« Vivement que ça se termine et qu’on retrouve notre activité, car c’est très pesant. » Par ces mots, Florence Saby, directrice de l’hôtel Mercure à Maurepas, résume la situation dans laquelle se trouve l’hôtellerie. Des établissements qui peuvent officiellement rester ouverts mais sont pour la plupart d’entre eux très peu fréquentés en raison de la crise sanitaire.

L’établissement, comme énormément d’hôtels à SQY, accueille beaucoup de personnes devant se loger pour les besoins de leurs déplacements professionnels, avec notamment la présence d’hommes d’affaires en semaine, le week-end laissant davantage place à une clientèle individuelle loisirs. Il accuse le coup, même si « on arrive à capter quand même nos clients », assure Florence Saby, malgré une fréquentation « assez faible par rapport à une situation normale » et « une grosse perte » de chiffre d’affaires. « Le lundi, mardi et mercredi, on arrive quand même à avoir une quarantaine de chambres » occupées sur les 89 de l’hôtel, souligne-t-elle. Elle évoque un mois de janvier où « on a quand même bien travaillé », et une activité en février « beaucoup plus calme avec les vacances scolaires ».

La clientèle professionnelle permettrait-elle donc de maintenir de l’activité dans l’hôtellerie ? Au Enzo Hôtels de Trappes, le constat semble encore plus significatif. « On travaille surtout avec des ouvriers ou des personnes en déplacement, confie Jessica, la cheffe de réception. On arrive quand même à avoir du monde. Beaucoup moins qu’avant, car normalement, à cette période-là on est complets, mais on arrive quand même à fonctionner grâce à ça. » Selon elle, le taux de fréquentation atteint en ce moment 80 % contre en temps normal 90 % à la même période. La présence, dans un deuxième bâtiment, d’un hôtel social de 35 chambres, complètes, participe aussi à la fréquentation de l’établissement.

Pas de chômage partiel donc pour le personnel de l’hôtel trappiste. C’est en revanche le cas pour une partie des 25 salariés du Mercure de Maurepas. « On alterne entre les présences à l’hôtel et le chômage partiel, précise Florence Saby. On fait des roulements, de manière à bénéficier du chômage partiel pour chaque individu. Au lieu d’être là cinq jours par semaine, on va être là 2,5 jours. Et puis, si quelqu’un au petit déjeuner est là le matin, il va partir à 10 h, une fois que les petits déjeuners sont terminés, alors qu’en temps normal, il resterait pour le service du restaurant du midi. »

Mais finalement, l’adaptation à la situation sanitaire nécessite aussi de la main-d’œuvre. Exemple avec le room service, devenu indispensable depuis la fermeture des restaurants. « Comme on fait du room service, […] ça demande du personnel, puisque l’organisation est beaucoup plus complexe […] que lorsque le restaurant est ouvert, évoque Florence Saby. Ça demande beaucoup plus d’organisation et de bras, puisque ça demande plus de trajets. »

Le maintien d’une partie de la fréquentation grâce aux entreprises ne semble pourtant pas perceptible partout dans l’agglomération. « Il y aura un avant et un après, car, même maintenant et d’ici un ou deux ans, les entreprises vont quand même encore beaucoup travailler à domicile, et l’habitude est prise. Donc, quoi qu’il arrive, ça aura un impact, même à long terme », estime Aurélien Goulas, directeur de l’Ibis et de l’Ibis budget situés à côté du Vélodrome national, à Montigny-le-
Bretonneux, où la clientèle est à 80 % une clientèle business.

« Hors Covid, on est entre 70 et 80 % d’occupation, et là, on est entre 20 et 40 % », concède le dirigeant, qui a perdu 60 % de chiffre d’affaires en 2020 et a dû fermer l’Ibis budget entre début novembre et début février. « On a encore tout le personnel Ibis budget qui est au chômage partiel », soupirait-il le 16 février. Un « petit regain » a néanmoins été constaté en juin et le mois dernier, rapporte-t-il.

Un gros vide le week-end

Si, en semaine, certains peuvent parfois sauver les meubles, le week-end reste un gros point noir pour tous ces hôtels. « Si on fait cinq ou six chambres le week-end, c’est bien », avoue Jessica, à l’Enzo Hôtels de Trappes. « On a beaucoup de professionnels, et le week-end, quand il n’y a pas d’activité au Vélodrome, c’est très calme », abonde Aurélien Goulas. Cette tendance semble se confirmer au niveau du département. Philippe Pain, président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie des Yvelines, et élu à Versailles, indique que les taux d’occupation des hôtels yvelinois « oscillent entre 8 et 20 % avec des week-ends très négatifs » et que « beaucoup d’hôtels sont encore fermés ».