Plus de circuits courts, de produits bio, locaux, de fait-maison, et moins de gaspillage, de plastique dans les cantines du premier degré… C’est le chemin que suivent la plupart des mairies de Saint-Quentin-en-Yvelines (SQY) depuis quelque temps. Chaque année, une étape supplémentaire est franchie, avec comme échéance les obligations fixées par la loi EGalim.

Depuis octobre 2018, celle-ci confère à la restauration collective des objectifs à court ou moyen terme. Par exemple, elle demande que soient proposés dans les cantines, d’ici le 1er janvier 2022, au moins 50 % de produits de qualité et durables, dont au moins 20 % de produits biologiques, selon le site du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation. L’objectif étant de promouvoir « une alimentation saine, durable et accessible à tous ». Sachant que certaines échéances ont déjà eu lieu, comme au 1er janvier 2020, quand les ustensiles à usage unique en matière plastique ont été interdits.

Ainsi pour cette nouvelle rentrée de septembre, certaines communes de SQY ont mis le curseur encore plus haut, parfois au-delà des objectifs fixés par la loi. C’est notamment le cas à Guyancourt, où un menu végétarien est désormais proposé tous les jours dans les cantines du premier degré. Sachant que la loi EGalim n’en demande pas autant, à savoir un menu dit « végétarien » une fois par semaine à titre expérimental, pendant deux ans, dans tous les restaurants collectifs scolaires, indique le site du ministère.

Alors Richard Mézières, l’adjoint chargé de l’éducation à Guyancourt, explique le pourquoi de ce choix quotidien : « Certains enfants laissaient la viande de côté, ce qui faisait qu’ils étaient moins alimentés en protéines. » Selon lui, chacun a ses habitudes alimentaires et l’objectif est de répondre à toutes, tout en proposant des repas équilibrés.

La Ville est également en avance sur la part du bio dans l’alimentation. La loi impose que, d’ici janvier 2022, elle représente 20 %. Richard Mézières, assure lui que 30 % de produits bio seront dans les assiettes des primaires, d’ici le 1er janvier 2022. La commune projette d’ailleurs d’atteindre 50 % de bio, et 70 % de produits en circuit court.

À Guyancourt, un menu végétarien est désormais proposé tous les jours dans les cantines du premier degré. Sachant que la loi EGalim n’en demande pas autant.

Concernant le gaspillage, la Ville fait aussi des progrès. Cette année, les cantines des primaires de Guyancourt n’auront plus cinq composantes maximum mais quatre, sur leur plateau-repas. Ils devront donc enlever soit le dessert, soit le produit lacté, soit l’entrée. « On a remarqué que certains enfants picoraient et n’allaient pas au bout du repas », justifie Richard Mézières. Enfin, la gestion des déchets est une autre de leurs prérogatives. Depuis juillet dernier, en maternelle, à l’heure du goûter, les aliments ne sont plus distribués en sachet individuel, mais conditionnés en grande quantité, pour éviter l’amas d’emballage.

Mais Guyancourt n’est pas la seule à agir. Magny-les-Hameaux est une autre des communes de SQY à vouloir rendre ses cantines plus saines et durables. En effet, celle-ci supprime, à partir du 20 septembre, les serviettes en papier dans ses cantines. « On tend vers le zéro déchet », souhaite Émilie Stella, adjointe aux affaires scolaires et à la restauration collective. Cette suppression permet d’économiser 100 000 serviettes par an, un chiffre non-négligeable en matière de pollution.

Ce qui implique « un retour des serviettes en tissu », selon l’élue. L’élève repart avec le vendredi, mais toute la semaine, elle sera rangée dans un casier au nom de l’enfant, dans un chariot sur roulettes. Sachant que chaque classe aura son meuble de rangement.

Autre mesure significative, la fin des bouteilles en plastique pendant les pique-niques. Celles-ci sont déjà interdites depuis le 1er janvier 2020 en restauration scolaire, selon la loi EGalim. Mais cette échéance ne prenait pas en compte les repas en extérieur. Magny-les-Hameaux a donc anticipé. Au total, 5 500 bouteilles par an vont être économisées. À la place, « on a opté pour la gourde en inox pour les élémentaires et en aluminium pour les maternelles avec un bouchon sport, plus facile à utiliser pour les petits », détaille Émilie Stella.

« Un retour des serviettes en tissu »

L’autre nouveauté de cette rentrée est l’arrivée dans les assiettes des lentilles et du condiment huile de colza de la ferme de Romainville. Ces produits sont désormais référencés par Sodexo, le prestataire de Magny pour sa restauration collective.

Pour finir, Voisins-le-Bretonneux montre aussi l’exemple au vu de son engagement dans l’amélioration de la qualité de ses plats. Après avoir changé de cuisine centrale pour la rentrée scolaire, en passant des Marmitons de Trappes à Quadrature restauration, la municipalité a été très exigeante dans son nouveau cahier des charges. « On a tiré profit de notre expérience avec Trappes », témoigne la maire de Voisins-le-Bretonneux, Alexandra Rosetti (UDI). En effet, en raison d’un changement de la politique des coûts – que la mairie ne pouvait plus assumer – celle-ci a décidé de changer de prestataire, même si elle a été très satisfaite des Marmitons pendant deux ans. « On espère ne pas perdre en qualité », confie l’édile.

Ainsi, pour rester dans la même dynamique, les cantines devraient proposer des fruits et des légumes bio ou à haute valeur environnementale et être issus à 90 % du circuit court. Les soupes et les potages doivent être faits maison. Les différentes viandes seront soit françaises, soit certifiées label rouge, soit bio, et les poissons doivent être pêchés en haute mer, comme l’énumère le dernier magazine municipal.

En attendant, la prochaine échéance de la loi EGalim sera le 1er janvier 2025. Elle concerne l’interdiction d’utiliser des contenants en plastique en restauration collective. Mais certaines communes sont déjà en avance, comme Voisins-le-Bretonneux, qui a déjà opté pour des barquettes en cellu-compost, 100 % recyclables et fabriquées en France.

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