Le canton de Saint-Cyr-l’École comporte six communes : Saint-Cyr-l’École, donc, mais aussi Bois-d’Arcy, Fontenay-le-Fleury, Chavenay, Rennemoulin et… Villepreux, seule ville de Saint-Quentin-en-Yvelines à en faire partie, et ce, depuis 2014 et le redécoupage faisant passer de trois à six le nombre de communes dans le canton. Canton qui basculait à droite un an plus tard avec la victoire du tandem Philippe Benassaya (LR)-Sonia Brau (UDI). Et les deux élus sont candidats à leur succession. Le premier cité est l’ex-maire de Bois-d’Arcy, député des Yvelines depuis septembre, et la seconde est maire de Saint-Cyr-l’École depuis 2019.

« Le Département est le premier partenaire de la commune. Nous avons un territoire dont les compétences du Département sont fondamentales. En tant que maire d’une ville, il est normal de poursuivre l’engagement du territoire sur le Département, de manière à mieux servir nos administrés », explique-t-elle. Elle dresse un bilan « très riche » de ses six ans comme conseillère départementale, se disant « assez fière de ce qu’on a fait ».

Parmi les priorités du duo sortant, figure la valorisation du cadre de vie, notamment par la création de voies de circulations douces et d’itinéraires cyclables. Deuxième priorité : la santé, avec la poursuite de l’accompagnement des communes dans la gestion de la crise sanitaire ou encore l’installation de maisons médicales.

Autre volet : la réussite éducative et la pratique sportive, par la poursuite du déploiement du numérique et de l’accès au haut débit, la préservation de la carte scolaire et la construction, la rénovation et l’entretien des équipements sportifs et collèges, comme le gymnase Mimoun et les vestiaires du stade Wargnier de Villepreux, qui doivent être réhabilités. Enfin, le soutien à l’économie locale, mais aussi une amélioration des transports, figurent au programme des candidats, avec notamment la poursuite du financement du projet de Tram 13, devant relier Saint-Cyr à Saint-Germain-en-Laye d’ici l’été 2022.

Philippe Benassaya (LR), député des Yvelines, et Sonia Brau (UDI), maire de Saint-Cyr-l’École, avaient fait basculer le canton à droite en 2015, et tenteront cette fois de le conserver.

« Nous avons le soutien des six maires des six communes de notre canton, et nous avons travaillé un programme qui est à l’échelle, au diapason de ce que les maires souhaitent porter pour leur territoire », résume Sonia Brau. Et ce, en tenant compte des spécificités de chaque commune, dans un canton où « les territoires et les attentes ne sont pas les mêmes », souligne-t-elle.

Quant à Philippe Benassaya, nous ne sommes pas parvenus à le joindre avant la mise sous presse de cette édition. Dans la vidéo officielle de campagne du binôme, le député encourage les électeurs à se mobiliser : « Le Département, c’est très important pour votre quotidien. C’est l’échelon de proximité pour répondre à toutes vos attentes, en matière sociale, sanitaire, équipements publics et voirie. » Favoris à leur succession, les deux candidats représenteront Ensemble pour les Yvelines (EPY), la droite départementale, dans le canton, et bénéficient du soutien des Républicains, de l’UDI, de Génération terrain, de Libres !, de France écologie, ou encore du Modem. Le président du Modem yvelinois et maire de Villepreux, Jean-Baptiste Hamonic, est d’ailleurs suppléant dans ce canton, l’autre suppléante étant Anne-Sophie Bodarwe, 1re adjointe à Fontenay-le-Fleury.

Parmi leurs adversaires, on retrouve notamment une liste écologiste. Son binôme titulaire est constitué de Monique Huynh-Tan (EELV), 7e sur la liste de Valérie Bain aux dernières municipales à Villepreux, et de Nicolas Farré (EELV), suppléant à la législative partielle de septembre dernier dans la 11e circonscription des Yvelines – remportée par Philippe Benassaya – et 10e sur la liste Saint-Cyr-l’École en commun, liste adversaire de Sonia Brau aux municipales. Les deux remplaçants, Céline Delavaud (SE) et Patrick Stefanelli (EELV), sont eux élus d’opposition à Bois-d’Arcy.

Cette candidature aux départementales est principalement motivée par l’envie de « proposer une alternative aux citoyens, qui porte un véritable projet écologiste », explique Nicolas Farré. « Aujourd’hui, les élus du conseil départemental affichent beaucoup de mesures environnementales, mais, en réalité, n’ont pas conscience de la priorité et de l’évidence de lutter contre l’urgence climatique, poursuit-il. En plus, le conseil départemental n’est composé que d’une seule majorité de droite, ce qui, quand même, pose problème au niveau de la démocratie interne et de la démocratie locale du Département. »

Monique Huynh-Tan et Nicolas Farré, tous deux encartés chez EELV, souhaitent « proposer une alternative aux citoyens, qui porte un véritable projet écologiste », explique ce dernier.

