Ils n’y échappent pas. Comme les 512 enseignes du groupe, les deux magasins Camaïeu situés à Saint-Quentin-en-Yvelines, celui de l’espace Saint-Quentin, à Montigny-
le-Bretonneux, et de Maurepas Pariwest ont définitivement fermé leurs portes le samedi 1er octobre au soir. L’enseigne de prêt-à-porter féminin, en difficultés financières depuis plusieurs années, a été placée en liquidation judiciaire le 28 septembre. À la clé, 2 600 emplois supprimés.
« Ça fait mal au cœur »
À la boutique du centre commercial Espace Saint-Quentin, qui fait partie des 12 Camaïeu des Yvelines et où La Gazette s’est rendue, les clients étaient venus en masse lors des deux derniers jours avant la fermeture. En raison de remises proposées avant la fermeture (-40 % sur une sélection d’articles), mais aussi par solidarité envers l’enseigne et ses salariés. « Il y a beaucoup de tristesse pour nos clientes, confie Prescilia Semedo, directrice du magasin, qui emploie six personnes. On a des clientes avec les yeux qui brillent. Tristesse aussi de voir le magasin totalement vide [dans ses rayons]. » « C’est une grosse page qui se tourne », ajoute-t-elle, de l’émotion dans la voix, elle qui travaille pour des enseignes du groupe depuis 13 ans.
Les clientes rencontrées à la sortie de la boutique témoignent elles aussi de leur tristesse. « Je viens de l’apprendre (que ça fermait, Ndlr), je me suis dit ‘‘c’est bizarre tout ce monde’’, confie Josianne, Ignymontaine qui fréquentait parfois le magasin. C’est encore une catastrophe, ça fait mal au cœur pour les gens qui y travaillent. » Une autre cliente interrogée, qui a souhaité conserver l’anonymat, est, elle, davantage une habituée des lieux, puisqu’elle affirme s’y rendre « au moins une fois par semaine pour regarder les nouveautés ». « Je pensais qu’il aurait été racheté, donc ça me fait un peu mal, soupire-t-elle. En plus, niveau prix, c’était raisonnable par rapport à d’autres magasins. » Et elle se montre plus généralement très pessimiste pour l’avenir des enseignes du centre commercial. Ici, (au centre commercial, Ndlr), à cause du Covid, il y a plein de boutiques qui ont fermé. Donc tout ça, c’est une accumulation, et ça ne sera pas les seuls, plus tard il y en aura d’autres. »