Les électeurs auront le choix entre quatre listes aux élections départementales de juin dans le canton de Plaisir, qui regroupe les communes de Beynes, les Clayes-sous-Bois, Plaisir et Thiverval-Grignon. Seront ainsi candidats : les élus sortants de centre-droit, un binôme d’union de la gauche, un binôme sans étiquette et le Rassemblement national.

Pour la majorité départementale Ensemble pour les Yvelines, Joséphine Kollmannsberger (LR), maire de Plaisir, et Bertrand Coquard (UDI), 2e adjoint aux Clayes-sous-Bois, sont candidats à leur succession, avec pour suppléants Bernard Jolivet, ancien maire de Thiverval-Grignon, et Sylvie Beguier, élue d’opposition à Beynes. Ils misent sur leur expérience et leur bilan, et affichent le souhait de poursuivre les projets engagés.

« On a eu un travail important, avec un Département qui a un bilan extraordinaire, il faut le reconnaître, avec un montant, sur notre canton, qui a triplé [par rapport au mandat précédent], puisqu’on est passé de 68 millions à 200 millions de dotation », avance Joséphine Kollmannsberger. Bertrand Coquard met ainsi en avant la volonté « d’aider au maximum les communes » du canton.

« Aider toutes les communes »

« Aujourd’hui, sans le Département, il y a énormément de choses qui n’auraient pas pu être faites en grands ouvrages : les communes n’ont plus les moyens de les faire », poursuit-il, en référence à la voirie – avec le réaménagement de la RD30 et celui prévu de la RD11 – ou l’éducation avec le projet de reconstruction du collège de Beynes ou le déploiement du numérique scolaire.

« On souhaite apporter un nouveau projet, une nouvelle dynamique », avance la liste « Changeons de génération ».

« Quand je parle de proximité, ce sont des exemples concrets, insiste Bertrand Coquard. Dans l’action sociale, pendant le Covid, le Département a eu comme objectif d’aider toutes les communes, au-delà des limites de ses compétences, avec le dernier exemple en date qu’est l’aide aux commerces. » Sur les questions de santé, ils rappellent aussi les financements du Département dans les projets de maisons médicales, à Plaisir notamment, face à la désertification médicale.

Une « indispensable » alliance de gauche

« On se réengage d’abord parce qu’on aime la proximité avec les maires et les villes, et puis parce qu’on voit que c’est concret, le Département est là », résume Joséphine Kollmannsberger, énumérant également les actions dans l’insertion, la culture, l’environnement ou encore la distribution de masques. Et son binôme de compléter : « C’est pour ça qu’on a un leitmotiv sur la campagne : le Département qui vous protège. »

Le souhait de continuer est donc « évident » pour les sortants, confirme la maire de Plaisir : « Ce serait vraiment dommage que cet élan mis en place sur ces six dernières années, s’interrompe », si le canton basculait dans l’opposition, alors que la droite a tous les sièges au Département depuis 2015. « C’est important d’être dans la majorité départementale, c’est comme ça qu’on arrive à porter des projets, souligne Bertrand Coquard. Si on a pu obtenir plus, c’est d’abord parce qu’on est investis, qu’on a monté les projets, mais aussi parce qu’on nous fait confiance. »

Cette absence d’opposition au Département est justement critiquée par les autres listes. Notamment par la gauche, qui présentera une candidature unique en juin, contre trois en 2015. Les partis de gauche se sont rassemblés autour d’Annie-Joëlle Priou-Hasni (écolo), élue d’opposition à Plaisir, et de Félicien Marguerettaz (PS), 7e adjoint à Beynes. Ils sont suppléés par Gérard Lévy (EELV), élu d’opposition aux Clayes, et Ludivine Degand, présidente d’association à Thiverval.

Annie-Joëlle Priou-Hasni qualifie d’« anomalie démocratique » le fait que « les 21 cantons soient à droite », et regrette : il « n’y a plus de débat au sein du conseil départemental ». Les forces de gauche veulent donc faire basculer le canton. « Pour nous, une alliance à gauche est indispensable pour gagner, pour aller jusqu’au bout et porter au conseil départemental les vraies problématiques des gens », soutient Félicien Marguerettaz, critique envers la politique menée par la majorité actuelle.

« Une alliance à gauche est indispensable pour gagner », estime le seul ticket de gauche.

« On est dans un Département qui est l’un des plus riches de France, mais paradoxalement qui en fait le moins, juge-t-il. Ce n’est plus un Département de terrain, on a affaire à une institution qui ne travaille plus vraiment pour les gens, qui est plus au secours des mairies. » Le duo juge ainsi « invisibles » les actions menées par le conseil départemental.

