Les élus dénoncent « une injustice » et souhaitent la préservation des commerces locaux. La semaine dernière, dans le cadre du nouveau confinement, le gouvernement a en effet décidé de la fermeture de tous les commerces dits « non essentiels ». Des voix se sont élevées dans de nombreux commerces locaux – libraires, vendeurs de jouets, de parfums, de fleurs, de vêtements, etc. – pour dénoncer une injustice, vu que ces produits continuaient d’être vendus dans les hypermarchés. Ils ont reçu le soutien des élus locaux. Certains, mais aucun à Saint-Quentin-en-Yvelines, allant jusqu’à prendre des arrêtés pour autoriser l’ouverture de tous les commerces, arrêtés jugés illégaux par de nombreuses préfectures.

Dans un premier temps, pour répondre à la colère des libraires, le gouvernement a interdit la vente de livres et de produits culturels dans les grandes surfaces spécialisées, comme la Fnac, par exemple, et dans les hypermarchés. Les autres types de commerces étaient nombreux à souhaiter une mesure similaire. Ils ont été entendus puisque le Premier ministre, Jean Castex, a annoncé dimanche 1er novembre sur TF1, que le gouvernement allait « interdire la vente de produits d’ores et déjà [prohibés] dans les commerces de proximité » en grandes surfaces.

Avant cette annonce, que ce soit dans une tribune de l’Association des maires d’Île-de-France (Amif), signée par de nombreux maires saint-quentinois de toutes sensibilités politiques, ou dans une lettre conjointe des sept Départements franciliens (hors Paris) adressée au Premier ministre, les élus ont indiqué leur crainte des conséquences du reconfinement sur le tissu économique local.

« La dégradation de la situation dans notre pays et, plus particulièrement, dans notre région capitale, implique des mesures fortes afin de contenir l’épidémie et de préserver la santé de nos compatriotes, concède la tribune de l’Amif. Cependant, en tant que maires de villes de toutes tailles, nous tirons la sonnette d’alarme sur les conséquences qu’auront les nouvelles mesures issues du décret du 29 octobre, à savoir tuer nos centres-villes vivants, en induisant la faillite de tous les commerces de proximité. »

Si les maires signataires ont donc été entendus par le Premier ministre sur la question de l’« injustice » que rencontrent les commerces locaux face aux grandes surfaces, l’Amif demandait plutôt à ce que certains commerces de proximité, « qui se plient à l’ensemble des règles sanitaires depuis le début de la crise épidémique », puissent rouvrir. Et d’ajouter : « Par ailleurs, conserver l’ouverture de commerces de centre-ville évitera un trop grand rassemblement de personnes dans les grandes surfaces, dont il est nécessaire de mieux contrôler la fréquentation. »

Dans leur lettre commune adressée au Premier ministre, les présidents des conseils départementaux franciliens, dont Pierre Bédier (LR) pour les Yvelines, demandaient quant à eux plus de souplesse. « Les Départements, aux côtés de l’État, sont en première ligne dans la crise sanitaire, économique et sociale en cours, insiste cette lettre envoyée le 2 novembre. […] Ils ne sauraient se résigner à la disparition inéluctable d’un grand nombre de petites et moyennes entreprises, déjà durement éprouvées au printemps. »

Les présidents des conseils départementaux demandent donc au Premier ministre de revoir les termes du décret instaurant le reconfinement : « Il s’agirait de permettre aux préfets de rouvrir localement des commerces à la condition de constater le respect des mesures sanitaires en leur sein. »

Les Saint-Quentinois peuvent en tout cas continuer à soutenir les commerces locaux, qui sont nombreux à proposer des ventes en « click and collect ». Ils sont ainsi nombreux à communiquer sur la poursuite de leur activité sur le groupe Facebook « SQY soutient ses commerçants ! », mis en place par l’Agglomération lors du premier confinement.