Ce n’est pas un hasard si le maire de Villepreux, Jean-Baptiste Hamonic (MoDem), vient d’être missionné par la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, en vue de la future loi de programmation énergie-climat. Président de l’Agence locale de l’énergie et du climat de Saint-Quentin-en-Yvelines (Alec SQY), président du MoDem 78, membre du bureau de l’Association des petites villes de France (APVF) et soutien de la majorité présidentielle, autant d’arguments qui en faisaient le candidat idéal pour cette mission ministérielle.

Après avoir fait voter la loi d’accélération des énergies renouvelables et le projet de loi relatif à l’accélération de la construction des nouveaux réacteurs nucléaires, la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, « amorce un nouveau volet avec la loi de programmation énergie-climat, explique le maire de Villepreux. Ce que j’apprécie dans cette loi, c’est le terme de planification. Sur un certain nombre de sujets, nous avons besoin de voir sur du plus long terme, affirme-t-il. Cette loi a vocation à être présentée à l’automne 2023 au parlement. La ministre a décidé de mener un travail préparatoire de coconstruction de cette stratégie, avec deux horizons : 2030 et 2050. Il y aura un focus sur les énergies bas carbone. La façon dont elle a vu les choses, ce sont sept groupes de travail thématiques dont un a pour objet de faire la synthèse des six autres avec un copilotage par un parlementaire et un élu représentant d’une association d’élus locaux. »

Jean-Baptiste Hamonic se retrouve ainsi dans le groupe de travail 4, « Production de chaleur et d’autres énergies bas carbone », « associé à Pierre Cazeneuve, député des Hauts-de-Seine, pour représenter l’association des petites villes de France. De 2 500 à 25 000 habitants, ce qui représente 4 500 communes en France et 26 millions d’habitants. Villepreux est adhérente depuis trois ans et je siège au bureau de l’APVF. Les deux référents des Yvelines sont Daniel Cornalba (DVC), maire de L’Étang-la-Ville, et moi-même. »

Et de poursuivre en expliquant que, dans cette démarche de coconstruction, « l’idée est de dire que sur cette stratégie énergétique, qui a aussi vocation à préserver l’indépendance énergétique de la France, sans oublier le volet de réindustrialisation des énergies vertes sur le territoires, on ne peut pas le faire sans les territoires et seuls les élus locaux pourront dire tel type de projet est viable, tel site fait sens, tel type d’énergie est cohérent. »

Si les groupes de travail ont une grande latitude d’exploration, un cap leur a été fixé avec en ligne de mire une baisse des consommations de 40 % d’ici 2050. Et le moment est crucial pour le premier magistrat de Villepreux. « Il est indispensable de promouvoir un certain nombre d’autres énergies. Nous sommes à la croisée des chemins avec des leviers identifiés : comment produire et comment stocker ? Chaleur renouvelable, biocarburant, gaz renouvelable, biomasse, géothermie, etc., l’objet des groupes de travail est de bâtir une stratégie et de définir quelle énergie est la plus pertinente pour tel usage. Exemple : faut-il flécher les biocarburants sur les mobilités ? La méthanisation pour l’agroalimentaire ? Etc. »

Et d’avouer que « le travail est colossal pour construire une stratégie globale avec des objectifs très concrets pour atteindre la réduction de 40 % des dépenses énergétiques. Nous faisons des auditions, notamment sur toutes les questions techniques qui sont particulièrement spécifiques. Et nous devons rendre une première contribution pour fin juillet. J’essaye d’avoir la vision la plus territoriale possible parmi toutes les propositions que nous recensons. Il faut regarder la faisabilité et que cela corresponde à un bassin de vie. Il faudra un portage politique des élus locaux pour ne pas passer en force. […] C’est le combat du siècle. »

Et c’est dans sa ville de Villepreux que Jean-Baptiste Hamonic a fait ses armes et a mis en place toutes une série de mesures concrètes dès son arrivée à la tête de la municipalité en 2020. « J’ai bâti le projet de mandat avec les équipes sous l’angle de 17 objectifs de développement durable (lire encadré), rappelle l’édile. Nous nous efforçons de la mettre en application et on voit bien qu’ils couvrent tout. Nous voulons que notre politique locale soit constamment une composante développement durable. Nous avons eu la récompense du management territorial et de la performance publique, c’est aussi la manière dont nous avons porté des projets sur Villepreux avec la mise en avant de ces ODD. »

