Nouvelles organisations du travail, chômage partiel… Les entreprises ont dû s’adapter à la crise sanitaire et aux mesures qui se sont imposées à elles, comme le respect de la distanciation physique au sein de leurs locaux. La Direction départementale de l’emploi, du travail et des solidarités (DDETS) s’en est d’ailleurs assurée.

Trois entreprises ont été mises en demeure

Cette nouvelle instance départementale interministérielle a émergé le 1er avril. Elle est la fusion de l’unité départementale de la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte) et de la Direction départementale de la cohésion sociale (DDCS). Contactée par la rédaction, elle nous livre un état des lieux de comment les entreprises ont traversé et traversent encore cette crise.

« Il y a deux enjeux pendant cette crise sanitaire : assurer la protection du travail et s’assurer que toutes les mesures de santé sont mises en place », clarifie Angélique Khaled, la directrice de la DDETS, en faisant notamment référence à la mise en place du télétravail.

Il serait a priori une évidence et une facilité pour les entreprises de SQY, étant donné la tertiarisation de leurs activités. « À Saint-Quentin-en-Yvelines, il y a beaucoup de sièges sociaux. Beaucoup d’entreprises sont donc concernées par le télétravail. Beaucoup de tâches sont télétravaillables », explique la directrice.

Et, dans les Yvelines, le télétravail a plutôt été bien respecté, selon elle. « On n’arrive pas à le chiffrer, mais on a regardé les critères de fréquentation des transports en commun », détaille Angélique Khaled. Récemment une baisse de 12 % de personnes dans les transports a été observée depuis janvier 2021, selon ses informations.

La direction a également fait des contrôles dans les entreprises yvelinoises. « Ça été très bien respecté », atteste-t-elle. 200 contrôles ont été réalisés et seulement trois entreprises ont été mises en demeure.

« Il y a des tendances structurelles qui vont perdurer »

Mais cette nouvelle organisation du travail à distance a dû être allégée. En cause, « la lassitude psychologique » des salariés depuis novembre 2020, raconte la directrice. « On a reçu beaucoup de messages », se remémore-t-elle. Ainsi, les entreprises ont accepté le retour de leurs salariés en présentiel environ une fois par semaine. « Il y avait un manque de contact avec l’équipe », justifie Angélique Khaled.

Avec ce retour en entreprise, et c’était également le cas avant, la DDETS a régulièrement fait des contrôles, pour vérifier la mise en place de la distanciation physique. « On a pu voir qu’il y avait beaucoup de clusters dans les entreprises, informe-t-elle. Sur certaines chaînes de production, il y a beaucoup de promiscuité, également dans les petites entreprises, dans les salles de pause… »

Également, le soutien financier aux entreprises, comme l’activité partielle, a souvent été mis en place. Depuis mars 2020, 790 millions d’euros d’indemnisations ont été mobilisés pour financer le chômage partiel, selon ses informations. Et 65 % de ces aides ont concerné l’hébergement et la restauration.

Ce dispositif aurait même réduit le nombre de Plans de sauvegarde de l’emploi (PSE), selon la directrice. « Il n’y a pas eu d’augmentation de PSE. On est sur une tendance plus basse qu’en 2019 », observe-t-elle. Même si plusieurs PSE dans certains secteurs, comme l’aéronautique, ont quand même eu lieu ces derniers temps à Saint-Quentin-en-Yvelines.

Mais quels effets sur les entreprises, une fois que ces aides ne seront plus ? C’est l’une des inquiétudes d’Angélique Khaled, même si les mesures de soutien devraient décroître progressivement : « C’est l’enjeu actuel. On va regarder comment la bascule va se passer. On a une veille très importante sur les entreprises fragiles. »

En parallèle, les entreprises seraient impatientes d’avoir un assouplissement du télétravail en juin, pour un retour au régime classique à compter de l’été, selon la directrice de la DDETS, même si le télétravail va rester. « Il y a des tendances structurelles qui vont perdurer », conclut-elle.