« Ça n’était pas prévu, j’ai dû prendre cette décision rapidement il y a 24 heures. » Le maire de Guyancourt, François Morton (DVG), a prévenu dès le début de son Facebook live du 27 avril. Un Facebook live sur la problématique du stationnement dans la ville, et notamment dans certains quartiers. Comme les Garennes et particulièrement le boulevard Mozart, dont le réaménagement a engendré des conséquences en matière de stationnement et rendu mécontents certains riverains. Une pétition a même été lancée et récoltait, le 3 mai, 107 signatures.
« Nous manquons de places pour stationner, peut-on y lire. Les places devant nos maisons ont été supprimées et nous ne pouvons nous garer devant notre domicile sous peine de verbalisation. Le service urbanisme nous conseille de nous garer dans les rues adjacentes. Mais […] nous allons juste déplacer le problème. Nous vous demandons de réétudier votre réglementation concernant les places de stationnement. »
François Morton a répondu dans une lettre, revenant d’abord sur les travaux du boulevard, qui ont selon lui permis « de sécuriser les circulations routières comme piétonnes » et de « limiter la vitesse des automobilistes » en retravaillant « l’ensemble des croisements ». Quant aux places de stationnement, leur nombre « sur cet axe est passé de 18 à 33 places », assure l’édile. Il se montre en revanche intransigeant sur les points suivants : « impossible de créer du stationnement à la sortie d’un garage » et « de privatiser l’espace public destiné à la circulation des piétons pour le stationnement des riverains ».
Hors de question également « de laisser s’installer des situations dangereuses voire accidentogènes, je pense notamment aux circulations des piétons, des PMR, aux stationnements sur les passages piétons, le blocage potentiel des véhicules de secours qui ne pourraient pas arriver à destination, voire, tout simplement, des problématiques de visibilité, a ajouté le maire lors de son Facebook live. Toutes ces infractions continueront d’être verbalisées. » Et de rappeler que la police municipale a fait « une campagne de prévention au travers de papillons apposés sur les pare-brises », qui « a duré trois semaines ».
« Les gens sont à leur portail pour voir s’il y a une place qui se libère »
L’édile a par contre annoncé avoir demandé aux agents « de ne pas verbaliser les situations non dangereuses ou entravantes ». Il a aussi reconnu une erreur dans la pose de certains papillons de prévention dans de nombreux quartiers (Europe, Mare Jarry, Garennes, Ndlr) : « Ce papillon n’était pas destiné à ces quartiers. » Il a aussi fait savoir qu’un appel d’offres était en cours pour mandater un cabinet extérieur, afin de chercher des pistes d’amélioration.
François Morton a ensuite répondu aux nombreuses remarques de riverains de différents quartiers. Certaines portaient sur la possibilité pour un habitant de se garer devant son propre garage, interdit par le code de la route, rappelle le maire. En ce qui concerne le manque de places, il a cité l’exemple d’endroits où il y a plus de places qu’avant – outre le boulevard Mozart, la place du marché a été mentionnée – tout en insistant sur le fait que Guyancourt ne pouvait devenir « un gigantesque parking ».
D’autres habitants se sont eux plaints d’avoir été verbalisés pour des stationnements qu’ils jugeaient non gênants, notamment ceux parallèles à la route. « Ça laisse plus le passage de se garer parallèlement. Maintenant, on revient à un système de tolérance », a répondu le maire. Plus généralement concernant le stationnement sur les trottoirs, il a souligné que « un véhicule sur le trottoir, c’est un piéton sur la chaussée ». Quant aux demandes d’annulation des PV, il a invité les habitants concernés à faire des recours, qui « seront étudiés ».
Boulevard Mozart, les véhicules stationnés devant les garages ne sont pas rares, et certains riverains rencontrés sont furieux des nouveaux aménagements. « Regardez ! », rouspète Alain en désignant une fosse à arbre juste devant chez lui, qui a remplacé une place de stationnement, d’après lui. Ce Guyancourtois, qui vit ici depuis 36 ans, confie avoir écrit au maire, signé la pétition mentionnée plus haut et se dit « prêt à aller au tribunal ». « L’autre jour, on avait garé la voiture en descente, dans le bon sens, il y avait une bonne distance entre la voiture et la clôture, on avait mis la carte handicapé, ils nous ont mis un PV, raconte Françoise. Tout le monde se dispute, les gens sont à leur portail pour voir s’il y a une place qui se libère. »
Peut-être auront-ils bientôt l’occasion de faire part de leurs doléances au maire en face-à-face, François Morton ayant annoncé qu’il allait rencontrer les présidents des Associations syndicales libres (ASL) et des habitants des différents quartiers concernés.