« Si on n’aide pas, qui va aider ? », lance Maryam, une adolescente de 15 ans à l’œuvre à l’Enzo Hôtels. Elle et ses camarades remplissent des sacs pour adultes et pour enfants avec des sandwichs crudités, des chips, des fruits, du fondant au chocolat et un sachet surprise. À l’hôtel social à Trappes, le 25 février, une quinzaine d’adolescents se sont mobilisés pour distribuer ces menus froids.

Cela fait un an que Maryam est investie dans l’association Passerelles et partages. « Je faisais déjà des maraudes et puis j’ai décidé d’aider les familles », explique-t-elle. Du 22 au 27 février, la jeune Ignymontaine et d’autres adolescents bénévoles ont collecté des denrées alimentaires dans l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines, tout en étant encadrés par l’association trappiste Passerelles et partages. Ils ont distribué les colis aux personnes dans le besoin, auprès d’hôtels sociaux ou depuis le local de l’association, situé au 4, square de la Commune de Paris.

Cette structure existe depuis 2012 et l’un de ses objectifs est justement d’investir dans la jeunesse en les intégrant dans des actions de solidarité. « À Trappes, ils sont souvent stigmatisés, ils ont par exemple du mal à trouver des stages. Ici, c’est une manière de les valoriser, de leur montrer qu’[ils sont capables]. On leur montre qu’il faut aller au-delà des préjugés », explique Myriam Diaou, membre de l’association, et responsable de la jeunesse et des loisirs.

Du 22 au 27 février, la jeune Ignymontaine et d’autres adolescents bénévoles ont collecté des denrées alimentaires dans l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines.

Alors ce sont des collégiens, des lycéens et des étudiants qui s’engagent au sein de l’association. C’est le cas d’Ibrahim, 16 ans et lycéen à Guyancourt. « J’ai toujours du plaisir à aider les gens qui sont dans le besoin », affirme-t-il. Le jeune homme baigne dans le milieu associatif depuis son plus jeune âge. Mais l’association accueille aussi des décrocheurs, ou des jeunes à leur compte. « C’est très diversifié. On essaye de les mélanger pour qu’ils puissent s’entraider », explique la responsable de la jeunesse.

Lors de l’opération, un jeune bénévole est d’ailleurs en réparation pénale. « C’est mon éducatrice qui m’a proposé de venir. Je préfère faire ça qu’autre chose », explique le jeune homme. En effet, l’association travaille avec d’autres structures, comme le service pénal de Versailles, pour accueillir des mineurs ou des majeurs auteurs d’une infraction pénale.

À l’Enzo Hôtels, tout le monde s’active. Il n’y a pas de moments de latence. Ces adolescents bénévoles sont organisés. « Vous êtes combien ? – Deux adultes et deux enfants », répond une femme de l’hôtel venue chercher ses sacs alimentaires. Pendant qu’une équipe s’occupe de distribuer les menus, juste derrière un autre groupe prépare les sacs de denrées froides.

« Ils prennent vraiment ça au sérieux », observe fièrement Myriam Diaou. À la fin, environ une trentaine de familles bénéficieront des menus confectionnés par les adolescents. Il en restera malgré tout, que l’association Passerelles et partages donnera à un autre hôtel social situé à Coignières.

« On a eu 500 kilos de farine et 500 kilos de riz »

Le lendemain, ils se sont occupés de préparer des colis alimentaires avec des produits de première nécessité et d’hygiène. « On a eu 500 kilos de farine et 500 kilos de riz », se réjouit Myriam Diaou. Les donateurs étaient des particuliers, des supermarchés et des boulangers, selon un autre bénévole. La distribution a ensuite eu lieu le 27 février depuis leur local, à destination des familles dans la précarité ou encore des sans-abris.

Intitulée Semaine de la solidarité, celle-ci s’est faite dans le même esprit que les Semaines apprenantes lors des vacances scolaires. Pendant les collectes et les distributions, « on révise les bases. […] Ils se sont occupés de la communication. Ils ont rédigé. Ça permet de travailler le français », explique Myriam Diaou. Ils apprennent également à nouer des partenariats et à aller vers les gens pour promouvoir un projet, poursuit-elle. Un autre bénévole conclut : « On fait ça pour les responsabiliser. »