« C’est une assemblée consultative, indépendante, apolitique, fortement ancrée dans le territoire », déclare Joséphine Kollmannsberger (LR), en plein conseil municipal de Plaisir en visioconférence, le 16 décembre. La maire de la commune a annoncé aux élus la création d’une assemblée citoyenne locale d’ici la fin du 1er trimestre 2021. Elle sera composée de 60 membres de plus de 16 ans, résidant à Plaisir ou y travaillant. Ces derniers ne peuvent pas être des élus locaux ou intercommunaux, ni des agents de Plaisir ou de l’intercommunalité.
Alors, pour intégrer cette instance, il faut montrer sa motivation, par une lettre adressée à Joséphine Kollmannsberger qui se chargera de désigner les membres in fine. Sauf pour le groupe représentant les associations, pour lequel un tirage au sort des membres peut avoir lieu. Mais cette fonction de désignation de la maire de Plaisir n’a pas convaincu tous les élus, remettant alors en cause les notions d’indépendance et d’apolitisme de l’assemblée avancées par l’édile.
Pourtant, la maire a bien précisé en début de présentation que « cette assemblée citoyenne ne sera pas un conseil municipal bis ». Elle a aussi assuré que cette instance ne sera pas « une convention citoyenne post-gilets jaunes », ni « un conseil de développement avec des consultations obligatoires », et ni « une instance décisionnaire ». Il s’agira d’ « une instance de consultation, de concertation, de proposition, d’échange et de partage », a-t-elle plusieurs fois répété.
Pour ce faire, Joséphine Kollmannsberger s’est inspirée du Conseil de développement de SQY (Codesqy), créé en 2002, avec lequel elle a collaboré dans le cadre de ses fonctions à l’Agglomération. Ainsi, les membres de l’assemblée plaisiroise pourront donner leur avis sur des projets visant des quartiers, la ville dans son ensemble, sur l’aménagement et le développement global du territoire et faire des propositions aux institutions. Mais « on n’attendra pas que l’assemblée produise des avis nécessairement consensuels », clarifie Joséphine Kollmannsberger, qui lui donne le nom de « laboratoire d’idées ».
Les membres seront donc répartis en cinq collèges. Le premier représente le monde associatif, composé de 12 Plaisirois résidents, qui seront répartis en quatre familles d’associations : « sportive, culturelle, solidarité, et les autres associations », détaille Sébastien Orgaer, délégué à la jeunesse et à l’assemblée citoyenne. Les bénévoles vont faire l’objet d’un appel à candidatures. Et s’ils sont plus de trois par famille, un tirage au sort aura lieu.
Le deuxième collège est composé d’acteurs socio-économiques, ne résidant pas forcément à Plaisir mais devant y travailler, car ils vont représenter les travailleurs au sein de la ville. Ils feront l’objet d’une désignation par Joséphine Kollmannsberger et seront entre quatre et six à siéger.
Puis le troisième collège œuvre pour les maisons de quartier avec ses 18 membres, sachant que la ville a été séparée en neuf quartiers. « Dans tous les cas, la candidature fera l’objet d’une lettre de motivation, qui sera le préambule à la désignation qui se fera par madame la maire, poursuit l’adjoint en charge de l’assemblée. Le but est d’isoler des personnes motrices et motivées pour cette assemblée. »
Joséphine Kollmannsberger désignera également les membres du quatrième collège, composé de personnes dites « qualifiées » en raison de leurs compétences dans certains domaines. Ils seront entre 16 et 18. Le cinquième, enfin, représente les jeunes de 16 à 26 ans. « Quatre à six membres seront désignés par madame le maire. Et nous solliciterons le lycée Jean Vilar, pour qu’il sélectionne deux lycéens, un garçon et une fille plaisirois de plus de 16 ans » précise Sébastien Orgaer. En plus, un ou une président(e) sera proposé(e) par l’assemblée. Et c’est à nouveau la maire de Plaisir, qui aura le dernier mot.
Ainsi, à la fin de l’allocution de l’édile et de son adjoint, certains élus regrettent que le tirage au sort soit peu présent, ce qui les fait douter sur l’indépendance politique de l’instance. Mais le délégué à l’assemblée citoyenne justifie ce choix : « On a besoin de gens motivés et des gens qui soient moteurs. Le tirage au sort introduit le risque d’avoir des personnes pas motivées. Il y a un gros travail d’investissement […] d’où la lettre de motivation. » Joséphine Kollmannsberger reconnaît néanmoins, juste avant le vote du conseil, que « [l’assemblée] n’est pas complètement indépendante, car elle est liée par le biais du conseil municipal. »
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