27 mesures sur 32 ont été choisies par la majorité du maire de Guyancourt, François Morton (DVG), pour accélérer la transition écologique de la ville. Issus du Pacte pour la transition, signé par ce dernier lors de la dernière campagne des élections municipales, ces principes ont été rédigés par 60 organisations et un comité d’experts au même moment. Il a ensuite été porté localement par plusieurs associations et des habitants de Guyancourt. Ces derniers se sont ensuite constitués en comité de suivi pour veiller à sa bonne application et rappeler au maire son engagement politique.

C’est pourquoi, lors du conseil municipal de la ville de Guyancourt le 1er juin, les élus se sont engagés à respecter les principes et mesures du Pacte pour la transition, à travers un plan concret pour la ville. « En effet, le pacte, il a été fait pour englober tout type de villes, rurales, urbaines, de différentes tailles et donc notre travail est aussi d’adapter ce pacte dans l’axe et le contexte de Guyancourt », clarifie Caroline Kohler, élue de la majorité et déléguée au suivi du Pacte pour la transition. Ainsi ce document doit être vu comme une feuille de route, selon Raphaël Defaix, adjoint chargé de la transition écologique.

Ce pacte est constitué de trois principes dits « transversaux » : « la sensibilisation et la formation à la transition, la coconstruction des politiques locales, l’intégration des impacts à long terme et de l’urgence climatique et sociale », énumère la déléguée au suivi du pacte. Et pour chaque mesure choisie, un niveau ou plusieurs niveaux peuvent être déterminés.

Pendant la séance, Caroline Kohler donne l’exemple de la mesure 1 choisie par la commune, à savoir : se doter d’une politique ambitieuse d’achats publics responsables, incluant des dispositions sociales, environnementales et locales. « Là, on a signé deux niveaux sur trois. Le premier : adopter un schéma de commande publique responsable. Et niveau 2 : organiser régulièrement des actions de communication et de formation sur l’achat public responsable », détaille-
t-elle aux conseillers municipaux.

Néanmoins, sur le pacte, il y a aussi la mention « AGGLO » à la place « des niveaux ». Ce qui veut dire que la Ville soutient cette mesure mais que ses engagements dépendent des compétences de l’intercommunalité de Saint-Quentin-en-Yvelines (SQY). « On ne peut pas s’engager à remplir ces objectifs, mais on va porter ces enjeux dans les instances de l’Agglomération », explique Caroline Kohler.

Par exemple, concernant les ressources naturelles, la Ville s’est engagée, à travers le pacte, à avoir une gestion publique de l’eau avec une tarification sociale. « Ce qui n’est pas le cas actuellement et c’est aussi une compétence de l’Agglomération. Donc on ne peut pas s’engager à atteindre cet objectif, mais on le porte déjà politiquement », atteste-t-elle.

Une autre action qui fait écho au Pacte pour la transition, est le projet de ressourcerie à Guyancourt. Mais pour certaines mesures, « la définition précise des actions que l’on va mener n’est pas totalement définie, et on va continuer à travailler avec les différentes délégations pour les définir de manière précise », poursuit la délégué.

Alors pour être plus concrète, Caroline Kohler donne des exemples de ce qui pourrait être fait. Dans ses engagements en termes d’aménagement du territoire et de l’habitat, elle propose de faciliter la création d’habitats participatifs et d’éco-lieux. « Par exemple : des personnes qui conçoivent ensemble un immeuble avec leur logement, où ils mutualisent des espaces et des ressources. Ça peut être une buanderie ou une cuisine. Ils vont imaginer une manière de vivre ensemble de manière écologique et solidaire », illustre-t-elle.

D’autres projets d’actions ont également été évoqués pendant le conseil municipal, comme de diviser par deux la précarité énergétique, de généraliser progressivement la zone limitée à 30 km/h, ou encore d’atteindre l’objectif de 50 % de bio dans les cantines et d’avoir plus de repas végétariens. « Ça va démarrer dès les moins prochains », annonce même Caroline Kohler.
Et pour veiller à une bonne application du Pacte pour la transition, un comité de suivi citoyen, fondé en octobre dernier, prend contact avec la mairie pour demander des comptes ou des informations. Il est composé des membres des associations suivantes : Artisans du monde SQY, SQY en transition, l’Assos’regal, et Résistance à l’agression publicitaire SQY. Mais il est également rejoint par des habitants de la commune.

Agissant comme « un comité citoyen », ils projettent de demander à la mairie un état des lieux : « de toute la surface qui a été artificialisée et qui le sera, pour voir où il y a de la pleine terre et des zones bétonnées », explique une des membres du comité. « Ce n’est pas une information facile. On aide la mairie à être plus transparente », poursuit-elle.

Pour autant, l’opposition au conseil municipal n’est pas très emballée par ce Pacte pour la transition. Philippe Chancelier, élu d’opposition, s’inquiète notamment du budget qui va être mobilisé pour l’appliquer. « Il va falloir que ça soit chiffré. […] Car vous dites ‘‘on va mettre en place un plan’’, mais là, il n’y a pas de plan, c’est une charte, ce sont des vœux pieux. Tout ça, c’est de l’argent et les budgets sont tendus, où allons-nous trouver cet argent ? », demande-t-il. Samuel Torrero, conseiller municipal délégué aux projets urbains répond : « Je suis plus inquiet par le réchauffement climatique que par le budget. »