Qui de Elior ou Sodexo assurera la restauration scolaire dans les 116 collèges publics yvelinois dont le Département a la gestion ? Ce choix devrait être connu d’ici un mois d’après le président du conseil départemental, Pierre Bédier (LR). Fin 2017, le Département avait annoncé qu’à partir du 1er janvier 2019, la restauration et le nettoyage des collèges yvelinois seront assurés par une Société d’économie mixte à opération unique (Semop), forme de coopération publique-privée dont le Département et un industriel privé seront les actionnaires. Lors de l’annonce, plusieurs syndicats s’étaient levés contre ce changement. Ils se félicitent d’avoir obtenu des garanties mais restent vigilants.

« Cette année, la première de nos priorités va concerner la restauration », annonce Pierre Bédier, en ouverture de sa traditionnelle conférence de presse de rentrée dédiée aux collèges, organisée le 12 septembre au collège Bastié de Vélizy. Puisque la loi oblige à avoir un système de tarification départemental, ayant un système de tarification unifié, nous voulons avoir un système de production unifié. » D’où ce choix, d’après lui, d’un partenariat public-privé au travers d’une Semop pour les cantines des collèges.

Concernant les prochaines échéances, Pierre Bédier indique que le Département est « en cours de dépouillement de notre sélection du prestataire » et que deux « sont à la bagarre » : Elior et Sodexo. « Le choix sera fait d’ici un mois », prévoit-t-il. Si le vote des élus du Département sur le choix de ce prestataire était prévu pour la séance du conseil départemental du 28 septembre, Pierre Bédier indique qu’il « faudra sans doute que ça se fasse plutôt à la mi-octobre ». Et de souligner : « Vu l’importance du marché, dans le temps parce que c’est pour sept ans, et que ça représente des sommes considérables, on tourne autour de 400 millions d’euros, comprenez bien qu’on veut un truc carré de chez carré. »

Le communiqué de presse du conseil départemental annonce ainsi qu’avec la mise en place de la Semop, « s’ajoute le remplacement des 74 tarifs différents des demi-pensions par une tarification unique basée sur les revenus et la composition des familles ». Et Pierre Bédier de préciser que cette mesure lui « paraît être juste » : « Aujourd’hui, vous avez des collèges qui sont dans des villes sans difficultés sociales, avec une tarification extrêmement sociale, et vous avez des collèges qui sont dans des villes à grandes difficultés sociales, avec des tarifications élevées. »

Alors que les opposants à ce futur mode de gestion dénoncent une privatisation des cantines, Pierre Bédier s’en défend. « Je voudrais insister sur le fait qu’il n’y a pas de privatisation, il n’y a pas non plus de départementalisation, puisque ce sera un système public-privé, insiste-t-il. Nous voulons unifier le système, à euro constant, on ne veut pas que ça coûte plus cher au contribuable yvelinois. » Du côté de la CGT du conseil départemental, qui s’était mobilisée en décembre avec d’autres syndicats contre le passage en Semop, on se satisfait d’avancées dans les négociation pour le personnel actuel.

« Cette mobilisation a permis d’ouvrir des réunions de négociation qui ont eu lieu jusqu’à fin mars, sur le contenu du cahier des charges, apprécie Tristan Fournet, secrétaire général de la CGT au conseil départemental. Dans ce cahier des charges, on a fait inscrire un certain nombre de points pour des garanties des droits des agents […], de maintien du temps de travail, de rémunération, du lieu de travail, etc. »

Le syndicaliste précise cependant rester « vigilant sur le choix de l’opérateur » et à ce que l’ensemble des points négociés soit bien repris. Des points d’interrogation subsistent cependant encore pour la CGT, notamment concernant « les aménagements de postes pour raisons médicales », et le cadre juridique qui permettra à des agents qui interviennent actuellement sur d’autres missions que l’entretien ou la restauration, de continuer à le faire. Autant de questions pour lesquelles des réponses ont été assurées à la CGT en fin de mois.

À SQY, un collège sera reconstruit et deux rénovés

Trois collèges de Saint-Quentin-en-Yvelines vont avoir droit à un coup de jeune. Lors de sa traditionnelle conférence de presse de rentrée dédiée aux collèges, Pierre Bédier, le président LR du conseil départemental, est revenu sur les travaux auxquels vont avoir droit plusieurs établissements yvelinois. « Nous nous apprêtons à consacrer 200 millions d’euros dans le plan-pluriannuel 2019-2022 », se félicite Pierre Bédier, lors de cette conférence de presse.

Sur SQY, comme l’annonçait La Gazette dans son édition du 1er mai, le collège Paul Eluard de Guyancourt va être démoli puis reconstruit. Ce chantier, d’un montant de 28 millions d’euros, doit commencer « d’ici 2020 » d’après le Département. Deux établissement saint-quentinois sont concernés, eux, par des chantiers de restructuration et de rénovation dans les quatre ans : le collège Albert Einstein à Magny-les-Hameaux et celui de la Mare aux saules à Coignières.

Si d’autres collèges du département et de SQY ont également besoin de travaux, Pierre Bédier avance qu’il n’est budgétairement pas possible d’intervenir partout en même temps. Il précise que l’ordre des interventions du Département sur les collèges est « lié à une démarche la plus objective possible, qui s’efforce de mener notre administration, qui attribue des notes aux bâtiments pour savoir là où il y a le plus d’urgence ».