Approuvée en 2017, la révision du plan local d’urbanisme (PLU) de Villepreux sera actée dans les années à venir. Une révision pour laquelle la Ville se fait accompagner par la communauté d’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines (SQY) et qui est soumise à un processus de concertation avec les Villepreusiens. Lancée par une réunion publique le mercredi 17 novembre, la concertation durera plusieurs mois et sera divisée en plusieurs étapes. Elle devrait permettre de recueillir les observations, mais également les avis des habitants concernant leurs attentes sur l’évolution de la ville en terme d’urbanisme, de logements, d’environnement ou encore d’équipements municipaux.

« C’est une procédure relativement longue, effectivement, où on va construire ensemble. On est soumis à la concertation dans le cadre de cette révision-là, explique en début de réunion publique Bertille Bonnain, urbaniste pour la communauté d’agglomération et chef de projet sur la révision du PLU. Donc, on va construire ensemble le PLU à partir des objectifs qui ont été définis par les élus ».

Le plan local d’urbanisme permet de définir un projet global d’urbanisme et d’aménagement pour une durée de 10 à 20 ans. « C’est un document qui va donner en fait le cap sur un certain nombre de thématiques, à savoir le logement, la population, les équipements, l’environnement, l’agriculture, les déplacements et qui va donc effectivement dire ‘‘Qu’est-ce que l’on veut pour Villepreux pour demain ?’’ », explique aux habitants présents Delphine Lumina, architecte urbaniste pour le bureau d’études Espace Ville qui accompagne Villepreux dans cette révision.

Plusieurs étapes seront nécessaires avant l’approbation de cette révision du PLU ce qui signifie un processus long qui débute par l’élaboration d’un diagnostic et la concertation. Un travail sur le long terme qui semble, selon l’adjointe au maire Laurence Morelle-Losson chargée de l’environnement, du développement durable, de l’agriculture et de la vie culturelle, incompréhensible pour certains habitants.

« La révision, ce que l’on entame aujourd’hui, c’est vraiment pour apporter un changement de vision, indique-t-elle. […] C’est normal que ça prenne entre deux et trois ans, parce qu’un changement de vision, évidemment ça impacte plein d’aspects différents, donc ça prendra du temps et c’est tant mieux ».

Un délai qu’avait abordé le maire Jean-Baptiste Hamonic (Modem), précisant : « Ce n’est pas ce soir que nous allons adopter tout ensemble le PLU. On lance ce soir cette première réunion d’information. […] C’est vraiment le point de départ de cet exercice que l’on veut le plus transparent possible, le plus collégial aussi. »

Le nouveau projet devra répondre aux attentes des élus, des habitants, mais également correspondre aux différentes normes et réglementations qui régissent ces documents d’urbanisme. Parmi eux, le Schéma directeur de la Région Île-de-France (SDRIF), qui a « pour objectif d’encadrer l’évolution du territoire tout en favorisant la limitation de la consommation d’espace ». Pour répondre aux normes de ce schéma directeur, Villepreux se doit de densifier les espaces d’habitats et d’activités économiques à hauteur de 15 % avant 2030.

Un sujet abordé lors de l’arrêt dans le quartier du Val Joyeux, qui se situe proche des voies ferrées et du pont de Biais.

Le PLU révisé devra également se fier au Plan de déplacements urbains d’Île-de-France (PDUIF), au Schéma régional de cohérence écologie (SRCE) ou encore au Programme local de l’habitat intercommunal (PLHi) de la communauté d’agglomération. Villepreux étant constituée de plusieurs sites protégés comme la Plaine de Versailles, le PLU devra également répondre aux réglementations qui « encadrent son urbanisation à des fins de sécurité et de cohérence patrimoniale ».

Si le diagnostic est en cours d’élaboration, les équipes devront rendre un premier projet de territoire appelé PADD (projet d’aménagement et de développement durable), qui sera soumis à débats, complété par l’apport d’autres documents, avant un premier arrêt du projet. Durant tout ce temps, la concertation se poursuivra avec les habitants, avant qu’une enquête publique soit lancée et que le conseil municipal et le conseil communautaire approuvent cette nouvelle version du PLU (voir les étapes à venir dans l’encadré).

La phase finale devrait intervenir dans le courant de l’année 2023. « On s’est fixé un calendrier, je le dis ambitieux, mais on va essayer de s’y tenir », assure l’urbaniste de SQY. La concertation obligatoire et essentielle a débuté le mercredi 17 novembre avec une réunion publique « qui va participer à définir ensemble la ville de demain », explique Jean-Baptiste Hamonic.