Le duo se présente donc avec un projet écologiste, mais aussi « solidaire », ajoute Monique Huynh-Tan. Et cette dernière de résumer : « On a deux priorités : c’est l’écologie et le social. L’écologie, car les scientifiques disent qu’on a encore une dizaine d’années de latitude pour changer le cours des choses, et le social car l’aide sociale est une compétence primordiale du Département, et qu’on a constaté qu’il y a quand même eu des reculs au cours du dernier mandat. Par exemple, deux tiers des PMI ont été supprimées, […] et on se retrouve avec des zones géographiques dans les Yvelines où il n’y a rien. » Nicolas Farré, insiste aussi sur le développement « des mobilités actives et des mobilités douces »

Ces deux points font donc partie de leur programme. On y retrouve également, entre autres, le développement de maisons de santé, de chantiers participatifs et le renfort de la présence d’éducateurs dans les collèges. Les candidats proposent aussi de développer des hébergements d’urgence pour les victimes de violences conjugales, d’allouer un budget à la création de festivals culturels intercommunaux, de végétaliser des cours des collèges et des terrains du département, ou encore de mettre en place un menu végétarien dans la restauration collective, qui serait « une alternative quotidienne possible », précise Nicolas Farré, rappelant que « la loi Egalim impose déjà un jour obligatoire [par semaine] » et que « là, ce serait sur les autres jours où ce n’est pas obligatoire ».

Monique Huynh-Tan et Nicolas Farré, par ailleurs respectivement co-responsables du groupe local EELV à SQY et Versailles Grand Parc, ont reçu le soutien du parti et de son secrétaire national et tête de liste aux prochaines régionales en Île-de-France, Julien Bayou, ainsi que de Ghislaine Senée, conseillère régionale sortante EELV, et tête de liste du parti dans les Yvelines lors du prochain scrutin francilien.

Serge Steer et Geneviève Merdaci, forment un binôme soutenu par le Parti communiste. Ils affirment avoir tenté en vain de réunir les forces de gauche.

Un autre binôme de gauche est lui aussi candidat. Soutenu par le PCF, il est composé de Serge Steer (PCF), et Geneviève Merdaci, « citoyenne et communiste », selon le premier cité. Ils sont tous deux Saint-Cyriens et leur candidature part d’une tentative infructueuse d’union de la gauche, d’après Serge Steer.

« Depuis octobre, on a tenté de rassembler la gauche […], comme on y était parvenus en 2015, avec une liste qui s’appelait Agir (qui n’incluait cependant pas le PS, Ndlr), raconte ce retraité de l’Inria. On a recontacté les anciennes personnes qui avaient contribué à cette liste, sans succès. On s’est adressé aux forces de gauche du canton au sens large, et on a eu plusieurs types de réponses. De la part du PS, ‘‘On n’a pas les forces, mais si vous y allez, on vous soutient’’. De la part de LFI, ‘‘On n’a pas trop de forces, et on se concentre sur les présidentielles’’, et de la part des Verts ‘‘On veut y aller tout seuls’’. » Mais il n’était pas question de ne « présenter personne » car « il y avait besoin d’une candidature pour porter une politique environnementale, certainement, mais aussi sociale au niveau du Département », ajoute-t-il.

Une candidature dont le programme s’appuie sur sept points principaux. D’abord, agir contre le désengagement de l’État, Serge Steer déplorant la « diminution des dotations de fonctionnement » qui « implique localement des baisses des services publics nationaux ». Lui et sa binôme souhaitent également agir « pour des services publics locaux, avec des présences humaines ». Les deux candidats entendent aussi soutenir l’emploi stable et renforcer l’action sociale. « On a des gens très riches, et malgré tout des gens pauvres [dans les Yvelines], avec un taux de chômage qui n’est pas le plus important de France (en dessous de la moyenne régionale et nationale, Ndlr), mais qui est quand même à plus de 6 %. […] Or, notre département est l’un de ceux qui consacrent le moins de leur budget aux affaires sociales », regrette Serge Steer.

Autre volonté du duo communiste : créer des centres d’hébergement pour les migrants, SDF et femmes seules. Mais aussi intégrer, « avec des facilités pour le transport, la culture, le sport », les « jeunes en souffrance […], qu’on a stigmatisés », juge Serge Steer. Enfin, le binôme veut « réorienter notre agriculture, faire du maraîchage, du fruitier », et arrêter les « grandes nouvelles cités au profit des promoteurs », expose Serge Steer. Son suppléant sera Jean-Yves Maximilien (PCF), ex-élu à St-Cyr, tandis que Ouardia Taourite, remplaçante de Geneviève Merdaci, était colistière sur une liste d’opposition aux dernières municipales à Fontenay-le-Fleury.

La candidature du Rassemblement national, autour de Xavier Lapoux et Chantal Verrier, s’appuie sur trois mots d’ordre : protection, libertés, proximité.

Le RN est aussi candidat dans le canton. Xavier Lapoux sera en binôme avec Chantal Verrier. Leurs suppléants sont Henrique Pitta et Magali Roblin. Nous ne sommes pas parvenus à les joindre avant la mise sous presse de l’édition. D’après leurs tracts, leur candidature tourne autour de trois mots d’ordre : protection, libertés, proximité. Ils s’appuient sur cinq engagements : « chaque euro dépensé par le Département le sera dans l’intérêt des Yvelinois », la transparence, l’environnement, le refus de l’accueil des migrants et de leur prise en charge par le Département, et le soutien aux familles.

CREDIT PHOTOS 1, 2, 3 : DR