Alors que les élections départementales auront lieu fin juin, les candidats de la majorité départementale sont désormais connus pour chacun des 21 cantons yvelinois. Ensemble pour les Yvelines (EPY), qui détient actuellement tous les sièges au conseil départemental, a une nouvelle fois réuni des candidats de différentes sensibilités de la droite et du centre. Pierre Bédier (LR), l’actuel président du Département et le patron de la droite dans les Yvelines, les a présentés samedi 1er mai.
EPY est le parti politique yvelinois qui « structure la majorité départementale » et « va bien au-delà des étiquettes des grands partis politiques nationaux », rappelle Pierre Bédier. Il décrit EPY comme « la formation politique du juste milieu », qui rassemble des personnalités modérées « à l’exclusion de tous les extrêmes », autour de l’idée d’une « gestion ambitieuse du Département », reposant « sur un socle de gestion raisonnable ». Selon Pierre Bédier, qui sera lui-même candidat à sa succession à Mantes-la-Jolie, les 21 binômes investis sont représentatifs de ces objectifs.
Parmi ces 42 candidats, 26 sont déjà conseillers départementaux, et 16 sont donc nouveaux – dont, pour les cantons de Saint-Quentin-en-
Yvelines, Laurence Boularan (Modem), Grégory Garestier (DVD) et Lorrain Merckaert (DVD).
« C’est près de 40 % de nouveaux qui seront parmi nous, et essentiellement des personnes qui auront montré leur implantation locale et leur capacité à répondre aux attentes de leurs concitoyens par le résultat des élections municipales », avance le président du Département, présentant les élections départementales comme le troisième tour des municipales. EPY mise donc sur le succès obtenu par plusieurs maires l’année dernière. SQY en est un bon exemple avec sept maires candidats ou suppléants.
Parmi 84 candidats et suppléants, les différentes tendances politiques de la droite et du centre sont représentées, allant des Divers droite (DVD) à LR, en passant par le Modem, l’UDI et même LREM. La députée de la 12e circonscription, Florence Granjus (LREM), est par exemple suppléante dans le canton de Poissy. Autre exemple avec le président du Modem dans les Yvelines et nouveau maire de Villepreux, Jean-Baptiste Hamonic, qui sera suppléant dans le canton de Saint-Cyr-l’École. « C’est une élection très locale, avec des enjeux territorialisés, donc c’est logique que les étiquettes partisanes et les considérations de politique nationale soient mises de coté pour que nous puissions nous concentrer tous ensemble sur cette belle élection », explique Jean-Baptiste Hamonic.
On retrouvera donc sur une même liste des candidats unis aux élections départementales, mais soutenant des candidats différents aux élections régionales… alors que les deux scrutins se tiennent le même jour. Ce qui ne semble pas être un problème pour Pierre Bédier, selon qui ces deux élections n’ont pas la même nature. Il précise cependant qu’il ne s’agit pas d’accords d’appareils entre les différents partis politiques. Pour preuve, LREM pourrait présenter ou soutenir des candidats face à EPY dans certains cantons.
« On a eu des discussions [avec les partis], parce qu’on n’a pas voulu créer des tensions. Le but du jeu n’était pas de faire du débauchage, avance Pierre Bédier. Ce sont bien des démarches individuelles, partagées avec les formations politiques. » Une « stratégie d’alliance de circonstance entre des partis – LR, EM, Modem – qui ne devraient rien avoir à faire ensemble », a en tout cas critiqué Laurence Trochu (LR), conseillère départementale sortante non candidate à sa succession, sur les réseaux sociaux.
Mais ce rassemblement de la droite et du centre permettra-t-il de réitérer le grand chelem des dernières départementales de 2015 au cours desquelles EPY l’avait emporté dans tous les cantons, l’opposition ne réussissant donc pas à obtenir un seul siège de conseiller départemental ?
Le patron de LR dans les Yvelines ne se fixe pas officiellement d’objectif, même s’il espère une victoire de ses 21 binômes. « J’aimerais bien que les élections soient toujours faciles, mais il y a toujours des surprises, des bonnes, mais aussi des mauvaises, donc je serai prudent, indique-t-il. Il me semble, mais ce sera aux électeurs d’en juger, que notre bilan est bon […]. Donc il me semble que l’intérêt de nos territoires et de nos habitants est de reconduire, dans chaque canton, cette majorité-là, puisque comme on dit en mauvais français : elle a fait le job. »
Pierre Bédier se montre par ailleurs méfiant sur le risque de bons résultats du Rassemblement national, estimant que le parti d’extrême droite « sera, cette année, plus dangereux qu’il ne l’a jamais été », parce qu’il s’installe « progressivement dans le paysage » et que « le contexte national est très porteur pour lui ». Et d’ajouter : « En république, nous avons des adversaires, et nous n’avons qu’un seul ennemi : c’est le Front national. »
Les candidats d’EPY à Saint-Quentin-en-Yvelines
– Canton de Maurepas (Coignières, Magny-les-Hameaux, Maurepas, Voisins-le-Bretonneux*)
Candidats : Alexandra Rosetti et Grégory Garestier.
Suppléants : Vanessa Auroy et Dominique Bavoil.
– Canton de Montigny-le-Bretonneux (Montigny-le-Bretonneux et Guyancourt)
Candidats : Laurence Boularan et Lorrain Merckaert.
Suppléants : Ketchanh Abhay et Rodolphe Barry.
– Canton de Plaisir (Plaisir et Les Clayes-sous-Bois)
Candidats : Joséphine Kollmannsberger et Bertrand Coquard.
Suppléants : Sylvie Beguier et Bernard Jolivet.
– Canton de Saint-Cyr-l’École (Villepreux)
Candidats : Sonia Brau et Philippe Benassaya.
Suppléants : Anne-Sophie Bodarwe et Jean-Baptiste Hamonic.
– Canton de Trappes (Élancourt, La Verrière, Trappes)
Candidats : Anne Capiaux et Nicolas Dainville.
Suppléants : Myriame Aourir et Jean-Michel Fourgous.
* Entre parenthèses sont indiquées les villes de Saint-Quentin-en-Yvelines incluses
dans le canton, qui peut cependant comprendre d’autres communes.