Baisse des transactions et des investissements immobiliers à SQY depuis 2020 par rapport à 2019. Voilà ce que l’on peut retenir de la Matinale des acteurs de l’immobilier, qui a eu lieu le 14 octobre au théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines. Ce climat est le même partout en Île-de-France, constate Carole Delaporte-Bollerot, chargée d’étude à l’Institut Paris région. Mais contrairement à 2020, « 2019 a été une année dynamique au niveau des transactions et des mouvements d’entreprises », poursuit Christine Turquet de Beauregard, directrice attractivité et immobilier d’entreprises à l’Agglomération de SQY. En effet, 136 800 m² de transactions avait été réalisés, dont 50 700 m² dans l’immobilier tertiaire et 86 100 m² dans l’activité de locaux et d’entrepôts.

« 2019 a été marquante car les entreprises se sont confortées sur le territoire en prévoyant des extensions », explique-t-elle. Par exemple, Sumitomo s’est implanté pour la troisième fois à SQY, à Oméga parc exactement. De nouvelles entreprises sont également venues s’installer, comme Carwatt, spécialisée dans l’électrification des véhicules, ou encore l’opérateur de transformation digitale, Cyllene. Les investisseurs étaient aussi au rendez-vous durant 2019, toujours selon Christine Turquet de Beauregard.

Mais, l’année 2020 a vu la courbe de l’immobilier s’inverser. « Au vu de la récession et de l’incertitude sur le climat des affaires, les entreprises ont du mal à se projeter sur la réalisation de projets immobiliers », analyse-t-elle. Ce qui donne une baisse de 5 % sur les demandes placées en Île-de-France, par rapport au troisième trimestre 2019, selon les statistiques d’Immostat.

Il en est de même pour l’investissement, qui a baissé de 49 % dans la région en 2020, par rapport à 2019. « Il n’y a pas eu de rebond en septembre comme c’était espéré, et on n’obtient pas plus sur les deux précédents trimestres », révèle la directrice attractivité et immobilier d’entreprises à SQY. Les grandes surfaces semblent les plus touchées selon cette dernière. C’est pourquoi, les grands comptes réfléchiraient à rationaliser leur entreprise. « On a des mètres carrés libérés, soit parce que les entreprises rencontrent des difficultés ou soit c’est dû au télétravail », fait-elle l’analyse.

Les chiffres en attestent d’eux-mêmes. 13 500 m² de transactions dans le tertiaire ont été seulement réalisés en 2020, même s’il s’agit d’un pré-bilan fait au troisième trimestre. Alors qu’en 2019, sur toute l’année, 50 700 m² de transactions avaient été réalisés dans l’immobilier tertiaire.

Ainsi, cette année, seules deux transactions au-dessus de 1 000 m² ont vu le jour. Il s’agit notamment de l’extension de l’école de cinéma 3iS. « Donc on voit bien que l’impact sur les grandes surfaces est important », pointe Christine Turquet de Beauregard. Le marché a surtout été porté par les petites surfaces. La directrice attractivité et immobilier d’entreprises évoque une cinquantaine de petites transactions.

L’activité d’entrepôts est sur la même pente descendante. Elle rapporte pour le moment 17 500 m² de transactions avec trois contrats supérieurs à 1 000 m², contre 86 100 m² de transactions sur toute l’année 2019, (comme vu plus haut).

Finalement, c’est le marché de l’investissement qui « semble tirer son épingle du jeu, avec 45 000 m² d’investissements (cette année pour le moment, Ndlr) », annonce Christine Turquet de Beauregard, qui positive également une éventuelle reprise des chiffres au quatrième trimestre 2020, grâce à l’aboutissement de nouvelles transactions et de promesses de vente.

« On a des chantiers en cours », nuance-t-elle en faisant notamment référence au promoteur, CFC développement, avec la construction de sa troisième tranche à Élancourt. Reste à voir comment l’évolution de la situation sanitaire va affecter la fin d’année pour le parc immobilier.

Néanmoins, la tendance devrait continuer d’être à la baisse sur le plus long terme. « Le flex-office et le télétravail vont nécessiter moins de bureaux et on ne résonne plus en nombre de salariés mais en temps de présence », explique Carole Delaporte. Ainsi, d’ici 2030, le parc pourrait bien se libérer de 20 % de son immobilier, soit 11 millions de m² en Île-de-France, selon elle.