L’occasion de présenter aux habitants un premier bilan et les chiffres importants pour Villepreux, ainsi que les premiers résultats de l’enquête toujours disponible sur le site internet de la commune. « Vous pouvez continuer à participer via le questionnaire. Aujourd’hui, on a des tendances, mais elles ne peuvent être que confirmées ou infirmés », résume Bertille Bonnain.

Quelques jours plus tard, le samedi 20 novembre, une balade urbaine a été organisé dans le même esprit. Durant la matinée, une quinzaine d’habitants ont pu parcourir la ville, à pied ou en bus, pour partager leurs impressions sur les différents quartiers. « C’est l’objectif d’avoir un diagnostic qui soit cohérent, qui soit partagé et que l’on pourra aussi défendre auprès des différentes instances comme l’État, par exemple », précise Delphine Lumina lors de la réunion publique.

Ce soir-là, la Municipalité présente trois grandes ambitions pour l’élaboration de ce nouveau projet d’urbanisme et d’aménagement. Tout d’abord : « Maîtriser l’évolution de la population et améliorer son cadre de vie ». L’objectif de la Municipalité, tout en répondant aux demandes de la loi SRU (pourcentage de logements sociaux par rapport aux résidences principales, Ndlr), est d’« arrêter l’étalement urbain quand on construit la ville de demain, mais plutôt d’être sur la densification, sur de la réhabilitation, de combler des dents creuses. En tout cas, c’est la stratégie qui nous anime ».

La Ville souhaite également porter une attention particulière aux équipements municipaux, qu’ils soient culturels ou sportifs, pour accompagner l’évolution et les besoins des habitants. Jean-Basptiste Hamonic pointe du doigt lors de la réunion publique le manque de diversité de l’offre commerciale et plus particulièrement d’offre de restauration.

Un point souligné dans l’enquête qui présente « des insatisfactions liées au manque de diversité du tissu commercial local », poussant les habitants à se rendre dans les grandes surfaces des villes voisines. Lors de la balade urbaine, dans le quartier de la Haie Bergerie, un habitant dira que « c’est très triste », un autre qu’il n’y a « pas assez de commerces » ou encore que « l’offre de restauration n’est pas assez diversifiée ».

Dans ce même quartier, les habitants aborderont le manque de végétalisation de la place Mendès France. Les propositions vont fuser pour aménager l’espace derrière le marché, en créant des espaces de repos pour les riverains. Au sujet de la végétalisation nécessaire de la ville, l’édile indiquait lors de la réunion publique : « Nous avons commencé par végétaliser nos cours d’écoles en définissant un plan de végétalisation sur le moyen et sur le long terme pour remettre la nature au sein de la ville, on avance sur ces sujets-là ».

Deuxième grand objectif, « augmenter les protections paysagères, patrimoniales, environnementales » avec une promesse forte de la Municipalité, l’objectif « de zéro artificialisation nette des sols », explique Laurence Morelle-Losson. Et de poursuivre sur ce volet que les fermes seront accompagnées pour qu’elles soient « pérennisées » et « valorisées ». Un accompagnement pour les fermes, nombreuses sur le territoire, qui progressivement forment « une vraie nouvelle agriculture » avec des exploitations labellisées bio.

Dernier volet : « Préserver les qualités de vie au quotidien des Villepreusiens ». Parmi les objectifs, la requalification de la RD 11 qui sera financée par le Département qui souhaite en faire un « boulevard urbain », précise Jean-Baptiste Hamonic. Le PLU devra également permettre de favoriser les mobilités douces et de recréer les liens entre les différents quartiers.

Un sujet abordé lors de l’arrêt dans le quartier du Val Joyeux, qui se situe proche des voies ferrées et du pont de Biais. Une riveraine décrira le quartier comme « isolé », pointant du doigt le manque d’accès au quartier. Des idées et des réflexions qui vont se poursuivre lors des prochains ateliers et qui permettront de dresser un bilan complet pour avancer sur le PLU.

Grandes étapes à venir

Les phases de concertation :
Mercredi 17 novembre : Réunion publique de lancement
Samedi 20 novembre : Balade urbaine
Mardi 23 novembre : Atelier « Cadre de vie et environnement » à la salle Michel Petrucciani
Mercredi 1er décembre : Atelier « Vie quotidienne » à la salle Michel Petrucciani
Semaine du 1er décembre : Fin du questionnaire
Début 2022 : Forum de présentation des résultats de la concertation
2022 : Diverses réunions publiques et temps d’échange
Inscription sur le site internet
de la Ville

Procédure de révision :
Jusqu’à l’été 2022 : Phase de concertation et élaboration du PADD
Été 2022 : Débat au conseil communautaire sur le PADD
2022 : Élaboration du dispositif réglementaire et de l’OAP
Printemps 2023 : Arrêt du projet de PLU au conseil communautaire
2023 : Enquête publique
Fin 2023 : Approbation du PLU