Après Trappes en décembre, le cirque Europa continue de susciter la polémique auprès d’une autre ville de SQY. Depuis le 4 juillet, il s’est installé à Villepreux, sur un terrain privé en face du collège Léon Blum. La municipalité s’est alors fendue d’un communiqué dénonçant notamment un « procédé malhonnête » d’implantation de ce cirque dont les propriétaires auraient menti sur le caractère animalier. Le tout sur fond de loi sur la condition animale, qui interdira, à partir de 2028, aux circassiens de détenir et présenter des animaux sauvages dans des spectacles.
Joint par La Gazette, le maire de Villepreux, Jean-Baptiste Hamonic (Modem), rappelle que la Ville avait au départ été sollicitée « il y a plus d’un mois par ce cirque, […] sous un autre nom, puisque le cirque Europa est maintenant assez connu pour son passage en force sur certaines implantations ». La Ville avait refusé sa demande d’occupation « de l’espace public à proximité de notre gymnase et de la piscine ». « Nous n’avions pas eu de suites », ajoute l’élu. Jusqu’à la découverte, le 4 juillet, de l’installation de chapiteaux ainsi que des enclos et des cages avec tigres, chevaux, ou encore lamas. Sur une parcelle privée donc, dont le propriétaire a « été berné », selon le maire.
« Il y a également une certaine négligence de la part du propriétaire, qui n’a pas pris le soin de vérifier la position de la municipalité quant à l’implantation d’un cirque sur la commune, estime-t-il. Néanmoins, ce propriétaire a été berné par le directeur du cirque, qui lui a assuré que ce serait des spectacles de clowns, des spectacles vivants, et exclusivement humains. Et il l’a vendu en disant ‘‘pour proposer des animations à bas coût aux enfants qui ne peuvent pas partir l’été en vacances’’. Le propriétaire a alors signé un accord d’occupation jusqu’au 18 juillet, et nous, nous n’avons pas été mis au courant. »
Rappelant l’attachement de la commune à la condition animale, Jean-Baptiste Hamonic concède cependant ne pas détenir « les pouvoirs de police nécessaires pour interdire aujourd’hui cette manifestation ». « Tous les arrêtés pris par les maires sur des interdictions ont été cassés ou sont inapplicables », poursuit-il. À Trappes, il y a six mois, le maire, Ali Rabeh (Générations.s), avait vu son arrêté cassé par la justice.
Seuls leviers possibles pour les mairies, l’intervention d’une commission de sécurité, mais le cirque Europa n’est pas concerné par la jauge d’accueil des chapiteaux à partir de laquelle elle devient obligatoire, ou alors, démontrer qu’il y a un trouble à l’ordre public, « ce qui n’est pas le cas », ajoute Jean-Baptiste Hamonic. Le maire se dit néanmoins compréhensif des « préoccupations qu’ils (les gens du cirque, Ndlr) peuvent avoir au niveau de leur profession ». Il reste cependant ferme sur ses positions et dénonce les procédés d’implantation. Il rapporte avoir reçu dès le 4 juillet, en présence du propriétaire du terrain, de services techniques et de policiers municipaux, le directeur du cirque, qui aurait reconnu avoir menti.
Jean-Baptiste Hamonic assure par ailleurs que les habitants soutiennent majoritairement la Ville sur cette question. « J’ai même vu un grand nombre d’entre eux qui appelaient au boycott, glisse-t-il. Je ne suis pas allé jusque-là. » « Les Villepreusiens, au regard et éclairés des éléments que j’ai pu communiquer, sont libres de se rendre ou non au cirque », tranche le maire, qui prévient néanmoins que la Ville « fera zéro communication » sur le cirque et que la police municipale a reçu « le mot d’ordre que, si on retrouve de l’affichage sauvage sur le territoire communal, on s’en occupera ». Des affiches ont en revanche été placardées sur d’autres routes, notamment départementales. Sollicité, le directeur du cirque Europa ne nous a pas répondu avant la mise sous presse de notre édition.