Face aux conséquences économiques dévastatrices de la pandémie de Covid-19 sur le monde de la culture, la Région Île-de-France continue de se mobiliser. Le conseil régional a détaillé ses mesures de soutien au secteur culturel francilien à l’occasion d’une conférence de presse en visio le 20 novembre.

« Selon une analyse du ministère de la culture réalisée avec le cabinet Accenture, l’impact de la crise Covid […] va se traduire par une baisse moyenne des recettes du secteur culturel de 25 % en 2020 par rapport à 2019, évoque la présidente de la Région, Valérie Pécresse (Libres). Ça représente 22 milliards d’euros en moins sur toute la France. […] Quand on sait que l’Île-de-France concentre plus de la moitié des artistes français et qu’elle représente à elle seule 61% de la richesse dégagée par les établissements culturels français, les pertes d’exploitation causées par les fermetures seront donc considérables dans la région. »

Face à cette situation, la Région avait annoncé, « dès le 13 mars, des mesures importantes », a tenu à rappeler la présidente. En particulier le fonds d’urgence, initialement de 10 millions d’euros mais porté à 20 millions d’euros depuis juin. Ce dernier se compose notamment de « 15 millions d’euros alloués aux projets impactés par le premier état d’urgence sanitaire », ayant bénéficié à 665 structures, détaille Florence Portelli (Libres), vice-présidente de la Région à la culture.

Ces 15 millions concernent le versement à 100 % des subventions régionales, qui vont être maintenues «  telles qu’elles étaient, même si le service culturel n’a pas été fait », précise Valérie Pécresse, ajoutant que des avances de trésorerie allant « jusqu’à 70 % du montant de la subvention » ont également été octroyées.

Autre volet du fonds d’urgence : les « 1,7 million d’euros alloués au spectacle vivant », secteur culturel le plus touché, via des aides, « d’un montant maximum de 8 000 euros » et qui ont « permis de compenser toutes les pertes économiques, les déficits de billetterie, de recettes de ventes de spectacles », en contrepartie d’un maintien de l’emploi intermittent, développe Florence Portelli. Un montant de 1,5 million d’euros a, lui, été attribué aux commerces culturels tels que les librairies, cinémas et galeries.

Sans oublier le chèque numérique – accompagnant la digitalisation des commerces franciliens de moins de dix salariés -, 1 million d’euros pour l’aménagement et l’équipement en protections des lieux et commerces culturels, et les 250 000 euros de contribution de la Région du fonds d’urgence du spectacle vivant géré par l’Association de soutien au théâtre privé. « Au total, ça fait 600 aides versées pour 4,3 millions d’euros », résume la vice-présidente francilienne, qui annonce que celles-ci seront reconduites en 2021. Seront aussi poursuivies les mesures de soutien aux artistes et auteurs : résidences d’écrivains, de scénaristes, de plasticiens, Fonds régional pour les talents émergents (FoRTE), aide à l’Éducation artistique et culturelle (EAC).

Reconduction d’aides donc, mais aussi renforcement de certains investissements. « En 2020, 66 millions d’euros d’investissements culturels ont été consentis par la Région, sur un budget culture de 120 millions d’euros. L’année, prochaine, ce que nous ambitionnons, c’est de signer avec l’État un CPER (Contrat de plan État-Région), pluriannuel, sur six ans, annonce Valérie Pécresse. La Région a dit qu’elle était prête à investir 100 millions d’euros, et comme l’État doit s’aligner sur le montant Région, ça veut dire que nous visons un objectif de 200 millions d’euros d’investissements culturels d’ici la fin du prochain contrat de plan, en 2027. »

Le conseil régional compte aussi sur l’État pour répondre à sa demande de mettre fin au plafonnement des aides allouées aux salles à 30 % de leur chiffre d’affaires, ainsi que l’extension à la petite édition du timbrage favorable (un centime l’envoi postal, Ndlr). Et Valérie Pécresse de conclure : « Quand on regarde le ministère de la Culture et ses budgets, on pense toujours que l’Île-de-France est bien servie, mais l’Île-de-France, ce n’est pas Paris, c’est huit départements, 10 millions d’habitants qui n’habitent pas dans Paris et ont besoin d’avoir de la culture proche et des grands investissements culturels. »

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