La campagne des municipales a logiquement pesé sur le conseil municipal de Trappes du 2 juin. Dans les premiers points à l’ordre du jour de cette séance, la majorité du maire sortant, Guy Malandain (DVG, liste DVG), proposait aux élus de voter le maintien ou non d’Ali Rabeh (Génération.s, liste DVG) et deux de ses proches dans leurs fonctions d’adjoints. Ali Rabeh – arrivé en tête du premier tour devant Othman Nasrou (DVD, liste DVD) et le maire sortant -, a préféré démissionner avec six autres élus avant que ces délibérations ne soient votées.

Ces délibérations concernaient donc Ali Rabeh et deux de ses soutiens, Anne-André Beaugendre et Christine Vilain. « J’ai été amené à supprimer les délégations à trois personnes qui ont fait un autre choix de parcours, et ça ne pouvait plus rester dans la confusion, explique le maire de Trappes. Et quand le maire prend les arrêtés de suspension de délégation, ce qui est son droit […], il y a forcément au conseil qui suit un vote pour savoir si la fonction d’adjoint est maintenue ou pas. »

À l’issue du conseil municipal Guy Malandain explique avoir retiré les délégations de ces élus « parce qu’on ne peut pas faire campagne contre une personne et une équipe, et être délégué dans cette équipe, il y a un problème de choix et d’honnêteté intellectuelle ». Pourquoi alors avoir attendu l’entre-deux-tours pour prendre cette décision ? « Parce que je suis trop patient d’une part, et d’autre part, le contenu de certains propos a passé la limite du ‘‘je ne suis pas d’accord avec lui’’ », assure le maire sortant, mentionnant des arrachages d’affiches ou des commentaires « insultants et ridicules » écrits sur ces dernières pendant la campagne.

Mais avant que les élus municipaux ne puissent voter les délibérations, Ali Rabeh a fait une déclaration qui s’est conclue par l’annonce de sa démission avec six autres élus. « Nous espérions un conseil municipal totalement orienté vers la gestion de la crise, qui frappe si durement les Trappistes, avance Ali Rabeh, estimant que ce conseil est particulier « parce qu’il se réunit après un premier tour » qui a selon lui « établi une nouvelle hiérarchie politique » à Trappes. Au lieu de cela, vous convoquez un conseil municipal dont le premier point inscrit à l’ordre du jour consiste à régler vos comptes avec les élus […] qui ont choisi de ne pas vous suivre pour votre cinquième candidature. »

Dressant les louanges de la « vie d’engagement politique très intense » de Guy Malandain et regrettant « d’avoir échoué » à le convaincre « de renoncer à cette ultime candidature », il a ensuite justifié sa démission. « Je ne voudrais pas que l’image que l’on retiendra de toi, en 2020, au terme d’une vie d’engagement au service de ta ville de cœur, soit celle d’un homme qui règle ses comptes avec les élus qui n’ont pas approuvé sa candidature », adresse Ali Rabeh au maire.

Comme six autres élus avec lui, il est donc allé remettre une lettre de démission au maire avant de sortir de la salle du conseil. Le non-maintien des élus à leur poste d’adjoint a malgré tout été voté, et a reçu une majorité de voix pour. Interrogé sur cette démission après la séance, Guy Malandain ne fait que peu de commentaires.

« Le cinéma de la démission a eu lieu, très bien. Ce sera une pellicule à ranger dans les archives », estime le maire. De son côté, Othman Nasrou, conseiller municipal d’opposition et deuxième du premier tour, fait un commentaire similaire en qualifiant cette séquence de « politique spectacle ». Les trois hommes s’affronteront en tout cas pour le second tour prévu le 28 juin, puisqu’ils ont déposé leurs listes avant la limite du 2 juin.