La liste des candidatures au premier tour des élections départementales, dont celle du canton de Montigny, a été publiée le 7 mai par le ministère de l’Intérieur. La campagne de chacun des candidats est donc officiellement lancée. Mais, crise Covid oblige, il n’y aura pas de meetings politiques, sûrement très peu de porte à porte, et la visioconférence a priori primera. Alors, qui sont les candidats du canton de Montigny-le-Bretonneux ?

Étonnamment, la gauche présente une candidature unique derrière François Morton (DVG), maire de Guyancourt depuis mai 2019. Sa binôme, Claire Lavenant (DVG), membre du collectif Alternative ignymontaine écologique et solidaire (Aimes), était sur la liste du même nom aux élections municipales de Montigny-le-Bretonneux en 2020.

Recentrer le Département sur ses compétences

Leurs deux remplaçants sont Cindy Mugerin, élue de la majorité à Guyancourt et Guillaume Beuriot, élu d’opposition à Montigny et également membre du collectif Aimes. Cette union de la gauche est une réelle fierté pour eux. « On est dans une situation unique », déclare Claire Lavenant, lors d’une conférence de presse en visioconférence.

Cette union de la gauche veut absolument recentrer le Département sur ses compétences, dont certaines auraient été délaissées, selon les candidats de gauche. C’est notamment le cas pour la solidarité et la santé.

Pour cette dernière, « on a vu à quel point les différents acteurs se sont mobilisés autour de la crise. […] Mais si une collectivité a été absente, c’est le Département, affirme François Morton, également vice-président de SQY en charge de la politique de la ville, de la santé et de la solidarité. Au-delà de la distribution de masques, le Département n’a pas mis en œuvre suffisamment de dispositifs, comme a pu le faire l’Agglomération avec le centre de vaccination. »

La gauche présente une candidature unique derrière François Morton (DVG), maire de Guyancourt depuis mai 2019, et sa binôme, Claire Lavenant (DVG), membre du collectif Alternative ignymontaine écologique et solidaire (Aimes).

Les personnes handicapées n’auraient pas non plus été la priorité du conseil départemental, selon le maire de Guyancourt. En tant qu’ancien enseignant, « j’ai eu en charge des jeunes en inclusion dans mon parcours professionnel et j’ai pu voir à quel point ces personnes ne sont pas une priorité », poursuit-il. Sachant que la solidarité sociale représenterait 50 % du budget du Département, selon Claire Lavenant, qui pointe la crise sociale et économique actuellement à l’œuvre.

La cantine est également un de leurs sujets de contestation. Depuis l’arrivée de C’midi, qui gère toute la restauration des collèges, une des compétences du Département, « ça a été un grand bouleversement et tout le monde ne serait pas satisfait », rapporte la candidate. Selon elle, les familles, qui avaient des difficultés à payer la cantine ne peuvent plus être facilement aidées par les collèges qui ne sont plus au courant de leur situation. Même s’« il ne faut pas tout jeter » dans ce nouveau système, reconnaît-elle.

Un autre sujet phare mis en avant est la prévention spécialisée qu’ils souhaitent rétablir. Celle-ci a pour mission d’accompagner les jeunes en voie de marginalisation. « Il faut savoir que le Département, suite à la suppression de la dotation de l’État, a stoppé le financement aux associations qui œuvraient pour cette prévention spécialisée », dénonce Cindy Mugerin.

Ils comptent alors sur leur envie de diversifier le débat démocratique au sein d’un conseil qui est pour le moment 100 % d’un seul bord politique. « On sait qu’on ne sera pas majoritaire. Mais ça permet de faire sortir ces sujets-là », soutient Claire Lavenant.

En effet, Ensemble pour les Yvelines (EPY), qui détient actuellement tous les sièges au conseil départemental, a une nouvelle fois présenté une candidature unique de centre-droit, derrière Lorrain Merckaert (DVD), maire de Montigny-le-Bretonneux depuis mai 2020. Il a été le directeur de cabinet de l’ancien maire Jean-Luc Ourgaud (DVD) pendant 19 ans. Sa binôme, Laurence Boularan (Modem), est référente Modem à Saint-Quentin-en-Yvelines.

EPY a une nouvelle fois présenté une candidature unique de centre-droit, derrière Lorrain Merckaert (DVD), maire de Montigny-le-Bretonneux, et Laurence Boularan (Modem), référente Modem à Saint-Quentin-en-Yvelines.

Leurs suppléants sont Ketchanh Abhay, conseillère communautaire à SQY, adjointe au maire à l’action sociale, au handicap et aux seniors à Montigny et sympathisante LR. Elle sera accompagnée de Rodolphe Barry, candidat centriste aux élections municipales à Guyancourt. « On est sur un tandem centriste », affirme Lorrain Merckaert, également vice-président en charge de l’aménagement du territoire à l’Agglomération de SQY.

