À 10 h pile ce jeudi 27 août, des centaines de clients se sont engouffrés dans les boutiques du nouveau centre commercial plaisirois, et particulièrement dans le premier Primark du département. Initialement prévue en mars, puis en avril, mais décalée en raison de la crise sanitaire, l’ouverture de Mon grand Plaisir a finalement eu lieu la semaine dernière. Un site, longtemps nommé Open sky, salué par tous les acteurs du projet, dont la maire de Plaisir, Joséphine Kollmannsberger (LR), qui rappelle la « quinzaine d’années d’attente » pour que le centre commercial des Sablons soit enfin transformé.

C’est en 2012 que la Compagnie de Phalsbourg avait racheté ce centre commercial – quasiment devenu une friche commerciale après avoir par le passé abrité Castorama, le cinéma Becker et une boîte de nuit -, pour le raser et construire Mon grand Plaisir. Un investissement de 145 millions d’euros pour l’entreprise d’immobilier commercial, dont le projet offre désormais un nouveau visage à cette zone située entre la route départementale 11 et le quartier de l’Aqueduc. « Aujourd’hui, c’est un aboutissement de cette zone commerciale et une réussite, apprécie la maire de Plaisir, le mercredi 26 août au soir, lors de l’inauguration des lieux. Plus qu’un centre commercial, on peut dire que c’est un lieu de vie. »

« Nous sommes très heureux d’arriver à ce moment puisque je rappelle que c’est une aventure que nous avons commencée il y a huit ans, et que la Compagnie de Phalsbourg est fidèle depuis 22 ans à la ville de Plaisir : nous avions investi en implantant Décathlon, Nike et Besson, puis créé Alpha park 1 et 2, se réjouit Philippe Journo, son président, lors de l’inauguration. Ce site est exceptionnel en termes d’architecture, d’écologie, de bien-être pour nos clients, de digital, tout en sachant que vous avez des enseignes fantastiques. » Avec au cœur des lieux un espace de jeux pour enfants et deux bassins avec jets d’eau.

Mon grand Plaisir compte une trentaine de magasins – dont un petit tiers était déjà présent dans le secteur – et 13 restaurants (voir la liste complète dans notre édition du 30 juin), ainsi que différents services, pour un total de 18 000 m² de surface de vente. Cependant, en raison de la crise sanitaire, quelques-unes n’ont pas pu lever leurs rideaux jeudi dernier. « Ce qui est très positif, c’est que malgré la crise économique et malgré le Covid, aucune enseigne ne s’est rétractée, souligne Philippe Journo. Aujourd’hui, vous avez 85-90 % des boutiques qui ont ouvert. Mais certaines ont dit qu’elles n’arriveraient pas à ouvrir dès le 27 août : Mango va ouvrir début octobre, Starbucks à la fin de l’année, […] pour les autres, c’est vraiment une question de semaines. » Par ailleurs, deux cellules commerciales restent encore à commercialiser.

Presque toutes les boutiques de Mon grand Plaisir ont ouvert la semaine dernière. L’année prochaine, le cinéma UGC, la médiathèque et un pôle santé doivent également y ouvrir.

Et d’autres ouvertures suivront l’année prochaine, dont le tant attendu cinéma UGC de neuf salles qui devrait diffuser ses premiers films en avril 2021. La médiathèque du Château va également déménager au sein de Mon grand Plaisir, « avant l’été prochain », d’après Joséphine Kollmannsberger. Enfin, un pôle santé doit également y voir le jour : « Le but, c’est d’y trouver des généralistes parce que c’est ce qu’il manque. Après, il y aura certainement des spécialistes qui viendront s’ajouter », indique la maire de Plaisir à propos de ce futur pôle de santé, qui est un projet privé.

L’un des aspects de Mon grand Plaisir, que le patron de la Compagnie de Phalsbourg a particulièrement vanté lors de l’inauguration, est celui de l’environnement. « [Ce site] est écologique pour plein de raisons. Tout d’abord, nous avons détruit et réemployé les matériaux d’un ancien centre commercial qui était totalement amianté, relate Philippe Journo. Ensuite, nous avons créé une galerie qui est à la fois ouverte et découverte, ventilée naturellement, et nous avons mis en place plein de petites astuces. »

Le président détaille ainsi que sur cette parcelle de 33 000 m², qui « était artificialisée à 100 % », « 5 800 m² d’espaces verts » ont été créés. Il met aussi en avant les économies d’énergie réalisées grâce à un éclairage Led, des économies d’eau avec des « toilettes pour hommes sans eau, car un urinoir, c’est 100 000 litres d’eau potable par an de gaspillés, vous imaginez ? Nous en avons 47 ici ». De plus, une cuve de 50 m³ permet de récupérer les eaux de pluie pour l’arrosage automatique des espaces verts.