Ils souhaitent donc une politique plus proche des habitants. « C’est comme ça qu’on fait émerger des problématiques, les besoins, et qu’on peut mieux y répondre », résume l’adjoint de Beynes. Côté programme, le leur se construit autour de « l’écologie, les solidarités et la démocratie » : « On va passer chaque sujet au crible de ces trois piliers. » Parmi les sujets évoqués figurent la santé, la culture, l’emploi des jeunes, les collèges ou encore la sécurité.

La gauche souhaite par exemple créer un conseil de la vie collégienne pour « donner la parole aux jeunes », et « lancer une campagne de prévention avec des ambassadeurs sur les addictions, les violences, le harcèlement, etc. ». Sur le volet sécurité, Annie-Joëlle Priou-Hasni estime que cela passe notamment par « la prévention » avec le retour d’éducateurs spécialisés. Le binôme voudrait aussi l’ouverture d’« une maison des Yvelines par canton », qui serait un « établissement du service public départemental […], pour que le Département redevienne un échelon de terrain », souligne Félicien Marguerettaz, comme pour résumer le projet de la gauche dans ce scrutin.

Et la gauche n’est pas la seule à se montrer critique envers la majorité départementale. C’est aussi le cas du binôme « Changeons de génération », porté par Sandrina Carneiro (SE), qui avait quitté la majorité de la maire de Plaisir au cours du précédent mandat et a été élue dans l’opposition en juin dernier, et Christophe Parent (SE), commerçant clétien présent sur la liste d’Anne-Claire Frémont aux municipales. Leurs suppléants sont le Plaisirois Sébastien Radigue (SE), et Charlotte Protin (SE), qui habite Beynes.

Leur candidature s’inscrit dans la continuité des municipales. « Au niveau des Départementales, notre objectif est le même : on souhaite apporter un nouveau projet, une nouvelle dynamique, résume Sandrina Carneiro, précisant que leur liste n’est soutenue par aucun parti. On est tous les deux motivés et investis au niveau local, et on pense pouvoir apporter des choses nouvelles. […] On a envie de changer cette génération d’élus. » Ils reprochent principalement aux élus en fonction de ne pas mettre en œuvre les projets assez vite.

« Changeons de génération »

« Je pense à la problématique de la santé, qui est connue depuis 2010-2012, et il va falloir attendre 2024 pour espérer avoir une maison médicale à Plaisir, ce qui est inadmissible », tranche Sandrina Carneiro. Christophe Parent prend également l’exemple de la reconstruction du collège de Beynes, récemment annoncée « alors que ça fait des années qu’il est vieillissant ».

La sécurité, priorité du Rassemblement national.

Pour eux, cette lenteur serait due à un trop grand nombre de mandats. « On est face à des élus multi-casquettes, qui siègent dans différentes collectivités, et il n’est pas possible humainement d’agir de manière concrète et efficace dans trois-quatre collectivités, reproche Sandrina Carneiro. Un élu est là pour répondre aux demandes des habitants dans tous les domaines, et on considère que les élus actuels n’y répondent pas. »

Leur programme va donc porter sur la santé, pour laquelle Sandrina Carneiro « pense qu’il y a des pistes autres que la construction d’une maison médicale » pour que « ça s’accélère », et propose par exemple la mise à disposition de locaux municipaux. Sur le volet sécurité, elle juge que le Département « peut intervenir beaucoup plus […] dans le déploiement de la vidéoprotection », et veut étudier la possibilité d’un « centre de vidéosurveillance à l’échelle du canton ». Le développement des circuits courts, la rénovation des collèges et la création d’une maison de l’autonomie font aussi partie de leurs propositions.

La sécurité comme priorité

Le dernier binôme est celui du Rassemblement national (RN), représenté par Guy Bonhomme (RN) et Marie-Louise Marchetti (RN), avec comme suppléants Lambert Engelen (RN) et Agnès Gueugneau (RN). Il s’agit de la première campagne du candidat d’extrême-droite, qui souhaite s’engager « dans la vie politique du pays ».

« Mon entrée dans cette vie du Département, ce n’est pas à cause de Plaisir au départ, explique Guy Bonhomme. Au départ, c’est l’augmentation de la part départementale des impôts qui m’avait choqué. Et aujourd’hui, c’est tout le délitement du pays en général, et surtout dans les Yvelines où on en est à trois ou quatre assassinats, c’est grave quand même. » Au rang de ses priorités figure logiquement la sécurité, « dans tout ce qui est imparti au Département », mais aussi les collèges, et les routes départementales qu’il juge « un peu vétustes ».

Avec pour mot d’ordre le « pragmatisme », s’il n’est pas virulent envers les actions du Département, il estime que le conseil départemental « a besoin de démocratie », regrettant qu’une majorité unique au sein de l’assemblée ait mené à une « gouvernance un peu opaque. » Conscient en tout cas que « Plaisir n’a jamais vraiment été un bastion du RN », il espère « bénéficier de la campagne de Bardella » aux Régionales, vu que les deux élections se tiennent les mêmes jours.