Valérie Pécresse (Libres) l’emporte largement avec 45,92 % des suffrages, soit 125 sièges, contre le rassemblement pour l’écologie et la solidarité, mené par Julien Bayou (EELV), avec 33,68 %, soit 53 sièges. Le 27 juin au soir, les premières estimations du dépouillement des élections régionales donnaient déjà la présidente de Région sortante gagnante de ce scrutin. Avec une avance de plus de 10 points, elle remporte à nouveau l’Île-de-France face à la gauche, malgré l’union de cette dernière au lendemain du premier tour, pour faire barrage à Valérie Pécresse. Julien Bayou avait réussi à réunir derrière lui la liste PS d’Audrey Pulvar (SE) et celle de Clémentine Autain (LFI). Mais ce rassemblement mené par les écologistes n’a pas suffi.

Arrive ensuite loin derrière, la liste du Rassemblement national, menée par Jordan Bardella (RN) avec 10,79 %, soit 16 sièges au conseil régional. Ce parti a été largement boudé pendant ces élections, alors que les sondages démontraient le contraire. Enfin, la défaite du parti majoritaire est sans appel. Laurent Saint-Martin (LREM) et sa liste d’union LREM-Modem n’obtiennent que 9,62 %, soit 15 sièges. Mais l’ancrage local prend du temps selon Aurore Berger (LREM), députée des Yvelines et troisième sur la liste du département. « Valérie Pécresse a été 11 ans dans l’opposition à la région Île-de-France avant de gagner. 11 ans. Oui, l’ancrage local prend du temps et nous avons vocation à nous ancrer durablement », affirme-t-elle sur BFMTV.

En attendant, la présidente de région obtient une large majorité au conseil régional. Contrairement à 2015, où la droite avait gagné « d’un cheveu », rappelle Othman Nasrou (Libres), vice-président du conseil régional, le soir des élections, sur France Info. « Elle a une avance très confortable, atteste-t-il. Ça en dit long sur le besoin de clarté. À gauche, il y a eu un manque de clarté sur leur projet commun. »

« Elle a une avance très confortable »

Valérie Pécresse justifie en effet sa victoire par son travail de « crédibilité », pendant son premier mandat et durant sa campagne. « On a fait de la sécurité, de la laïcité, de la qualité de vie […] nos valeurs cardinales et je crois à la politique par la preuve, et, dans notre capitale, pour les 12 millions d’habitants, on a relevé le défi de la crédibilité. On a rassemblé par-delà les clivages, entre Paris et la banlieue, entre centre-ville et quartier populaire… », affirme-t-elle, lors de son allocution depuis son QG de campagne.

La présidente de Région réélue s’est réjouie également d’avoir fait baisser le Rassemblement national (RN), d’avoir gagné contre les cinq ministres engagés par la majorité présidentielle, et de l’avoir emporté sur la gauche, « qui a perdu sa boussole républicaine » selon elle. Une expression qu’elle a martelée à plusieurs reprises dans l’entre deux-tours.

Julien Bayou lui a d’ailleurs répondu hier soir en commentant ses résultats lors de son allocution : « Nous avons une boussole et un cap. On est en chemin. » Le candidat s’est en effet réjoui d’avoir pu prouver qu’une union autour d’un projet commun était possible.

Il a en revanche dénoncé la campagne comme ayant été bafouée par « des injures et des diffamations répétées [de ses] adversaires ». « La mise en avant de thèmes qui ne relèvent pas de la compétence régionale a fini de brouiller le message et de détourner les électeurs de ce scrutin », a-t-il ajouté depuis son QG de campagne. Il fait référence à l’abstention, qui a encore une fois concerné deux Franciliens sur trois, soit 67 %.

Jordan Bardella pointe, lui, la défaite de la classe politique. « Quand seulement un Français sur trois s’est déplacé pour voter, quand des élections se déroulent dans un désert d’indifférence, c’est un échec pour la démocratie dans son ensemble. Toute la classe politique doit accueillir ces résultats avec humilité ce soir », a-t-il déclaré sur TF1.

Néanmoins, l’abstention a beau être la grande gagnante de ces élections régionales, c’est Valérie Pécresse qui sera aux rênes. Et, pour commencer, elle souhaite « faire vite, lancer tout de suite un nouvel élan », pour mettre en place son projet, annonce-t-elle dans l’une de ses interventions. Surtout qu’elle aurait a priori en ligne de mire les présidentielles en 2022. La présidente d’Île-de-France annoncera à la rentrée si elle est candidate pour ravir l’Élysée.

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