Le groupe immobilier Nhood, propriétaire du terrain, a annoncé l’arrêt définitif de ce projet de multiplexe de huit salles qui devait voir le jour dans la zone d’activités de Pariwest.
Une première pierre en grande pompe, qui marquait le coup d’envoi de la construction d’un cinéma de huit salles, dont deux équipées des dernières technologies, soit 1 700 places au total. Un complexe qui devait être un moteur pour le Village des loisirs et ses nombreuses enseignes, dans la zone d’activités de Pariwest, à Maurepas, où sa construction était prévue. Mais le multiplexe ne verra jamais le jour. La nouvelle est tombée le 10 août dernier, dans un communiqué du groupe Nhood, l’immobilière filiale d’Auchan, propriétaire du terrain, confirmant ainsi un certain nombre de craintes, le chantier étant à l’arrêt depuis mars 2020.
Soucis sur des devis, appels d’offres infructueux et crise sanitaire
« Le projet de construction d’un cinéma multiplexe […] est aujourd’hui abandonné au profit d’un projet alternatif en cours de définition », annonce Nhood dans son communiqué. Triste épilogue pour un projet qui aura connu moult péripéties depuis son lancement. Dès la création du Village des loisirs en 2009, l’édification d’un cinéma était évoquée, et devait doper l’activité du secteur. Après de nombreuses difficultés, c’est en novembre 2018 que le coup d’envoi du chantier avait été donné par le groupe SNES-Cinémovida. Mais il avait ensuite subi des retards dans les signatures de devis et connu des appels d’offres infructueux.
Début 2020, un partenariat avec le groupe CGR laissait enfin entrevoir une reprise du chantier. Mais la crise sanitaire a frappé. « La crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19 a fait bouger les lignes, affaiblissant le secteur cinématographique, explique Nhood. Dans ce nouveau contexte, Nhood France et l’opérateur SNES se sont accordés sur l’abandon du projet de cinéma. Ce changement donne l’occasion de réfléchir à un projet plus ambitieux : celui de repenser toute la périphérie commerciale pour répondre aux nouveaux besoins du territoire. »
Du côté de la municipalité de Maurepas, c’est une déception, même si la mauvaise nouvelle était désormais redoutée depuis un moment. « Je le regrette, mais avec le contexte sanitaire, qui a quand même bousculé énormément de projets économiques ces derniers mois, je ne suis pas très surpris non plus, par rapport à ce que vivent en ce moment les cinémas, avec une baisse de la fréquentation », réagit le maire Grégory Garestier (DVD), évoquant « une décision purement économique ».
« C’est un projet qui était programmé depuis très longtemps puisque quand le Village des loisirs a été aménagé, le cinéma devait être livré en même temps, rappelle-t-il. C’est un dossier qui dure depuis très longtemps et qui n’aboutira, dans l’état actuel, jamais. C’est une déception aussi pour le Village des loisirs, [le cinéma] était attendu par les commerçants du secteur. […] Mais je ne suis pas fataliste, je crois aussi au rebond économique, on va travailler avec Nhood et l’ensemble des partenaires de la zone d’activités pour trouver de nouveaux partenaires économiques et un nouveau projet. »
Nhood évoque d’ailleurs « un projet urbain mixte intégrant de fortes ambitions environnementales, sociétales et économiques », avec des « opérations d’aménagement qui se concrétiseront dans les 15 prochaines années ». Un projet qui exclurait a priori la construction de logements. « Ce secteur-là a une prédominance économique, précise Grégory Garestier. Le logement, lui, est sur la partie RD13, écoquartier, bien avant Auchan. Là, on est en fin de zone. […] Quand on parle de ‘‘mixte’’, je pense que c’est aussi des activités de loisirs, avec aussi de la restauration, peut-être aussi des nouvelles expériences économiques qui n’existent pas encore sur la zone d’activités, une mixité dans les activités économiques. »
Un « projet urbain mixte » à la place
L’élu reste toutefois prudent quant à la teneur du futur projet : « Tout se fera en partenariat avec les acteurs économiques du secteur, car on est quand même sur des terrains privés. […] On a quelques pistes, mais c’est encore trop tôt pour faire des annonces ». Il l’assure en tout cas : « Même s’il n’y a pas de cinéma, il y aura quelque chose, il y aura un projet dynamique, la création d’emplois, de nouvelles activités. […] On va pousser, rencontrer des acteurs économiques. […] Après, il faut aussi que Nhood accepte de louer ou de vendre. Ils cherchent aussi de leur côté. » Contacté, le groupe Cinémovida ne nous a pas répondu avant la mise sous presse de cette édition.
