Bientôt un lieu participatif dans le village de Maurepas ? C’est en tout cas le projet sur lequel co-travaille, depuis plus d’un an Anna Ekmark. Cette spécialiste en permaculture et cofondatrice du projet souhaite développer un tiers-lieu sur 1 200 m², dans une maison des années 70, où elle vit actuellement en colocation et qui appartenait auparavant à la ferme de Maurepas.

« Les aïeux de mon colocataire avaient ce terrain, ils ont divisé en dix pour les dix petits-enfants, chacun a construit sa maison, donc l’impasse était une vie de quartier à elle toute seule […]. Le terrain de jeux c’était la rue. […] Il y avait cet esprit de village dans cette impasse. Est-ce qu’on pourra le refaire ? Je ne sais pas, mais, au moins, dans le lieu, il y a tout à fait la possibilité d’être dans le partage, la rencontre, le lien social », nous affirme-t-elle.

« On est partis au départ avec un projet, et en faisant l’étude de marché qui correspondait à ce projet, on s’est rendu compte de certaines évidences, de besoins sur le territoire qui n’étaient pas satisfaits, évoque Anna Ekmark. Du coup, on a compris que ce projet avait la possibilité de répondre à ces demandes. Donc on a revisité notre projet, on l’a remis en adéquation avec le besoin du territoire et, du coup, il a pris une autre dimension. »

Ce sont donc non plus trois mais cinq pôles qui sont prévus au sein du futur tiers-lieu. Il était déjà prévu de faire de l’habitat participatif à l’étage au niveau du sous-toit de la maison, mais aussi d’aménager un espace de coworking au rez-de chaussée et, au rez-de-chaussée et à l’extérieur, un pôle de formation en permaculture aux jardins et permaculture en entreprise.

La permaculture, ce type d’agriculture fondé sur les principes de développement durable, se voulant respectueux de la biodiversité et de l’humain et consistant à imiter le fonctionnement des écosystèmes naturels. Anna Ekmark, par ailleurs également sociétaire de la coopérative d’entrepreneurs La Forge, indique ainsi sur le site internet de la coopérative que la permaculture « va au-delà des techniques de jardinage, elle inclut tous les secteurs économiques quels qu’ils soient ».

À la recherche de nombreux associés pour contribuer au projet

Mais viendront donc aussi s’ajouter un pôle de sensibilisation aux gestes écocitoyens, au rez-de-chaussée et dans le jardin de la maison, ainsi qu’un autre pôle davantage destiné à la recherche en innovation sociale. « On doit entrer en contact avec des universités de Saint-Quentin-en-Yvelines (SQY) et du plateau de Saclay », annonce Anna Ekmark, avant d’ajouter qu’il y a « de fortes chances qu’il y ait des prises de contacts avec l’école d’architecture, puisqu’on est dans la notion de nouveaux usages de la maison individuelle », et « d’autres partenariats possibles ».

« Les tiers-lieux, la seule chose qui les détermine, c’est l’innovation. On est dans quelque chose de nouveau. Ce n’est ni seulement le travail ni seulement la maison », résume la cofondatrice du projet. Un projet pour lequel a été créée une entreprise, La maison de la permaculture, et une association, La ronde de la permaculture. « L’entreprise est en coopérative de façon à permettre à un maximum de gens de s’investir dans le projet, et que ce ne soit pas juste rejoindre mais vraiment contribuer au projet. L’association, elle, aura, toute la partie associative », précise Anna Ekmark.

Le dépôt des statuts de l’entreprise est prévu pour le printemps, et des discussions avec les collectivités – SQY et la Ville de Maurepas – doivent s’entamer. En attendant, des associés supplémentaires sont espérés, car ils ne sont pour l’instant qu’au nombre de deux, dont Anna Ekmark. Quant au financement du projet, il est voulu en deux parties, l’une bancaire et l’autre alimentée par du financement participatif.

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