Le Département va reconstruire trois collèges de SQY aux nouvelles normes environnementales
Face aux changements climatiques et à la crise énergétique, les départements des Yvelines et des Hauts-de-Seine développent une stratégie interdépartementale d’écoconstruction des bâtiments. L’objectif est de réduire l’impact carbone de 40 %, notamment en ce qui concerne les collèges.
Rénover progressivement leurs 2,4 millions de m2 de bâtiments, développer des écoconstructions et réduire de 40 % au moins leur impact carbone, les départements des Yvelines et des Hauts-de-Seine veulent ainsi relever le défi de la transition écologique, donner l’exemple en matière d’immobilier et en particulier en ce qui concerne les collèges qui « accueilleront les citoyens de demain », expliquent-ils dans un communiqué commun.
Plus d’un milliard d’euros pour 25 nouveaux collèges
« Les engagements en matière d’écoconstruction sont le résultat d’une réflexion conjointe de nos deux Départements, soucieux d’apporter une contribution aussi concrète, aussi rapide, aussi pertinente que possible, aux défis climatiques et environnementaux qui sont le problème de tous et l’affaire de chacun, a expliqué Pierre Bédier (LR), le président des Yvelines, lors d’un point presse sur le sujet. Chaque année, le département des Hauts-de-Seine et celui des Yvelines investissent plus d’un milliard d’euros, dont une large part est consacrée à la construction de bâtiments publics. Ce n’est pas rien mais, bien entendu, en solennisant cet engagement en faveur de l’écoconstruction, nous espérons plus que tout inspirer des imitateurs parmi nos pairs. »
Un référentiel de qualité environnementale (RE2020) des bâtiments a été mis en place et sera appliqué, notamment pour la construction de 25 collèges d’ici à 2028. Performance bioclimatique, performance énergétique, gestion durable des ressources et stratégie bas carbone, mobilités douces et durables, etc., « ces 25 collèges répondront tous aux exigences du nouveau référentiel, afin de réduire leur impact carbone au maximum tout au long de leur durée de vie usuelle estimée à 50 ans, de leur construction jusqu’à leur fonctionnement, précisent les deux collectivités. Ces établissements, qui seront construits ou reconstruits avec un haut niveau d’exigence environnementale, présentent actuellement une consommation énergétique moyenne de l’ordre de 200 kWh/m2, supérieure de 30 % à la moyenne des collèges actuels. La réduction des consommations attendue est de plus de 50 %. »
Ainsi, sur le territoire de Saint-Quentin-en-Yvelines, trois collèges vont bénéficier de cet effort important du département des Yvelines. Il s’agit du collège Albert Einstein à Magny-les-Hameaux, du collège La Mare aux Saules à Coignières et enfin du collège Gustave Courbet à Trappes.
Les maires concernés ne cachent pas leur satisfaction de voir aboutir ces dossiers, à l’image de Bertrand Houillon (Génération.s), le maire de Magny-les-Hameaux. « Il s’agit d’une reconstruction-démolition. Le Département va construire un collège avec une construction biosourcée, répondant aux enjeux d’économies d’énergies. Nous avions demandé à ce que ce collège soit économe en énergie et puisse être adapté au bien-être des collégiens et des collégiennes, explique-t-il à La Gazette. D’autant plus que nous avons demandé dès le départ quelque chose d’exemplaire puisque nous sommes en Parc naturel régional justement. Il intègre aussi les énergies renouvelables, ce qui est une bonne nouvelle aussi. Le garage à vélos sera également digne de ce nom et la cour sera travaillée de manière végétalisée comme toutes les cours que nous passons au vert au niveau des écoles élémentaires et maternelles de la ville. Tout cela va dans le bon sens. »
Et le maire de Magny-les-Hameaux de préciser : « Ce sera un collège sur une base 600, mais 600 élèves avec les normes d’aujourd’hui, en termes de taille de salle, etc. C’est une très bonne nouvelle et nous travaillons sur le sujet depuis 2020 avec le Département. Ce collège était dans tous les plans de rénovation et de réhabilitation des collèges du département avec un premier engagement qui datait de 2012. Cela avait été reculé au fur et à mesure, maintenant, c’est fait, c’est engagé, donc nous sommes vraiment contents. Les travaux devraient avoir lieu en 2025, en site occupé, pour finir normalement en 2027. Les équipes, services et élus travaillent avec le département pour sortir le collège le plus exemplaire possible en termes de transition écologique. Ensuite, il y aura une destruction de l’ancien collège à côté. »
