Pour la 3e fois (la 2e au Vélodrome) se déroulait du 9 au 12 novembre le SQY para tt French open. L’aire centrale du Vélodrome national a ainsi été aménagée pour accueillir des délégations de 460 personnes dont 270 à 280 joueurs, venus de 40 pays et participant à ce tournoi international handisport de tennis de table, qualificatif pour les Jeux paralympiques de Paris 2024. Parmi eux, 22 joueurs français.
Et les handi pongistes tricolores ont obtenu dix médailles, dont deux en or. Émeric Martin et Maxime Thomas ont gagné en double messieurs dans leurs catégorie de handicap (les deux pongistes sont paraplégiques), tandis que ce dernier a aussi triomphé en individuel.
« Une très belle répétition des Jeux »
Grâce entre autres à ces deux titres, la France se classe 4e nation du tournoi. Le SQY Ping, club local, avait lui trois représentants lors de cet événement. « Le tournoi était très relevé, juge Joffrey Nizan, directeur technique du SQY Ping, qui organisait la compétition avec la Fédération française handisport. C’est un très beau tournoi. La Fédération internationale est très contente, car c’est la 1re fois qu’il y a un tournoi de ce niveau-là sur l’année. On est rentrés dans les deux meilleurs tournois du monde, avec Lasko en Slovénie, qui lui est un tournoi historique depuis des dizaines d’années. Nous, on est plutôt nouveaux. »
Du côté des autres nations, la Chine a survolé les débats au classement des médailles (15 en or, 12 en argent et 11 en bronze). Joffrey Nizan estime d’ailleurs que la venue des Chinois a grandement contribué à l’élévation du niveau de ce tournoi. « On a vu, les finales, il y avait du 100 % Chinois [dans certaines catégories], rappelle-t-il. Mais c’est très bien, car ça permet […] de voir un peu le travail qui reste à faire pour rivaliser, car ils sont vraiment au-dessus. Les Japonais étaient là en nombre aussi, donc c’était vraiment une très belle répétition des Jeux, même s’il n’y avait pas beaucoup de délégations d’Amérique, car ils ont les Jeux panaméricains (cette semaine, Ndlr). »
Preuve aussi de l’importance de ce SQY para tt French open, le tournoi était de coefficient 40. « Il y a deux types de tournoi : coefficient 20 et 40, explique Joffrey Nizan. Les coefficients 40 rapportent deux fois plus de points. […] Donc c’était important pour beaucoup de pays de venir accumuler beaucoup de points sur notre tournoi, mais il reste encore six tournois de janvier à mars, pour essayer de se qualifier. » Et forcément, l’organisation d’un tournoi dans le pays qui accueillera les prochains Jeux a compté. « Je pense qu’il y a un effet Paris 2024 aussi, ils viennent faire du repérage », glisse le directeur technique.
Un tel engouement des délégations était pourtant loin d’être gagné d’avance. Joffrey Nizan concède même que la question d’une remise en cause de l’événement s’est posée, par manque de participants : « À deux jours de la fin des inscriptions (il y a un mois en demi, Ndlr), on pensait annuler le tournoi. On n’avait pas assez de monde, et en deux jours, on a 300 personnes qui se sont inscrites. Du coup, ça a chamboulé notre organisation, il a fallu trouver des hôtels, des transports… »
Le public aussi a répondu présent, malgré des tribunes clairsemées, assure-t-il. « On a eu du monde, mais c’est difficile de s’en rendre compte, car l’ensemble du vélodrome est très grand. Nous, sur le tennis de table, on n’accueille pas autant de monde. Donc c’était très disparate », avance Joffrey Nizan, vantant les atouts d’un tel équipement pour ce type de rendez-vous, « Une des meilleures qualités de compétition et de la salle ». « On est un peu plus en difficulté sur les transports et les hébergements, mais qui ne sont pas de notre fait, c’est juste que, en France, on est un peu en retard par rapport à d’autres pays sur l’accessibilité des hôtels, le nombre de chambres PMR, les véhicules qui sont adaptés… », ajoute-t-il néanmoins.
« Mais sur la partie compétition, tout le monde adore la salle et les conditions de jeu », insiste le directeur technique du SQY Ping, qui prévoit déjà d’autres événements de para tennis de table internationaux après les Jeux (les épreuves paralympiques dans cette discipline auront elles lieu à Paris, porte de Versailles). Ainsi, en novembre 2024, le club organisera une nouvelle édition du SQY para tt French open, mais avec un coefficient de 20, donc plus faible que celui de 2023. « On fait ça pour classifier les nouveaux joueurs français pour Los Angeles [2028], car en coefficient 40, on ne peut pas les classifier », explique Joffrey Nizan, faisant aussi savoir que le SQY Ping postule pour organiser les championnats d’Europe en 2025.