La décision du tribunal était attendue au 19 février… Mais elle n’a finalement pas fait bouger les lignes. Les portes vitrées qui séparent la passerelle de la galerie d’Auchan et Mon grand Plaisir restent donc toujours fermées en raison du litige financier, désormais judiciaire, opposant les deux propriétaires respectifs. Une affaire qui va se poursuivre devant les tribunaux et ne devrait donc pas trouver de dénouement immédiat. Même si, actuellement, les boutiques de la passerelle comme de la partie couverte de Mon grand Plaisir ne sont pas ouvertes en raison des restrictions sanitaires.

Pour rappel, jusqu’en décembre, la jonction entre la passerelle qui surplombe la route départementale 11 et Mon grand Plaisir était fermée car la passerelle devait être mise au normes de sécurité. Mais malgré les travaux réalisés et l’autorisation de la commission de sécurité, les portes vitrées qui ont remplacé l’ancien mur restent closes sur décision de la Compagnie de Phalsbourg, le propriétaire de Mon grand Plaisir. En effet, cette dernière demande au propriétaire de la passerelle le remboursement de sommes engagées pour son compte, avançant un chiffre de 280 000 euros, désormais plafonné à 180 000 euros. Mais les deux parties ne sont pas d’accord sur les montants évoqués.

Une première avancée avait eu lieu à la mi-décembre avec l’ouverture des portes vitrées le matin et le soir, ce qui bénéficie notamment aux Plaisirois qui empruntent la passerelle pour aller à la gare ou en revenir. Mais, avec l’intention d’obtenir l’ouverture complète du passage, le propriétaire de la passerelle a saisi la justice en référé (voir La Gazette du 5 janvier). Le délibéré du tribunal était donc attendu pour le vendredi 19 février.

« [Le tribunal] a dit qu’il n’était pas compétent pour […] analyser en référé notre litige. Donc ça veut dire que, pour l’instant, les portes restent fermées, et que nous on continue notre action », indique la gérance de la passerelle.

« Le tribunal de Versailles, finalement, ne s’est pas prononcé, nous explique la gérance de la passerelle, constituée de deux sociétés civiles, regroupant elles-mêmes plusieurs propriétaires associés. Il a dit qu’il n’était pas compétent pour […] analyser en référé notre litige. Donc ça veut dire que, pour l’instant, les portes restent fermées, et que nous on continue notre action. »

Les démarches en justice vont donc se poursuivre. « On va garder le sceau de l’urgence, mais pas être en référé, donc dans des processus normaux qui permettent un jugement sur le fond, précise le gestionnaire de la passerelle. Mais on demande que ce soit quand même jugé en urgence parce que, sinon, ce sont des termes très longs aujourd’hui auprès des tribunaux. Mais ceci dit, ça va quand même prendre du temps, sans doute plusieurs mois. »

Aussi, la passerelle précise dans un courriel entamer « d’autres démarches pour donner à l’avis des pompiers un caractère d’injonction, ce qui n’est pas le cas actuellement puisque les pompiers ont indiqué le 4 décembre 2020 lors de la commission d’avis favorable d’exploitation que la situation actuelle concernant les portes vitrées ne saurait être pérenne, ce qu’ils viennent de rappeler lors d’une nouvelle commission en date du 8 janvier 2021 ».

« Aucune obligation d’ouvrir les portes sans contrepartie »

Pour la gérance de la passerelle, les seules solutions à cet imbroglio sont donc soit « une solution négociée » trouvée avec la Compagnie de Phalsbourg, « soit l’action judiciaire » : « Mais dans tous les cas, il faut que ça débouche sur l’ouverture des portes. » C’est visiblement vers la deuxième option que l’on semble se diriger.

Du côté de la Compagnie de Phalsbourg, la lecture de l’avis rendu par le tribunal le 19 février n’est pas exactement la même. « Il a été clair sur certains points, mais comme il est juge de l’urgence, il n’est effectivement pas compétent sur d’autres points, nous indique le propriétaire de Mon grand Plaisir. Sur ce pourquoi la passerelle avait fait un référé, la demande relative aux portes vitrées, là, pour le coup le jugement a été très clair parce qu’il a bien dit que nous n’avions aucune obligation d’ouvrir les portes sans contrepartie. »

Mon grand Plaisir aussi va passer par la justice

Cependant, les deux propriétaires respectifs n’ont toujours pas trouvé de terrain d’entente sur leur désaccord financier, et les discussions n’ont pas avancé. « C’est simple, on attend toujours le paiement des sommes d’argent tel qu’on l’a toujours dit, pour pouvoir ouvrir ces portes, insiste la Compagnie de Phalsbourg, qui a décidé d’en passer à son tour par la justice. Donc maintenant, on va tout simplement les assigner au fond pour réclamer ce qui nous est dû. En urgence, un juge des référés n’est pas compétent, donc c’est une assignation au fond qu’on lance maintenant. »

La situation ne risque donc pas de se débloquer de si tôt. « On espère que tout ça aboutira un jour, mais on verra comment ça évolue, conclut la Compagnie de Phalsbourg. Aujourd’hui, on va continuer dans ce sens. »

Quoi qu’il en soit, les magasins de la passerelle, comme ceux de la galerie intérieure de Mon grand Plaisir, ont baissé leurs rideaux depuis début février, et ne pourront pas rouvrir tant que le gouvernement n’aura pas levé la fermeture des centres commerciaux de plus de 20 000 m² en raison de l’épidémie du Covid-19. Une situation qui ne vient pas faciliter la situation des commerçants de la passerelle, déjà en difficulté. « De toute façon, en ce moment, malheureusement, la passerelle est fermée, c’est très difficile pour nos commerçants, et pour nous. Et puis on n’en voit pas le bout non plus… », concède le gestionnaire de la passerelle, regrettant le manque de visibilité sur une potentielle date de réouverture des boutiques.

Le cinéma de Mon grand Plaisir sera prêt à ouvrir au printemps

Le nouveau cinéma de Mon grand Plaisir sera bien prêt à ouvrir dans les temps… si les restrictions sanitaires le permettent. À la mi-février, une visite du chantier a été organisée en présence d’élus et de responsables du futur cinéma UGC. Sur sa page Facebook, la maire plaisiroise, Joséphine Kollmannsberger (LR) a indiqué que le multiplexe « devrait ouvrir ses portes dès le printemps, si les conditions sanitaires le permettent ».

De son côté, la Compagnie de Phalsbourg, propriétaire du nouveau centre commercial, nous confirme ces informations. « Nous restons toujours sur un planning qui était à l’origine [une ouverture] mi-mars, souligne la Compagnie de Phalsbourg. Là, bien sûr, on verra avec les autorisations gouvernementales quand est-ce-qu’il pourra ouvrir. »

Il y a donc des chances pour que les habitants de Plaisir, où il n’y a plus de cinéma depuis la fermeture de Becker, doivent encore attendre pour assister à des projections de films dans la commune. Tous les cinémas de France sont en effet fermés depuis l’annonce du deuxième confinement il y a désormais quatre mois, sans perspective immédiate de réouverture. Le cinéma UGC de Plaisir comptera neuf salles, et devrait être d’une capacité de 1 280 places.

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