Des courts de tennis aux bornes d’arcade. C’est un peu la trajectoire suivie par Sébastien Hette. Cet ancien directeur de la Fed Cup et de la Coupe Davis, de 2010 à 2019, a créé en janvier 2020 Reset XP, une entreprise événementielle spécialisée dans le jeu vidéo sportif rétro. « Je suis rentré en 1994, [à la Fédération française de tennis]. En 2010, on m’a confié la responsabilité de l’organisation des rencontres de Coupe Davis et de Fed Cup. J’ai donc organisé une trentaine de rencontres sur le territoire. J’accompagnais les équipes de France lorsqu’elles se déplaçaient », raconte cet ex-tennisman, qui approche de la cinquantaine.

« Et puis, la formule de la Coupe Davis et de la Fed Cup a changé [en 2019], poursuit-il. Donc mon activité […] a fondu. Puis rien de très sexy ne m’a été proposé pour terminer ma carrière à la Fédération française de tennis (FFT). En parallèle, je suis collectionneur de consoles et de jeux vidéo rétro de sport principalement. […] J’ai eu, en 2016 ou 2017, l’idée de créer une animation qui allierait l’histoire du jeu vidéo à celle du sport […]. Cette idée a germé, a fait son chemin dans ma tête jusqu’à coucher sur le papier le projet. »

Ainsi est née Reset XP. Même si, en raison du contexte Covid, ce n’était « pas le meilleur timing pour se lancer », reconnaît Sébastien Hette. Si, pour l’instant, il n’a pu être sollicité que sur trois événements (séminaires, team buildings…), il assure commencer « à décrocher pas mal de commandes dans des secteurs très variés ». « C’est ce qui me plaît, essayer d’amener le jeu vidéo rétro là où il n’est pas, donc sur des événements d’entreprise, dans des musées, sur des grands événements sportifs », ajoute d’ailleurs Sébastien Hette.

Ainsi, avec des animations sur la Gamers Assembly de Poitiers (rendez-vous historique de l’e-sport en France) ou encore une présence aux Geek Days de Rennes, le printemps s’annonce dense pour la start-up. Officiellement basé à Montigny-le-Bretonneux, Sébastien Hette stocke pour l’instant son matériel chez lui, en Eure-et-Loir. Il loue ainsi un utilitaire pour ses déplacements sur différents événements, où on lui paie des prestations de service événementiel, par exemple pour une entreprise, pour « de l’animation sur le jeu vidéo rétro », précise-t-il. Suivant les événements, il fait appel en freelance à d’anciens collègues « qui venaient en renfort sur les Coupe Davis et Fed Cup ».

C’est d’ailleurs, sans surprise, principalement dans le sport que Sébastien Hette s’est constitué son principal réseau, avec notamment des animations prévues à Roland-
Garros ou à Clairefontaine. Cependant, il confie s’être aussi rendu compte « que ce qui allait faire vivre Reset XP, c’était plus les événements d’entreprises ». Il ajoute avoir été très bien accueilli dans le monde du jeu vidéo. Il a même noué une collaboration avec le journaliste Jean Zeid, considéré comme l’une des pointures du jeu vidéo, qui a cité Sébastien Hette parmi les 50 Français qui feront le jeu vidéo en 2022.

Le réseau de fournisseurs de Sébastien Hette est lui plus réduit. Et pour cause, le start-upeur s’appuie en grande partie sur sa propre collection – il possède plus de 300 consoles et près de 3 000 jeux – pour fournir ses événements. Des événements où il facture ses services à des prix très variables, allant de 2 490 euros pour « un soir de match, par exemple, un espace privatif, avec trois bornes de jeu, peut-être une Gameboy XXL, avec dix ou 12 positions de jeu en simultané », jusqu’à un potentiel devis de 17 000 euros, actuellement en discussion avec une collectivité.

Des chiffres à la hauteur de l’ambition de la start-up, qui soigne sa clientèle avec des prestations de standing. Les effectifs restent encore modestes puisque, freelance exceptés, Sébastien Hette s’est entouré d’un jeune associé, qui gère les réseaux sociaux. L’entrepreneur ambitionne cette année de dénicher un « local d’activité, un atelier où je peux ranger et avoir de la place pour bosser sur mon matériel, deux ou trois postes de travail pour pouvoir accueillir les stagiaires, CDD et autres ». Il aimerait bien trouver ce local à SQY. L’agglomération avec qui il est d’ailleurs en pourparlers « pour organiser une exposition au musée de la Ville, sur l’histoire des JO dans le jeu vidéo ».

CREDIT PHOTO : Maxime Fruneau