Après la consultation, la restitution. Une réunion publique était organisée le 18 mars à l’espace 1901, à Trappes, afin de présenter les grandes lignes du projet de réaménagement des espaces extérieurs de la piscine Jacques Monquaut. Située au sein du complexe sportif Jacques Monquaut, et composée également d’un pas de tir à l’arc et de courts de tennis récemment couverts, elle avait déjà bénéficié d’une rénovation de son bassin de 25 m en 2007.

En présence d’une quinzaine de personnes, notamment élus et usagers de la piscine, les résultats du questionnaire en ligne (ouvert pendant un mois aux Trappistes) ont ainsi été présentés. 184 personnes y ont répondu dont « plus de la moitié sont des usagers réguliers de la piscine », précise Ayoub El Amrani, adjoint au maire chargé de la jeunesse et des sports, qui a mené la présentation.

L’idée étant de rénover ces espaces extérieurs de la piscine, devenus trop petits, selon l’élu. « La ville a de plus en plus d’habitants et la piscine de plus en plus de succès (ses abords réunissent notamment 11 000 personnes lors des animations estivales Trappes plage, peut-on lire sur les documents de restitution de la consultation, Ndlr). Du coup, on va devoir pousser les meubles, explique-t-il. La deuxième chose, c’est que cet espace devenait vieillissant, il a été construit dans les années 70. Et puis, les goûts et usages des personnes qui fréquentent cette piscine ont changé aussi. Ça a débouché sur une volonté de moderniser les équipements, de les rendre plus écologiques et économiques, et d’apporter plus de confort aux usagers et plus de fonctionnalité. »

Ces espaces extérieurs devraient continuer à porter le nom de La Plage, comme souhaité par 43 % des personnes interrogées. Mais si le nom restera à priori le même, les infrastructures entourant la piscine vont, elles, totalement changer d’allure. Principaux équipements souhaités d’après la consultation, des jeux d’eau et aires de jeux « pour les petits, les tout-petits et les moins petits », et ce, alors que « cet espace manquait d’agrès, de jeux pour les tout-petits », rapporte Ayoub El Amrani.

Les jeux d’eau ont ainsi recueilli 80 % d’avis favorables, et les aires de jeux 70 %. Des enfants des accueils de loisirs ont même été consultés sur l’aspect désiré pour les jeux, et c’est une structure sur le thème repaire de pirates, avec des toboggans, qui a davantage attiré leur attention. « Sur les motifs, on était sur un schéma avec des animaux, et ils ont préféré les animaux qui se rapprochent plus du champ lexical de la mer », détaille une chargée de mission pour la Ville, ayant préféré conserver l’anonymat, et qui a également présenté le projet lors de la réunion.

Elle ajoute, à propos des réponses globales de la population au sujet des aires de jeux, que les avis étaient partagés entre « un tiers des participants qui étaient plutôt pour une aire de jeux pour les plus petits, un autre tiers pour les plus grands, et un autre tiers pour une aire partagée. Donc on a quand même conclu qu’il fallait être vigilants sur le fait que même si l’aire de jeux serait ancrée pour les 0-12 ans, il faudrait qu’il y ait des endroits distincts pour les plus petits et pour les plus grands. »

« Il faut quand même faire attention à ce que ces aires de jeux, quand ces âges sont différenciés, ne soient pas trop éloignées les unes des autres, car sinon les parents font un peu le grand écart entre les petits et les plus grands enfants », fait remarquer une usagère ayant participé à la réunion de présentation. Une personne âgée fréquentant régulièrement la piscine a, elle, réclamé des brumisateurs « pour les papys et mamies qui accompagnent les petits-enfants ».

Une requête prise en note par Ayoub El Amrani, l’adjoint aux sports avançant que cette consultation d’enfants pour les aires de jeux offrait un panel supplémentaire à un questionnaire dont les participants sont très divers, « avec notamment tous les quartiers qui sont représentés, dont une participation accrue pour les quartiers comme les Merisiers, périphériques de la piscine.  »

L’élu trappiste mentionne aussi, parmi les aménagements demandés par les sondés, une buvette, « puisque 68 % des participants pensent qu’une buvette ou un espace de restauration serait nécessaire ». Il fait aussi état d’un possible équipement en cabines de plage, mais « c’est moins prononcé, il y a quand même 40 % des gens qui estiment que ce n’est pas trop nécessaire. Ça doit être dû au fait qu’il y a [déjà] des vestiaires intérieurs ».

