La Ville des Clayes-sous-Bois poursuit son travail en vue de la révision de son plan local d’urbanisme (PLU). Le 2 février, à l’espace Philippe Noiret, une réunion s’est tenue pour présenter la synthèse du diagnostic de la première phase de concertation, lors de laquelle les habitants avaient entre autres répondu à un questionnaire entre le 5 octobre et le 20 janvier derniers pour faire part de leurs attentes pour la ville de demain, à l’horizon de dix à 15 ans. Un questionnaire qui a recueilli 128 réponses, en grande majorité venant de Clétiens de longue date, âgés de 25 à 59 ans, habitant en maison et étant propriétaires.

Avant cela, une première réunion publique de lancement s’était tenue le 5 octobre, ainsi que deux ateliers, les 18 et 23 novembre. Mais, désormais, on en sait un peu plus sur les desiderata de la population à travers la synthèse du questionnaire, présentée lors de la réunion du 2 février, à laquelle ont assisté une quarantaine de personnes, et qui marque ainsi « la fin de la première phase de concertation », évoque Jean-Baptiste Austruy, chef de projet au sein du bureau d’études Espace ville, spécialisé en urbanisme et qui accompagne la Ville et Saint-Quentin-en-Yvelines dans l’élaboration du PLU.

50 % d’espaces naturels sur le territoire

Les Clétiens ont ainsi été invités à s’exprimer sur cinq thèmes différents : environnement ; cadre urbain ; logement ; commerces, services et équipements ; mobilités et stationnement. Sur le premier thème abordé, l’environnement, il a d’abord été rappelé que le territoire communal dispose de nombreux réservoirs de biodiversité, identifiés par les habitants comme éléments remarquables à protéger, notamment la forêt domaniale de Boi-d’Arcy, classée Zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF), ou encore les parcs de Diane et Jean Carillon. Les espaces naturels généreux représentent 50 % du territoire, et la ville est considérée comme non carencée en espaces verts, avec plus de 100 m² d’espaces verts par habitant, un ratio largement supérieur à l’objectif fixé par le Schéma directeur de la région Île-de-France (Sdrif) de 10 m² par habitant.

« C’est un chiffre très élevé et qui participe du cadre de vie, souligne Jean-Baptiste Austruy. Il y a une réelle continuité verte et boisée qui va au-delà des limites communales, notamment avec la forêt de Bois-d’Arcy. » Les habitants ayant répondu au questionnaire estiment d’ailleurs à 60 % que l’accessibilité à cette forêt est suffisante, et la citent à 73 % comme l’élément participant le plus à la qualité du cadre de vie clétien. En revanche, il est aussi évoqué dans le diagnostic que, si la trame verte et bleue de la ville est bien développée, elle est peu fonctionnelle, en raison notamment de deux axes mettant à mal la perméabilité du territoire : la RD 11 et la voie ferrée.

Deuxième thème présenté lors de la synthèse du diagnostic : le cadre de vie urbain. La première réponse qui ressort est que la commune est qualifiée d’attractive grâce notamment à la présence d’une gare, de bassins d’emplois, d’une zone commerciale dynamique, et des prix de l’immobilier accessibles. L’enquête réalisée auprès des Clétiens fait aussi ressortir la question du patrimoine communal et d’éléments à protéger, que ce soit des bâtis anciens (ancien rendez-vous de chasse rue Henri Prou inscrit au registre des Monuments historiques, anciens corps de ferme, mairie, église), mais aussi des édifices plus récents, comme l’espace Philippe Noiret ou le gymnase Thierry Gilardi.

Inclus dans cette thématique, le sujet des espaces publics divise lui davantage les Clétiens. À la question « Les espaces publics sont-ils suffisants en quantité ? », 50 % seulement des participants au questionnaire ont répondu par l’affirmative. Les quartiers qui suscitent le plus de demandes d’améliorations sont les quartiers Nord – où plus d’espaces verts sont souhaités –, et des gares. Dans ce dernier par exemple, il est notamment réclamé d’améliorer la convivialité du secteur par l’installation de cafés, brasseries, commerces, foodtrucks, et de laisser davantage de place aux piétons par l’aménagement d’une placette, l’amélioration des accès à la gare, et la création d’une continuité avec la partie centre et hameau ancien.

Le thème du commerce, de l’activité économique et des équipements fait aussi partie de la concertation. Là encore, avec une certaine division puisque seuls 52 % des répondants considèrent que le tissu commercial de la ville répond à leurs attentes. Parmi les insatisfactions à ce sujet : un manque de diversité des commerces, notamment de commerces de bouche et de restaurants ou cafés, ainsi que des prix généralement trop élevés.

Les équipements publics apportent en revanche beaucoup plus satisfaction, puisque la majorité des répondants considèrent que la commune est globalement bien couverte sur ce point, notamment en ce qui concerne les équipements scolaires, qui apportent 91 % de réponses favorables. Une carence est néanmoins notée concernant les équipements sociaux et de santé.

