivée de personnel supplémentaire, le médecin initiateur du centre mentionnant trois installations cette année, « en oncologie chirurgicale ou médicale ». Un recrutement s’avérant indispensable, d’autant que Jean Sindou-Faurie, après avoir été à la tête du centre médical des Pyramides pendant 35 ans, annonce passer la main à un groupe de radiologues. « J’ai quand même géré beaucoup de choses, à bout de bras, […] c’est mes confrères, plus jeunes, plus dynamiques et plus efficaces que moi, et très compétents, qui reprennent. Je continue à travailler un peu, mais je vais arrêter dans pas très longtemps », nous signifiait-il le 24 septembre.
Jean Sindou-Faurie se montre très confiant pour l’avenir de la structure. « Ça a été et ça devrait continuer à être un grand centre, assure-t-il. Repris par le groupe de médecins actuel, on peut donner toute la confiance pour que ce centre donne satisfaction à tout le monde. »