Autre grande question abordée par Ayoub El Amrani, le type de revêtement au sol de cet espace, actuellement en sable. Les réponses étaient assez fortement divisées entre gazon naturel (47 % des participants) et synthétique (53 %). La Municipalité a privilégié cette dernière option, arguant qu’une pelouse naturelle risque de devenir un champ de boue en cas de pluie et que son entretien « a un coût énorme » et qu’ « il faut aussi avoir les gens pour le faire, ce qui n’est pas forcément le cas à date », affirme Ayoub El Amrani, ajoutant que le synthétique possède un cycle de vie « très long ». « Mais on choisit des matériaux les plus écologiques possibles », assure de son côté la chargée de mission.

Autre point de questionnement : l’ombrage. Ayoub El Amrani rappelle que trois choix étaient possibles : que chacun apporte son matériel, que soit mis en place un ombrage collectif avec une grande toile, ou que soit privilégié un mélange entre une zone avec des parasols fournis par la Mairie, et un ombrage individuel avec des parasols installés par la Ville. Deux tiers des participants ont choisi cette dernière option.

Parmi les infrastructures prévues aux abords de la piscine, donc, une mini-buvette, des jeux pour enfants (secs comme aquatiques), un espace de jeux avec tables de ping-pong, une zone de transats, des toilettes, un tout nouveau boulodrome en accès libre pour jouer à la pétanque – cet équipement, qui n’existe pas encore et bénéficiera aussi d’un local pour ranger le matériel notamment, compensera la perte de l’actuel, qui va disparaître à moyen terme avec les travaux de la RN 10 –, des toilettes avec accès par badge, une zone de gazon synthétique où les personnes pourront mettre leur serviette, une zone de stockage du matériel de piscine, ou encore des douches. Un accès sera possible uniquement pour La Plage, en plus de l’entrée normale de la piscine qui, bien sûr, perdure.

Un doublement de la capacité en stationnement

Un usager a semblé préoccupé par la proximité de tous ces équipements avec le pas de tir à l’arc. Un représentant de l’association de tir à l’arc tente de rassurer : « On a déjà tiré un été, il y avait Trappes plage à côté. […] Avec la butte de terre qu’il y a au fond et la hauteur des gardes (panneaux de protection placés de part et d’autre d’une allée de tir, Ndlr), avant qu’une flèche passe par-dessus, le seul risque qu’il peut y avoir, c’est une mauvaise décoche, et ça arrive une fois tous les deux ou trois ans. Mais de toute façon, le jardin a été conçu sur les normes fédérales, les gardes sont à distance, et même si je suis dans l’axe et que je tire une flèche qui part sur le côté, une garde l’arrêtera, elle ne sortira pas. »

Les habitants ont aussi été consultés au sujet du stationnement. Le parking actuel de la piscine compte un peu moins de 20 places. La capacité sera doublée pour arriver, donc, à une quarantaine. Sur les documents de restitution de la consultation, il est aussi indiqué que « la grande majorité des participants (entre 80 et 90 %) pense qu’il faut : un parking plus grand et accessible en priorité aux usagers de la piscine, des places de stationnement végétalisées sur sol perméable (gazon) pour faciliter la filtration des eaux de pluie, un parking dédié aux deux-roues et vélos ».

Les craintes que des personnes extérieures aux usagers de la piscine puissent venir se garer, aucun contrôle d’accès au parking n’étant prévu, ont été formulées par certains habitants. « On va laisser sa chance au produit. Si on voit qu’il n’y a pas de problème, tant mieux. Si on voit qu’il y a des problèmes, on s’adapte », tranche Ayoub El Amrani, évoquant notamment la possibilité de mise en place de zones bleues.

Autre souhait transparaissant dans le questionnaire : un élargissement des périodes d’ouverture de l’espace. « Les personnes s’étant prononcées souhaitent que l’on ouvre La Plage dans une période plus large que celle prévue (juillet-août), expose Ayoub El Amrani. Pour 70 % d’entre eux, cela devrait être d’avril à septembre. Nous (la Mairie, Ndlr), on est capables de l’ouvrir sur ces périodes-là, sur les périodes de week-end, mais impossible, pour des questions de ressources humaines, de fréquentation de la piscine, des écoles, etc., de l’ouvrir du lundi au vendredi, entre avril et septembre. »

L’élu insiste sur le fait que les éléments visuels du projet présentés lors de la réunion ne sont pas contractuels. Il indique viser une livraison à l’automne 2023 pour ce projet dont le coût est estimé à 2,7 millions d’euros TTC, pour une opération dont le financement s’inscrit dans le cadre d’un programme global en quartier prioritaire de la ville, à trois branches : aménagements à l’école Renoir, création des tennis couverts, et donc réalisation du solarium pour la piscine », développe la Municipalité. Des subventions du Département, de 400 000 à 500 000 euros, sont notamment prévues.

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