L’aspect social est aussi mentionné, avec la création de 800 emplois, locaux grâce à un partenariat avec Saint-Quentin-en-Yvelines et Pôle emploi, « dont 600 emplois nets nouveaux », précise Philippe Journo.

Autant d’arguments qui font dire au patron de la Compagnie de Phalsbourg que Mon grand Plaisir, « ce n’est pas un centre commercial » : « Il y a beaucoup de commerces et les gens vont venir pour les enseignes, mais c’est avant tout un lieu de vie, où les gens ne sont pas obligés de consommer, ils peuvent simplement se poser à la fontaine et faire jouer les enfants. » La Compagnie de Phalsbourg table donc sur « une fréquentation d’environ 5 à 6 millions de visiteurs par an sur ce site ».

La foule de clients qui s’est rendue à Mon Grand Plaisir dès son ouverture le 27 août, malgré le contexte sanitaire, pourrait lui donner raison. Beaucoup d’entre eux attendaient principalement l’arrivée de l’enseigne de prêt-à-porter Primark, dont c’est la première boutique dans l’Ouest parisien, et n’ont pas hésité à faire la queue pour faire partie des premiers à entrer dans le magasin.

La Compagnie de Phalsbourg avait racheté en 2012 le centre commercial de Sablon, quasiment devenu à l’époque une friche commerciale.

Sandrine et Callista, une mère et sa fille, habitantes de Villepreux, étaient impatientes et « suivaient l’avancée des travaux ». « On est là parce que c’est l’ouverture d’un nouveau centre commercial et surtout du Primark, qui est abordable avec beaucoup de choix », nous confient-elles quelques minutes avant d’y entrer. L’attente était aussi palpable chez Nadine et Tiffany, venues de Mareil-sur-Mauldre : « On aime bien Primark parce que les prix ne sont pas trop chers, et maintenant il est prêt de chez nous. »

Si les amateurs de shopping semblent ravis d’enfin pouvoir se rendre à Mon grand Plaisir, deux questions reviennent souvent dans les discussions des Plaisirois : les conséquences sur la circulation et la réouverture de la passerelle qui relie mon grand Plaisir à la galerie marchande d’Auchan. Concernant la circulation, les craintes d’embouteillages dus aux nombreux visiteurs attendus se sont confirmées.

La maire de Plaisir, lorsqu’on lui demande s’il existe une inquiétude à ce sujet, concède que la situation devrait être compliquée pendant quelque temps. « Une inquiétude non, une certitude j’aurais presque tendance à dire. Vous allez dire que c’est un peu bizarre que je dise ça, mais il est évident que pendant les mois qui viennent, il va y avoir énormément de circulation, reconnaît Joséphine Kollmannsberger, rappelant que cela avait déjà été le cas auparavant, à l’ouverture d’Ikea par exemple. Mais je pense que les choses vont s’organiser et s’équilibrer au fur et à mesure des mois. » Elle rappelle aussi que des améliorations du réseau de bus sont à l’étude, tout comme la mise en place de navettes électriques entre les différentes zones commerciales de Plaisir-Les Clayes.

L’autre interrogation qui revient souvent chez les Plaisirois concerne la réouverture de la passerelle piétonne au dessus de la RD11. Si la jonction existe déjà entre Mon grand Plaisir et la passerelle, l’accès est pour l’instant condamné car cette dernière n’est pas aux normes de sécurité adéquates pour le flux de clientèle attendu. Sur ce point, l’édile comme le président de la Compagnie de Phalsbourg se montrent désormais optimistes, même si ce sujet est entre les mains des propriétaires de la passerelle. Les travaux de mise aux normes auraient débuté, et Philippe Journo a « bon espoir que, avant la fin du mois de septembre, ce problème soit résolu ».

CREDIT PHOTO 2 : Compagnie de Phalsbourg