« Nous avons pour objectif que 100 % des terres agricoles de Coignières bénéficient du label agriculture biologique », affirme Cyril Longuépée (SE), adjoint au maire chargé de la transition écologique, de l’urbanisme et des travaux. Pour ce faire, la Ville multiplie les achats de terrains pour préserver l’environnement et développer l’agriculture locale.

Comme l’atteste le dernier conseil municipal de la ville, le 15 décembre, au cours duquel a été délibéré le futur achat « d’un corridor écologique », au niveau de Pariwest et des équipements publics. Coignières a reçu un avis favorable de la commission permanente du conseil régional d’Île-de-France, pour l’obtention d’une subvention de 90 000 euros, dans le cadre d’un Appel à manifestation d’intérêt (Ami) pour « reconquérir les friches franciliennes ».

Plus globalement, l’objectif affiché est d’installer des maraîchers, ou encore des arboriculteurs dans la commune. « On suit le modèle de Magny-les-Hameaux. Mais on part de zéro », reconnaît l’adjoint au maire. Selon lui, les terres agricoles de Coignières ne représentent pour le moment que 20 % de la surface de la ville, et « 100 % des surfaces agricoles sont cultivées en grande culture et ne contribuent pas du tout à l’alimentation locale des habitants », affirme-t-il.

C’est pourquoi Coignières souhaite atteindre une proportion d’au moins 75 % d’alimentation biologique, locale ou équitable dans la restauration collective. « On en est loin, mais c’est un objectif ambitieux, résume Cyril Longuépée. On essaye d’inventer un nouveau modèle. »

La Ville achète donc des parcelles pour développer son agriculture locale. Six dossiers sont en cours ou ont été traités depuis 2019, selon l’adjoint chargé de la transition écologique.

C’est le cas d’un terrain acheté le long du chemin de Bellepanne à Coignières, le 18 décembre. Cette parcelle de 1,7 ha est située dans le périmètre du site inscrit de la vallée de Chevreuse, « même s’il n’est pas dans le PNR », précise Cyril Longuépée. Si ce terrain a été acheté, c’est en partie pour sa localisation. « Il est entouré de terres agricoles. L’intérêt est évident d’un point de vue environnemental », justifie l’adjoint.

Mais c’est également en raison de la présence d’une décharge sauvage que la commune s’y est intéressée. Elle date de juillet 2015. Une entreprise du bâtiment a loué 7 000 m² de ce terrain au propriétaire « pour y défaire des déchets de toutes natures en toute illégalité », raconte, scandalisé, Cyril Longuépée. La société a ensuite subi une inspection de la Direction régionale et interdépartementale de l’environnement et de l’énergie (Driee), avant de déposer le bilan en 2016.

Mais, en partant, l’entreprise n’a pas remis en état la parcelle qu’elle louait. « Il y a encore la benne de la pelleteuse. Il y a de tout, des gravats, des tuyaux, de l’huile de moteur, du grillage, des ballons d’eau chaude. Et les végétaux cachent les déchets. Il y a entre 1 000 et 2 000 m² de déchets et on ne peut pas mesurer la dangerosité. », explique l’adjoint au maire.
D’où l’achat de cette parcelle pour la remettre en état. Les démarches ont été entamées en mai 2020. La Région n’a en revanche pas accordé de subvention pour l’achat du terrain (17 000 euros), même si ce dossier a également été déposé lors de l’appel à manifestation d’intérêt pour « reconquérir les friches franciliennes », mentionné plus haut. L’Île-de-France a néanmoins autorisé un accompagnement de la commune pour la dépollution de la parcelle. Si les terres ne sont pas polluées, elles serviront à un agriculteur, annonce Cyril Longuépée : « On a déjà deux candidatures et elles sont très intéressées. »

Le corridor écologique, à côté de Pariwest, est également en cours d’acquisition. L’achat de cette parcelle devrait avoir lieu au premier trimestre 2021. Cette zone en friche, vendue par le promoteur privé Sézac, risquait de devenir un parking ou un garage, comme le raconte Cyril Longuépée. Composé de six terrains sur une superficie totale de 5 hectares et demi, ce corridor, aussi appelé « coulée verte », est mentionné dans le PLU de Coignières et dans le Schéma régional de cohérence écologique (SRCE) de la région Île-de-France, selon l’adjoint, ce qui lui vaut d’être protégé.

Ce corridor écologique devrait jouer un rôle « de passage et de développement de la biodiversité » précise Cyril Longuépée. Et la perspective de créer un chemin pour les riverains n’est pas exclue. Ainsi, grâce à la subvention de la Région, Coignières va pouvoir faire son acquisition. Le terrain étant vendu à 150 000 euros.

Pour le reste des projets, la commune a acheté en 2020 un terrain de 7000 m² rue du Mesnil-Saint-Denis. La Safer (Société d’aménagement foncier et d’établissement rural) est intervenue lors de la vente de la clairière d’Epona en 2020, afin de faire respecter un cahier des charges au nouveau propriétaire. Une partie du Val Favry fait l’objet d’une étude pour l’implantation d’une zone d’éco-pâturage et d’un verger. Enfin, la commune est sur le point d’acquérir une autre parcelle de 12 000 m² non loin du terrain où se trouve le dépôt sauvage.

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