Un homme de 27 ans a été arrêté le mardi 3 mai, soupçonné d’avoir tué sa compagne. Déjà arrêté 13 jours auparavant pour violences conjugales, il était ressorti libre. « Le corps de la jeune femme, Liza, âgée de 30 ans, a été découvert le mardi 3 mai à son domicile à Coignières », précise un article de Ouest-France.

Le jour des faits, aux alentours de 14 h dans la rue de Montfort, des locataires appellent la police. « Les forces de l’ordre entrent dans l’appartement où se trouve un homme, et y découvrent le corps sans vie de Liza », continue un article du Parisien.

Un appartement en désordre, comme si une bagarre avait eu lieu

« Des traces de strangulation, des plaies à la tête et à la bouche ont été constatées sur le corps », précise une source proche de l’affaire. Ce potentiel meurtre a eu lieu dans une résidence d’habitations mixtes de 300 logements où des faits de harcèlement contre les femmes ont déjà été signalés au procureur de la République.

L’appartement où a été découvert le corps de la jeune femme était en désordre, comme si une dispute avait dégénéré chez le couple. « Le rideau de la douche est arraché et les fonctionnaires notent la présence de nombreuses traces de sang. Le conjoint est rapidement questionné par la patrouille, mais il tient des propos incohérents et confus », poursuit Le Parisien.

Un médecin légiste est appelé pour réaliser un premier examen sur le corps, qui sera ensuite transporté à l’institut médico-légal de Garches, dans les Hauts-de-Seine, pour y subir une autopsie. « Les techniciens de la police scientifique se sont également rendus sur les lieux pour relever des indices sur la scène de crime », précise l’article de nos confrères.

L’homme de 27 ans va être amené en garde à vue dans les locaux de la sûreté urbaine à Trappes. Il a subi un examen qui indique qu’aucun trouble du comportement n’abolirait son discernement. Pour l’heure, l’enquête est en cours, souligne une source proche du dossier. « Il reste encore de nombreux points à préciser sur le déroulé des faits. »

Le parquet de Versailles précise bien « que rien n’est encore sûr quant à l’implication du conjoint dans le décès de cette femme ». Les résultats de l’autopsie, qui a eu lieu le jeudi 5 mai, n’ont pas encore été divulgués.

Des enquêtes ont été menées auprès des proches du couple et des voisins, pour essayer d’en savoir plus sur la relation qu’ils entretenaient. « Pourtant, tout porte à croire qu’il s’agit d’un féminicide. L’auteur présumé n’est pas étranger des services de police. Il a été arrêté le 20 avril dernier, soit treize jours plus tôt, au motif de …violences conjugales », précise l’article.

La victime n’avait pas voulu déposer plainte, et l’auteur a été remis en liberté. Pour Coignières, plus petite commune de l’agglomération, c’est la première fois qu’une telle histoire se produit. « C’est l’effroi, l’horreur absolue », s’attriste le maire Didier Fischer (DVG).

La résidence sociale Adef, qui était auparavant un foyer pour jeunes travailleurs, accueille des personnes en précarité confrontées à des difficultés pour se loger. « Ça n’explique pas le meurtre, mais il y a un vrai contexte de harcèlement des femmes dans cette résidence », tempête l’édile, qui a été « saisi de faits récurrents à plusieurs reprises dans le passé ».
Un sentiment d’insécurité règne également dans la partie de l’immeuble réservée aux femmes, car des locataires masculins n’hésitent pas à venir pour frapper aux portes et créer un climat de peur. « Ces incidents récurrents ont donc nécessité des pourparlers entre la municipalité et l’association gestionnaire », continue Le Parisien.

Des solutions de médiation avaient pourtant été décidées suite à deux réunions d’échanges entre le maire, les responsables du site et la responsable régionale de l’Adef. « Ils s’étaient engagés à mener des actions fortes en faveur des résidentes, mais, finalement, il y a eu quelques groupes de parole », colère le Maire qui « aurait aimé qu’un vigile vienne chaque soir, au moment où les problèmes ont lieu ». « Mais ils ne l’ont pas fait. »

La mairie a donc décidé d’alerter les autorités sur ces faits de harcèlement par un signalement au procureur de la République. Un autre problème vient s’ajouter : « Dans beaucoup de chambres sont hébergés des gens qui n’ont pas le droit d’être là. Beaucoup vivent à trois ou quatre dans un studio fait pour une personne », se désole l’édile.

Le Parisien conclut son récit en rappelant que « selon le décompte fait par le collectif Féminicide par compagnon ou ex, Liza serait [si c’est avéré, NDLR], la 38e victime de féminicide en France depuis le début de l’année ».

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