Malgré un froid polaire difficilement supportable, l’ambiance était plutôt festive et joyeuse le 15 janvier au complexe sportif Europe, à Élancourt. D’abord, le club hôte, les Templiers, retrouvait enfin le chemin de la compétition, après deux ans sans tournoi en raison de la crise sanitaire. Ensuite, le club élancourtois n’a pas manqué ce retour à la compétition, surclassant les Dragons de Paris (18-0), à l’occasion donc de la 1re journée du championnat de D2.

« On a de grosses ambitions, donc bien commencer la saison avec une victoire, c’est déjà pas mal. […] Ça fait deux ans qu’on n’a pas joué, donc on redécouvrait les adversaires. Ce n’est pas les mêmes oppositions qu’il y a deux ans, […] On avait quand même quelques petits a priori, vu qu’on n’avait pas de vidéos d’eux, donc s’imposer 18-0, ça met déjà sur la bonne route », réagissait le directeur sportif, Rody Surpin, à l’issue de cette rencontre lors de laquelle les Templiers ont notamment inscrit trois touchdowns. « Non transformés, donc ce sera encore un point à améliorer », ajoute-t-il, pointilleux, car conscient que le club, qui vise la montée parmi l’élite depuis au moins quatre ans, n’aura pas le droit à ce type d’erreurs en play-offs.

Les play-offs, c’est d’ailleurs à ce stade de la compétition que les Élancourtois s’étaient arrêtés ces dernières saisons, en demi-finale de conférence, alors que seuls les vainqueurs de conférence accèdent à la D1. Ces échecs s’étaient joués sur « des erreurs de concentration, des petits détails, des trucs qui peuvent passer en saison régulière, et qui ne passent plus quand on arrive en play-offs », analyse Rody Surpin. Mais avant de penser aux play-offs, il faudra déjà s’extirper d’une poule où figurent, outre les Dragons de Paris, les Corsaires d’Évry et les Léopards de Rouen. Les deux premiers de chaque poule se qualifient pour les play-offs.

Et pour y parvenir, le club a en tout cas changé beaucoup de choses dans son organisation. Le vice-président, Nicolas Cambron, insiste notamment sur un travail accru autour des valeurs du club, telles que la combativité, l’unité, le respect et la soif d’avancer. Le recrutement d’Alix Vouemba comme coordinateur défensif entre aussi dans cette logique-là. « J’ai commencé l’année dernière pendant les phases de Covid », confie cet ancien joueur des Templiers, qui souhaitait « amener cet esprit Templier qu’il y avait avant, […], de coller avec la nouvelle génération qui est montée, et recréer cette émulsion et pousser vers l’avant ».

Il a en tout cas réussi ses débuts en tant qu’entraîneur, samedi dernier. « C’est une satisfaction, et c’est surtout une préparation et un accomplissement pour la 1re journée de championnat. On finit avec une victoire, moi je suis coordinateur défensif, donc le plus important pour moi, c’est de prendre zéro point. J’ai regardé les statistiques, leur attaque a une feuille très défavorable, ça ne peut que me faire plaisir », se réjouit-il.

À ses côtés dans le staff, Jérémy Larroque, lui aussi ex-joueur des Templiers, sera encore de l’aventure et aura la double casquette de head coach et coordinateur offensif, tandis que du côté des joueurs, le groupe a profondément changé. « Ce n’est pas le même groupe qu’il y a deux ans, fait savoir Rody Surpin. Il y a des juniors qui nous ont rejoints, des nouveaux, et on a un peu moins d’anciens, il y en a qui ont raccroché, dû au Covid. […] Il n’y a pas eu de saison, donc vu qu’ils étaient plus sur la fin de carrière, ils ont préféré raccrocher. [Mais] on a encore un peu d’anciens, et ceux qui sont encore dans la force de l’âge. Mais le groupe est assez jeune. »

Et ce groupe a effectué une préparation d’avant-saison très intense depuis septembre et le retour à l’entraînement. Une préparation conclue début janvier par un stage de trois jours au CDFAS d’Eaubonne (Val d’Oise). « On revenait des fêtes, donc il fallait rassembler les troupes, se concentrer », explique Rody Surpin, qui n’y va pas par quatre chemins au moment d’afficher les objectifs : « Être champion et monter. »

Et la préparation effectuée s’est avérée fondamentale pour lancer idéalement la saison, d’après Alix Vouemba. « On a préparé ce début de saison professionnellement, juge l’entraîneur de la défense. On a fait une mise au vert, du tableau, on a passé énormément de temps sur le terrain, on faisait des journées de 7 h à 19 ou 20 h. On a préparé correctement ce début de saison, et c’est ce qui a fait la différence aujourd’hui. On est arrivés sur le terrain, on était prêts, on savait quoi faire, il n’y avait personne qui était perdu. »

Une prestation et une attitude à confirmer désormais lors de la suite de la saison, à commencer par le déplacement chez les Dockers de Nantes, un match interpoules, le 29 janvier.