L’importance de l’aménagement du territoire

En tant qu’ancien directeur de cabinet de l’ancien maire, il suivait déjà cette thématique d’aménagement du territoire. C’est grâce à cette expérience qu’il souhaiterait agir pour le Département. « J’arrive aujourd’hui avec cette compétence, affirme-t-il. Sur Montigny et Guyancourt, on a des enjeux forts à venir qui touchent à ce sujet d’aménagement du territoire, auquel je suis le plus intéressé. » Selon lui, c’est ce qui dynamise et enrichit un territoire pour plusieurs années.

Il fait notamment référence au quartier des Savoirs à Guyancourt avec l’arrivée de la ligne 18, ou encore au réaménagement du quartier de la gare à Montigny. Le Département doit continuer de participer à ces projets, selon le maire de Montigny, qui veut également en faire partie : « Avec l’expérience que j’ai, je veux apporter ma pierre. »

Au-delà de l’aménagement du territoire, l’aide sociale va également devenir cruciale, selon le binôme de candidats. Laurence Boularan fait référence à la crise sanitaire, qui va nécessiter « un rôle fort du Département », notamment pour les commerces, les habitants…

La binôme soutient également l’importance qui doit être donnée à l’inclusion des personnes en situation de handicap. Et cela passe par « la mise à niveau des trottoirs », donne-t-elle en exemple, toujours en lien avec l’aménagement du territoire. Et concernant la marginalisation des jeunes, Laurence Boularan propose d’introduire des formations en apprentissage dès le collège, plutôt que d’attendre le Bac. « Il faut parler des métiers et des formations beaucoup plus tôt, dès le collège », insiste-t-elle.

Concernant la protection de l’environnement, le maire de Montigny-le-Bretonneux souhaite utiliser le plan France relance, lancé par l’État, pour proposer des projets de constructions, ou autres, en lien avec le développement durable, comme la réhabilitation énergétique des collèges.

En parallèle de cette union de centre-droit, le parti LREM, se présente indépendamment avec Grégory Pape. Leur alliance « aurait pu être possible. […] On se retrouve sur les idées mais pas sur le choix final », justifie Grégory Pape, en faisant référence à Pierre Bédier, l’actuel président du Département et patron de la droite dans les Yvelines.

Le parti LREM se présente avec Grégory Pape, élu d’opposition à la mairie de Guyancourt et candidat aux précédentes élections municipales en 2020. La binôme qui l’accompagne est Pauline Becamel.

Élu d’opposition à la mairie de Guyancourt et candidat LREM aux précédentes élections municipales, Grégory Pape porte donc cette candidature avec, à ses côtés, Pauline Becamel, également suppléante de Didier Baichère, député LREM des Yvelines. Les remplaçants du binôme LREM sont Nathalie Christophe, élue d’opposition à Guyancourt, et Jean-Yves Peguet, ancien conseiller municipal à Montigny.

Les départementales sont « dans la continuité du travail qu’on a commencé à mener pendant les municipales. On va porter la liste de la majorité présidentielle dans la logique de notre engagement qui a débuté il y a quatre ans », justifie Grégory Pape. Ses deux fers de lance étant le collège et l’action sociale.

Lutter contre les déserts médicaux

Le candidat LREM souhaite donc, tout comme la liste de Lorrain Merckaert et celle de l’union de la gauche, agir dans le domaine du handicap, et notamment en facilitant l’accès aux aides. « Les personnes en situation de handicap ne savent pas vers qui se tourner. Elles ont le droit aux aides, mais pour y accéder c’est plus complexe », explique-t-il.

Après l’action sociale, les collèges sont une autre de ses priorités. « Je constate une fuite des élèves du public vers le privé », déplore Grégory Pape. Alors le candidat souhaite agir sur les infrastructures « pour garder les jeunes », en réhabilitant et en modernisant les établissements.

Concernant la santé, qui est une des compétences du Département, il veut lutter contre les déserts médicaux, et les bus Protection maternelle et infantile (PMI) seraient une partie de la solution, selon lui. « Pour beaucoup de parents, l’accès à un médecin pédiatre est difficile », observe le candidat LREM, avant de préciser que des déserts médicaux existent aussi dans les villes.

Enfin, le Rassemblement national (RN) participe également à ces élections départementales. Mais il n’a pas répondu à nos sollicitations avant la mise sous presse de notre journal. Le parti d’extrême droite présente Aurore du Fayet de la Tour et Gaëtan Brault, qui étaient sur la liste RN aux élections municipales de Versailles en 2020. Leurs remplaçants sont Pascal Daniel et Rita Bouault, également sur la liste de Versailles aux dernières élections.

CREDITS PHOTOS 1 ET 3 : DR