Le Vélodrome national retrouve peu à peu sa programmation sportive depuis la fermeture du centre de vaccination le 25 février. Habitué à s’ouvrir à d’autres sports que le cyclisme sur piste, le futur site olympique et paralympique s’était transformé du 5 au 8 mai en place forte du tennis de table. Le SQY para tt French open, tournoi international handisport qualificatif pour les championnats du monde, y était en effet accueilli. C’est le SQY Ping, club saint-quentinois, qui s’est de nouveau vu confier l’organisation, six mois après avoir organisé un tournoi du même type, en novembre 2021 à Voisins-le-Bretonneux.

« On devait faire le tournoi ici, et avec le vaccinodrome, on a dû déménager sur Voisins. On ne pensait pas refaire un tournoi aussi vite, mais on est très contents d’avoir la possibilité de le refaire, au vélodrome, et qui plus est […] un des cinq plus gros tournois majeurs sur le circuit international », se réjouit Joffrey Nizan, directeur technique du SQY Ping et directeur du tournoi.

Parmi les joueurs du SQY Ping membres de la délégation française, Yorick Adjal et Alan Papirer, du SQY Ping, ont décroché la médaille de bronze.

Il ajoute qu’il a fallu, « en moins de six mois, sortir un nouveau tournoi ». Mais l’expérience du tournoi de novembre a servi. « On est repartis en se disant qu’on avait acquis pas mal d’expérience sur la construction du premier tournoi, et donc que le second allait nous demander moins de temps, et on savait aussi que la Fédération française handisport (FFH) allait nous mettre des salariés à disposition pour la construction de l’événement, affirme Joffrey Nizan. On n’était plus tout seuls, et on pouvait s’appuyer sur beaucoup de choses, c’est pour ça qu’on est repartis avec aussi peu de temps pour préparer le tournoi. »

25 personnes du SQY Ping ainsi que dix salariés de la FFH étaient mobilisés sur l’organisation. Le club s’est aussi fait aider pour le financement. Le budget prévisionnel, de 800 000 euros (contre 480 000 euros pour le tournoi de novembre dernier) est partagé entre la FFH et le SQY Ping, qui a obtenu des subventions de SQY et du Département et attend une réponse de la Région, et a lancé une recherche de sponsoring privé. Le club saint-quentinois fait aussi payer un package de 1 000 euros par joueur aux délégations participantes.

Un package, notamment car de nombreux aspects entrent en considération sur des tournois de cette envergure, ce que le club a aussi appris à gérer à travers ces deux SQY para tt French open. « Les tournois nationaux qu’on fait, on ne gère pas le transport, l’hébergement, on ne gère que la salle, précise le directeur technique. Là, sur les tournois internationaux, on doit gérer les relations avec les fédérations internationales pour les inscriptions, pour les paiements, les transports des aéroports jusqu’à l’hôtel, les navettes de l’hôtel jusqu’au gymnase, la restauration partout, donc il a fallu qu’on apprenne vraiment sur ces domaines-là. »

D’autant qu’environ 400 personnes au total (coachs, joueurs, staff…) ont afflué, dont 240 joueurs venus de 33 pays, soit le double du tournoi à Voisins en novembre. La délégation française était, elle, composée de 37 personnes, coachs et joueurs confondus. Parmi eux, cinq joueurs du SQY Ping, dont Lucie Hautiere, qui a décroché une médaille de bronze en simple et une en double dames, ou encore Yorick Adjal et Alan Papirer, également montés sur la 3e marche du podium, en double messieurs. Le SQY Ping a donc activement participé à la moisson tricolore, de 15 à 20 médailles, sur les quatre jours de compétitions et quelques 1 200 matchs disputés, dans 22 classes de handicap (11 chez les hommes et 11 chez les femmes).

Quatre riches journées et une belle réussite pour le SQY Ping, donc, sur deux fronts : sportif et organisationnel. « On est très contents. On a eu la visite du vice-président de la fédération internationale. Il ne vient quasiment jamais, donc s’il vient, c’est qu’il voulait voir comment ça se passait. On a aussi eu la visite du Cojo de Paris 2024 pour voir comment ça se passait. On a essayé de mettre de la qualité avec le vélodrome », assure Joffrey Nizan, ajoutant que l’affluence a aussi été au rendez-vous, avec 200 personnes par jour ayant acheté un billet avant le début du tournoi, sans compter les ventes le jour-même. S’il reconnaît qu’il y a « des choses à améliorer », le directeur technique annonce que, fort de ces deux organisations de SQY para tt French open, le SQY Ping souhaite postuler pour organiser les championnats d’Europe handisport de tennis de table en novembre 2023.