« Donner une autre vie aux objets […], protéger l’environnement », lance Fatima, une mère trappiste, pour aider ses enfants à répondre aux questions posées, devant le stand « Tri des déchets », au square de la Commune de Paris. Ce mercredi 30 septembre, un rallye cadre de vie est organisé par l’association Couleurs d’avenir, qui œuvre pour le développement social et urbain, dans les quartiers de Trappes. Fatima et son équipe, inscrites dans le cadre de ce parcours pédestre, ont pu se sensibiliser aux différentes problématiques qui touchent l’environnement locatif, comme le jardinage, la gestion des encombrants ou encore l’entretien locatif.

À la demande de Valophis – le principal bailleur de Trappes – l’association a lancé sa deuxième édition dans la commune. « On voulait faire un événement pour créer du lien social inter-squares […] et créer du lien entre les bailleurs et les habitants », explique Laure Dreano, coordinatrice de projet en développement social et urbain pour Couleurs d’avenir.

Ainsi, le rallye les incite à découvrir d’autres quartiers pour les faire sortir de leur square. Selon Laura Dreano, la ville de Trappes fonctionnerait par square et l’identité des trappistes se forgerait en partie sur lui, d’où la volonté de l’association de créer du lien entre eux. « On a découvert des quartiers qu’on ne connaissait pas », reconnaît Fatima. C’est le cas du square Honoré Daumier, qu’un des garçons de l’équipe de Fatima n’avait jamais vu.

Au travers des différents stands, au nombre de neuf, les habitants sont également sensibilisés pour devenir acteurs de leur environnement. « Il faut informer, sensibiliser, et si on n’est que dans un rapport locataire-bailleur, ils vont beaucoup attendre de nous, mais nous, on veut qu’ils soient aussi acteurs, et qu’ils changent leurs habitudes », souhaite Sophie Vaugrenard, chef de projet territorial chez Valophis.

L’équipe a donc découvert le rôle du gardien dans les immeubles. « Si on voit des rats, faut appeler le gardien, et si les poubelles sont dehors, il faut aussi appeler le gardien », essaye de se souvenir, Reda, le fils de Fatima.

Désormais, au stand « Tri des déchets », Abdoul Karim Sy, chef du développement local pour Valophis, leur explique la chaîne de recyclage des différents produits. Sous forme d’une vitrine, les enfants peuvent voir les éléments recyclables et les différentes étapes de leur transformation pour devenir un autre produit. Par exemple, comment une brique de lait devient du papier toilette. Ou encore, « le verre, c’est le déchet qui est recyclé à l’infini. On ne perd pas la matière », les informe Abdoul Karim Sy. Mais avant tout, ses premières explications portent sur le rôle des deux poubelles, dans chacun des ménages.

Alors, les habitants de Trappes font-ils vraiment le tri, et mesurent-ils la nécessité de cette action ? Sa réponse est mitigée. « Ça se met en place petit à petit. Ils sont sensibilisés, mais ce n’est pas encore pleinement intégré dans les mœurs. On voit que ça ne trie pas partout […] ici c’est facile. On a des bornes, mais dans d’autres quartiers, il n’y en a pas, il y a des bacs ouverts et les gens y mettent d’autres déchets et ça crée des refus auprès de la société Sepur », raconte le chef du développement local pour Valophis.

D’ailleurs, une habitante du square de la Commune de Paris, Hanane, est beaucoup plus pessimiste, quant au respect de l’environnement locatif par les habitants du square. Locataire dans l’un des immeubles, elle n’y croit plus. « Mon mari m’a déjà demandé pourquoi on avait deux poubelles ?! […] C’est un travail inutile. […] Regardez, ici, il n’y a personne », regrette-t-elle en pointant du doigt le stand vide à ce moment-là.