Le maire, Philippe Guiguen (DVD), reconnaît « un manque très important » sur ce point, et annonce des avancées en vue de l’implantation de ce type d’équipement aux Clayes : « J’espère bien qu’en 2024 nous pourrons être opérationnels sur un équipement comme ça. » Il est également demandé la mise en place d’un street workout et davantage de solutions pour le logement des seniors, ainsi que des espaces d’accueil pour les jeunes.

Autre thème important, les mobilités et la circulation, alors que 67 % des répondants utilisent la voiture comme premier mode de déplacement. Principal axe routier pointé du doigt, la RD 11. La circulation y est jugée responsable de nuisances pour quatre répondants sur dix. Il est entre autres suggéré de réaménager ses abords pour y favoriser les mobilités piétonnes et cyclables, pour faciliter notamment les trajets vers la gare, alors que 35 % des répondants déclarent se rendre au travail en train. Autre piste envisagée en matière de circulation, limiter la vitesse de certains tronçons en centre-bourg à 20 km/h.

Concernant le stationnement, les places sont jugées suffisamment nombreuses près des commerces rue Maurice Jouet et Jules Ferry (71 % des répondants) ainsi qu’à proximité des lieux de loisirs (69 %), mais insuffisamment nombreuses à proximité de la gare (71 %) et des écoles (67 %). Autre insuffisance, les aménagements piétons et cyclables, selon 60 % des répondants. Quant à ceux qui existent, ils sont considérés comme pas assez sécurisés pour 80 % des répondants.

Enfin, concernant le thème du logement, il a très vite été rappelé l’obligation de composer avec les impératifs du Sdrif. « C’est une contrainte imposée à l’ensemble des communes d’Île-de-France sur un objectif de construction de logements entre 2013 et 2030, explique Philippe Guiguen, insistant sur le fait que le Sdrif « s’impose à nous », et ce, « même si on ne voulait pas construire ».

En l’occurrence, d’après Jean-Baptiste Austruy, ce sont « 1 100 logements supplémentaires sur la période » qui doivent être construits aux Clayes-sous-Bois, et ce, alors qu’environ 727 logements sont construits ou en cours de construction depuis 2013 dans la commune de 17 500 habitants, qui comptait au total 7 737 logements en 2021.

Concernant le logement, le maire rappelle les impératifs de construction imposés par le Sdrif, mais assure que les objectifs « sont tout à fait atteignables tout en préservant le cadre de vie et le qualitatif ».

Si 91 % des répondants se déclarent satisfaits de leur logement, il s’agit bien du thème qui semble le plus préoccuper les habitants. Sur le peu de réactions de la part des Clétiens ayant participé à la réunion de restitution, toutes concernaient le logement. Notamment une habitante pointant du doigt le Sdrif et citant des communes n’ayant pas respecté les impératifs de ce dernier, quitte à payer des pénalités.

« Vu les difficultés qu’ont les communes, la plupart font en sorte d’éviter ce genre de pénalités, répond le maire. Les objectifs d’ici 2030 sont tout à fait atteignables tout en préservant le cadre de vie et le qualitatif. L’objectif est de maintenir une ville aux environs de 18 000 habitants. » Et d’ajouter : « Ça sera l’objectif de l’étape suivante, de cibler les endroits en ville où on pourra construire en répondant aux objectifs qualitatifs qui ont été exprimés. Vous avez par exemple des zones en centre-ville, avec des immeubles à deux étages, qui peuvent dans le cadre d’un PLU passer à trois étages ou trois étages + combles. »

« Ce qui ne nous a pas surpris, c’est l’objectif qualitatif qu’attendent l’ensemble des Clétiens au travers de PLU. Néanmoins, il ne faut pas oublier les contraintes que nous aurons pour ce PLU. Par contre, l’aspect positif de cette analyse est que l’objectif qui nous est donné à l’horizon de 2030, tout en respectant des objectifs qualitatifs, ça reste totalement atteignable, résume Philippe Guiguen au sujet du nouveau PLU, qui doit être approuvé d’ici l’été 2023 et remplacera celui actuellement en vigueur, datant de 2013. Il faudra, dans l’étape suivante, qu’on aille beaucoup plus dans le détail de la matérialisation de ce PLU, pour essayer autant que faire se peut de répondre à l’ensemble des attentes décrites ici. Il va néanmoins falloir répondre aux attentes de logements à travers un parcours résidentiel. »

L’étape suivante va « s’appuyer sur le diagnostic, […] sur ce que vous avez pu exprimer et sur ce que vous allez continuer à dire », affirme Jean-Baptiste Austruy à l’adresse des habitants lors de la réunion du 2 février. Cette deuxième étape sera marquée par l’élaboration du Projet d’aménagement et de développement durable (PADD), document qui va « fixer un certain nombre d’emplacements sur la thématique du logement, traiter des équipements, des commerces, des mobilités, des espaces naturels… » Un forum PADD est prévu en mai avec la population et constituera la prochaine échéance de concertation.