Et le maire d’expliquer qu’en matière de sobriété « il faut que l’on marche sur deux jambes : la sobriété budgétaire, qui est une figure imposée, et la sobriété énergétique et écologique. Et il faut faire converger les deux. Nous avons une politique d’aménagement, avec un cadre de vie à 75 % naturel, très raisonnée et maîtrisée. »

Et si la commune de Villepreux ne peut pas artificialiser ses sols, les élus sont plutôt dans la logique « de reconstruire la ville sur la ville, de réhabiliter et de faire des projets vertueux pour l’environnement. Le projet école est symbolique et témoigne de notre volonté de sobriété énergétique et budgétaire. Et nous avons des aides de tous nos partenaires : Banque des territoires, Région, Département, Saint-Quentin-en-Yvelines », souligne l’élu.

Enfin, dernier volet de cette stratégie communale et non des moindres : l’éducation. « Nous devons éduquer à une certaine sensibilité environnementale, notamment auprès des plus jeunes. Nous finalisons notre passeport du civisme, un livret de bonnes pratiques. C’est l’éducation aux écogestes qui sont primordiaux. Tout un travail est fait avec les écodélégués au collège et au lycée. Notre conseil municipal juniors, le premier du genre à Villepreux, a décidé de travailler sur trois sujets : comment bâtir des solidarités dans une ville, les Jeux olympiques et paralympiques de 2024 pour le faire vivre sur la commune et le développement durable. Tout l’enjeu est de susciter l’adhésion », conclut Jean-Baptiste Hamonic.


Les groupes de travail

• Groupe 1 :
Sobriété énergétique
• Groupe 2 :
Efficacité énergétique
• Groupe 3 :
Production d’électricité et systèmes électriques
• Groupe 4 :
Production de chaleur et d’autres énergies bas carbone
• Groupe 5 :
Innovation
• Groupe 6 :
Transition énergétique dans les zones non-interconnectées
• Groupe 7 :
Synthèse et bouclage


 

Les 17 objectifs de développement durable de Villepreux

Objectif 1 : Pas de pauvreté
La croissance économique doit être partagée pour créer des emplois durables et promouvoir l’égalité.
Objectif 2 : Faim « zéro »
Le secteur de l’alimentation et de l’agriculture offre des solutions clés pour le développement, et il est au cœur de l’éradication de la faim et de la pauvreté.
Objectif 3 : Bonne santé
et bien-être
Donner les moyens de vivre une vie saine et promouvoir le bien-être de tous à tous les âges est essentiel pour le développement durable.
Objectif 4 : Éducation de qualité
Obtenir une éducation de qualité est le fondement pour améliorer la vie des gens et le développement durable.
Objectif 5 : Égalité entre les sexes
L’égalité des sexes n’est pas seulement un droit fondamental de la personne, mais aussi un fondement nécessaire pour l’instauration d’un monde pacifique, prospère et durable.
Objectif 6 : Eau propre
et assainissement
Une eau propre et accessible pour tous est un élément essentiel du monde dans lequel nous voulons vivre.
Objectif 7 : Énergie propre
et d’un coût abordable
L’énergie durable est une opportunité pour transformer les vies, les économies et la planète.
Objectif 8 : Travail décent
et croissance économique
Nous devons revoir et réorganiser nos politiques économiques et sociales visant à éliminer complètement la pauvreté.
Objectif 9 : Industrie, innovation et infrastructure
Les investissements dans l’infrastructure sont essentiels pour parvenir au développement durable
Objectif 10 : Inégalités réduites
Réduire les inégalités dans les pays et d’un pays à l’autre
Objectif 11 : Villes et
communautés durables
L’avenir que nous voulons comprend des villes qui offrent à tous de grandes possibilités.
Objectif 12 : Consommation et production durables
La consommation et la production durables visent à « faire plus et mieux avec moins ».
Objectif 13 : Mesures relatives
à la lutte contre les changements climatiques
La lutte contre le réchauffement climatique est devenue un élément indissociable de la réalisation du développement durable.
Objectif 14 : Vie aquatique
La gestion prudente de nos océans et mers est vitale pour un avenir durable.
Objectif 15 : Vie terrestre
La déforestation et la désertification posent des défis majeurs au développement durable.
Objectif 16 : Paix, justice et institutions efficaces
Promotion de sociétés pacifiques et inclusives, accès à la justice pour tous et renforcement des institutions responsables et efficaces à tous les niveaux.
Objectif 17 : Partenariats pour la réalisation des objectifs
Des partenariats inclusifs construits sur des principes et des valeurs, une vision commune et des objectifs communs sont nécessaires.


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