La Course à la présidence. C’est le nom du jeu de société imaginé par Victor Nicaud. Le but est de remporter une élection politique, par tous les moyens possibles. « Pendant le premier confinement, […] on a beaucoup joué avec ma copine à des jeux de société. Un matin, quand j’ai eu une idée d’une mécanique de jeu, je me suis dit : ‘‘Pourquoi pas essayer de la faire ?’’ J’ai pris mes petits papiers, découpé mes cartes à la main, et on a testé une ou deux parties, […]. Quand je l’ai fait découvrir à des amis, plusieurs personnes m’ont dit ‘‘On aime bien, est-ce que tu veux aller plus loin  ?’’, et ça m’a donné envie de continuer », raconte ce jeune Guyancourtois de 28 ans.

Pourtant, pas grand-chose ne semblait le prédestiner à cette création. Victor Nicaud travaille dans le traitement des données, après des études de commerce, et assure n’être « pas du tout engagé » ni « passionné non plus » par la politique. Mais le confinement a fait ressurgir un épisode, plus antérieur, vécu avec des collègues de travail. « On était dans un bar et on voyait une chaîne d’info où il y avait encore des scandales politiques, se souvient-il. Je me suis dit que ça serait marrant d’avoir un truc second degré, pour évoquer les travers de la politique, mais plus light », ajoutant que l’actualité liée aux municipales à l’époque a aussi joué.

Une campagne à coups de cartes

Ainsi est né La Course à la présidence. Une campagne électorale à coups de cartes, qui se joue avec deux à six joueurs. Le but étant de collectionner plus d’électeurs que l’adversaire. Chaque joueur incarne un candidat et dispose d’un budget « qu’il va pouvoir dépenser à chaque tour, un nombre d’électeurs qu’il va piocher à la fin du tour, […] et ensuite, il y a […] des cartes qui vont permettre de faire des actions ou des promesses politiques, qui permettent de collecter des électeurs également », détaille Victor Nicaud. Les électeurs de cœur sont acquis quoi qu’il arrive, mais il faut en séduire d’autres en utilisant des cartes ralliement, et des promesses politiques. « Après, on a des cartes manœuvres pour piquer des électeurs aux adversaires, leur faire perdre des investissements…», ajoute-t-il.

Et la parodie est souvent de mise. Ainsi, parmi les cartes candidats, on trouve d’originales déformations de noms de dirigeants ou ex-dirigeants du monde entier. « Mc Donuld Tromp », « Emmanuel Macrobe » ou « Vladimir Pitoune », entre autres. Et pour les cartes investissement, la vente de dîners pour deux personnes à l’Élysée, via Groupon.

Le jeu est accessible dès 12 ans, et les parties durent 30 à 40 minutes. Après une première version « maison » issue de découpage de papiers, un deuxième prototype a été créé, puis un troisième « avec des cartes un petit peu mieux, plus travaillées », précise Victor Nicaud, qui a lancé le 28 mars un financement participatif pour financer la production du jeu à assez grande échelle. L’objectif de 4 000 euros a été dépassé. Il reste encore quelques jours pour contribuer, sur ulule.com.

« J’espère que tout le monde l’aura bien pour Noël »

Il faut maintenant « que j’imprime une certaine quantité pour avoir un prix de revient qui me permette de le vendre à 25 euros », explique Victor Nicaud, qui espère « commencer à recevoir les jeux » en septembre-octobre ou, « si c’est un peu plus long, d’ici la fin de l’année ». Mais en tout cas, « j’espère que tout le monde l’aura bien pour Noël », glisse-t-il.

Article mis à jour le 28 mai 2021
La campagne de financement participatif étant terminée, il faut maintenant se rendre sur le site internet la-course-a-la-presidence pour commander le jeu.