Des agents de services liés au social, au médico-social, à l’enfance ou à l’insertion (administratifs, cadres, assistantes sociales, éducateurs jeunes enfants, psychologues) du conseil départemental des Yvelines étaient en grève le jeudi 24 juin. Ils dénonçaient notamment leurs conditions de travail et le manque de moyens, surtout depuis la réorganisations de leurs services. Plus d’une centaine d’agents ont fait grève, sur les 1 000 concernés (le Département compte 3 500 agents au total, Ndlr), selon Tristan Fournet, secrétaire général CGT du conseil départemental.

« Il y a une évolution de la charge de travail et de l’organisation du travail qui met à mal les professionnels dans l’exercice de leurs missions, explique-t-il. Il y a eu plusieurs réorganisations successives […]. On saucissonne la problématique sociale. » Citant l’exemple des personnes qui ont « des problèmes financiers, des problèmes intrafamiliaux, de relations, de logement, de santé », il estime que les services vont « traiter » autour d’un « axe principal, alors qu’avant on était sur une approche globale ».

Et le responsable syndical de poursuivre : « Maintenant, il y a un pôle santé, un pôle enfance, un pôle social, […] un pôle insertion. Donc il y a un problème derrière de dégradation du service rendu lié à cette question d’organisation, mais aussi à des questions de moyens, car on nous a rajouté des nouvelles organisations, des nouvelles missions, des nouvelles façons de faire. On est d’accord sur les missions en plus, mais il n’y a pas les moyens en plus. »

Il mentionne par exemple « des missions d’aide éducative budgétaire, […] qu’on ne faisait pas auparavant », ou « un accompagnement social de personnes bénéficiaires du RSA, qui étaient suivies avant par le Pôle emploi ». Face à cette situation « le personnel en pâtit et la population aussi, avec des retards pour avoir des rendez-vous, et ça peut être grave », déplore-t-il.

« Le personnel en pâtit et la population aussi »

Dans un communiqué, la CGT estime que le Département « n’apporte pas de réponses aux revendications locales du personnel ». Revendications détaillées dans le communiqué : plus de moyens matériels pour mener à bien les missions de service public avec équité sur l’ensemble du territoire, remise à niveau des moyens humains pour l’ensemble des domaines de compétence insertion, enfance, santé, social […], recrutement d’emplois statutaires, investissement « à la hauteur des enjeux » dans le champ de la prévention, renforcement des partenariats pour une prise en charge à tous les niveaux, prise en compte de la parole et l’expertise du personnel, plan de promotion permettant un véritable déroulement de carrière, et majoration du budget de fonctionnement à la hauteur des besoins de la population yvelinoise.

Cette grève s’inscrit dans la lignée de celles des derniers mois. « Le 8 avril, il y avait déjà eu un appel à la mobilisation, rappelle Tristan Fournet. Il y avait eu, selon les chiffres RH,122 grévistes. Ensuite, on a fait un courrier à l’ensemble des élus maires, députés sénateurs et en premier lieu conseillers départementaux. Ça n’a pas permis d’ouvrir de négociations ni d’avoir des moyens supplémentaires. » Le 20 mai, une mobilisation spécifique pour les assistantes familiales avait en revanche donné lieu à « des négociations » et permis « de poser les choses sur la table », raconte-t-il, indiquant qu’ainsi les assistantes familiales n’étaient « pas associées » au mouvement de jeudi dernier.

Un mouvement qui a conduit à la fermeture de services et un taux de grévistes atteignant parfois 80 % chez les chargés d’accueil dans le Nord-Yvelines, d’après le secrétaire général CGT du Département. Sollicité, le conseil départemental n’a pas donné suite, se contentant de nous faire parvenir quelques chiffres sur la mobilisation de jeudi : 2 % de grévistes sur l’ensemble des 3 500 agents départementaux, soit 84 agents.

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