Comme l’année dernière, ils ont dû batailler pour leur survie en D2. Les Templiers ont conclu leur saison à la dernière place de leur poule, mais se maintiennent grâce au forfait général des Aigles rouges de Nice dans l’autre poule de la conférence (une seule équipe par conférence étant reléguée). Un maintien déjà acté avant le dernier match de la saison, lors duquel le club élancourtois a offert une ultime victoire à ses supporters. Un succès 30-14 face aux Dragons de Paris, le 11 mai.

« Ce qu’on a l’habitude de dire, c’est que c’est important de finir correctement. On était déjà sur une bonne lancée la semaine dernière face aux Myrmidons (défaite 7-6 des Templiers, Ndlr), où on fait une très belle prestation, et malheureusement, suite à une erreur d’arbitrage, on nous vole le match, confie David Pradel, président et joueur des Templiers. Mais on était sur une très bonne progression, et les Dragons chez nous, on avait à cœur de finir correctement. L’idée, c’était de concrétiser tout ce qui avait fonctionné sur la fin de saison et de tout mettre en application. On a marqué 30 points sur ce match, on finit vraiment sur une bonne note, et c’est ce qu’il fallait. On voulait finir sur un sourire. »
Un sourire partagé par le head coach, Alix Vouemba, lorsqu’il évoque ce match. « Ce qui me fait sortir avec le sourire de ce match, c’est que c’est le groupe que j’ai formé qui performe en fin de saison, juge-t-il. On joue les Dragons de Paris, qui nous ont battus assez largement au match aller (22-0, Ndlr). Ils viennent chez nous avec le même effectif et le même style de jeu, et que ce soit offensivement ou défensivement, on les surpasse. »

En revanche, les sourires laissent un peu plus place à la déception, la frustration, voire les regrets, lorsqu’il s’agit d’évoquer la saison dans son ensemble. « Forcément, il y a une grosse déception par rapport à la configuration du championnat, et par rapport au niveau, reconnaît David Pradel. C’était une bonne poule, notre poule était la plus ouverte du championnat. Malheureusement, on avait un groupe très jeune. Ils ont appris en fin de saison ce qui fonctionnait et ils ne l’ont mis en application que sur le dernier match. Donc il y a beaucoup de frustration, surtout que l’on voit que ça s’est joué jusqu’à la dernière journée, notre victoire a permis de sécuriser la place en play-offs de Savigny (les Myrmidons) et a quand même qualifié Paris en play-offs. vu qu’ils avaient battu les Météores. Donc si on avait fait le boulot comme on pouvait encore le faire il y a deux ou trois semaines, on avait encore un coup à jouer pour les play-offs. »

Les play-offs, qu’avaient l’habitude de jouer les Templiers jusqu’à il y a encore deux ans. Mais face à des finances en baisse et avec un groupe de plus en plus jeune, c’est davantage pour garder sa place en D2, que le club, qui évolue dans cette division depuis 2016 (année où ils étaient descendus de l’élite), s’est battu.

« On a pour vocation de bien former nos jeunes, et on les a tellement bien formés qu’on a beaucoup de jeunes qui sont partis jouer à l’étranger ou dans d’autres équipes, rappelle David Pradel. Après, on a eu beaucoup de coupures budgétaires de la mairie, et ça nous fait très mal […]. La ville d’Élancourt nous donnait il y a encore 5 ans 18 000 euros [de subventions annuelles], on est à 2 500 euros. Ça ne nous permet même pas de faire un déplacement en région. Donc on est obligés de se débrouiller par nos propres moyens pour pouvoir se déplacer et organiser nos matchs. »

Des partenaires privés sur lesquels doit plus que jamais compter le club pour s’en sortir, « d’anciens joueurs qui se sont portés mécènes, ou d’autres sociétés qui nous ont aidés », mentionne le président, évoquant un budget de 20 000 à 24 000 euros, en baisse notamment en raison d’une chute des subventions de la part de certaines collectivités, même si SQY a maintenu stable sa subvention annuelle au club, de 8 000 euros, selon David Pradel. « La survie du club est due à ses anciens adhérents, abonde Alix Vouemba, ex-capitaine du club, où il a passé 15 ans comme joueur. Toute notre génération continue à graviter autour du club et fait en sorte de remettre le club sur pieds. […] Administrativement, le club est sain, maintenant on a besoin d’aides extérieures, que ce soit des mécènes, des collectivités locales ou autres, et c’est vraiment là que ça pêche. »

Difficile dans ce contexte de réussir à conserver des joueurs très courtisés. « Comme chaque année, on est toujours en formation de joueurs, et je me rends compte que, au bout de la fin d’année, mes joueurs performent, les résultats vont vers le haut. Ce qui me fait sourire, c’est que ça continue dans le bon sens, et ce qui me fait peur, c’est pour conserver mes joueurs », résume le head coach, qui a déjà dû faire sans import (recrue étrangère) cette saison car « la mairie a récupéré le logement » qui était octroyé au club pour les héberger. « Et ça a un réel lien avec les résultats, poursuit-il. Si on regarde bien, les équipes qui performent sont soit en 2e division depuis plusieurs années, soit ont plusieurs imports. »

« On sait qu’on va perdre quelques joueurs. On va tout faire pour conserver une base. Je pense que certains joueurs vont rester car ils ont quand même pris du plaisir sur ce dernier match. […] Donc on va repartir, je pense, sur la moitié, voire un peu plus de la moitié du groupe, prévoit quant à lui David Pradel, ajoutant qu’il est « censé rester président l’année prochaine » et renouvelant sa confiance au staff actuel. « Je ne suis pas head coach dans l’âme, glisse quant à lui Alix Vouemba, davantage spécialiste des lignes arrières, mais qui souhaite lui aussi rester. Je suis Templier dans l’âme, quoi qu’il arrive, je serai là. […] À quelle position en termes de coaching, je ne sais pas, mais si je suis reconduit, je serai là. »

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