Einstein, La Mare aux Saules et Courbet
À Coignières, Didier Fischer (DVG), le maire, se réjouit également de cette bonne nouvelle et de l’évolution du projet. « Cela valait vraiment le coup d’attendre trois ans de plus, lance-t-il. La décision du Département de partir sur une démolition-reconstruction plutôt qu’une rénovation, qui aurait coûté quand même 20 millions d’euros et dont l’efficacité énergétique n’aurait pas été si énorme que ça, est la meilleure chose qui soit. Le Département fait le choix d’une vraie orientation avec des écoconstructions, des bétons architectoniques, des structures bois en R1 et R2, des cours végétalisées, des zones d’ombre et de fraîcheur, des matériaux biosourcés et la protection de la mare … Le collège sera dans le sens de l’esprit du corridor de la biodiversité et de l’écoquartier que nous créons près de la gare. »
Les travaux devraient débuter en juillet 2024 pour se terminer en septembre 2026, « en site occupé. Tout sera fait pour que la gêne soit la moins importante possible pour les enseignants et les collégiens. L’avantage, c’est que nous avons de la place », précise le maire. Le collège 500 jusqu’à présent deviendra un collège 600 « en prévision de l’arrivée de nouveaux habitants. Cela faisait longtemps que nous n’avions pas construit à Coignières », ajoute-t-il.
Trois projets ont été présentés à la mairie et aux enseignants et « nous avons tous la même préférence », remarque Didier Fischer, « mais la décision finale se fera en avril. Nous saurons alors quel projet aura été retenu ». Quoi qu’il en soit, le département des Yvelines va investir pas loin de 30 millions dans ce projet « et c’est une vraie chance pour Coignières », remercie le maire.
Sollicitée, la municipalité de Trappes n’a pas donné suite à la demande de La Gazette de Saint-Quentin-en-Yvelines.
Pour atteindre cet objectif, les Yvelines et les Hauts-de-Seine émettent un « programme d’investissement important évalué à plus d’un milliard d’euros. Cela démontre l’ambition et l’engagement résolu des Départements en faveur d’une haute performance environnementale de ses actions. »
La liste des établissements concernés
Rénovations prévisionnelles entre 2024 et 2026 • Collège Jean-Zay à Verneuil-sur-Seine • Collège Maryse Bastié à Vélizy-Villacoublay • Collège Albert Einstein à Magny-les-Hameaux • Collège La Mare aux Saules à Coignières • Collège Louis Pasteur à La Celle-Saint-Cloud • Collège Romain Rolland à Sartrouville
Rénovations prévisionnelles entre 2025 et 2027 • Collège Arthur Rimbaud à Aubergenville • Collège Saint-Simon à Jouars • Collège Benjamin Franklin à Épône • Collège La Mauldre à Maule
Rénovations prévisionnelles entre 2026 et 2028 • Collège François Mauriac à Houdan • Collège Gustave Courbet à Trappes • Collège François Rabelais à Beynes
Créations de collèges • Poissy (2025-2027) • Les Mureaux, nouvelle cité scolaire (2026-2028)
Les objectifs en chiffres :
• 30 % minimum de la consommation des bâtiments apportés par les énergies renouvelables (installations solaires photovoltaïques, chaudières biomasse, pompes à chaleur, installations géothermiques, etc.) ; • 90 % des déchets de chantiers valorisés ; • 40 % de réduction de consommation d’énergie par rapport à la consommation actuelle des collèges (160 kWh/m² en moyenne aujourd’hui pour les collèges existants), rendant la consommation énergétique des futurs collèges inférieure à 90 kWh/m² ; • 40 % de réduction de consommation d’énergie pour les réhabilitations lourdes par rapport à la consommation de référence ; • 25 % de réduction des émissions de gaz à effet de serre par rapport aux procédés standards de construction grâce au recours à des constructions en structure bois et à des matériaux biosourcés afin d’atteindre au minimum le niveau 2 du label biosourcé ; • 50 % de réduction de l’impact carbone du fonctionnement des bâtiments pour atteindre 10 kgCO2/m².an pour les nouveaux collèges notamment, au lieu de 20 kgCO2/m².an actuellement.
