Coup de tonnerre dans le paysage politique de Trappes. Alors que l’ancien maire, Guy Malandain (DVG), laissait planer le doute sur sa candidature aux élections municipales partielles des 10 et 17 octobre, sa décision est tombée la semaine dernière. Il figurera sur la liste d’Othman Nasrou (Libres), qui aura été son opposant politique pendant tout le mandat précédent. Une association de deux anciens adversaires visant à battre Ali Rabeh (Génération.s), dont l’élection a été annulée en août.

Guy Malandain sera donc en troisième position sur la liste représentée par Othman Nasrou, dans laquelle figure également Mustapha Larbaoui (SE). D’après Le Parisien, un tiers des noms de cette nouvelle liste seront des personnes issues de l’équipe de Guy Malandain.

« Trappes a besoin d’honnêteté, d’apaisement et de rassemblement. C’est le sens de notre union républicaine avec Othman Nasrou et Mustapha Larbaoui, écrit ainsi celui qui a été maire de Trappes pendant près de 20 ans. Avec la majorité de mes amis de la liste ‘‘La Gauche qui agit’’, nous avons décidé de former un front républicain avec la liste ‘‘Engagement Trappes Citoyens’’, menée par Othman Nasrou. Il a aujourd’hui toute ma confiance pour travailler sereinement dans l’intérêt de notre ville. »

Les deux hommes assurent donc avoir mis de côté leurs différends exprimés au cours du mandat précédent, avec pour objectif affiché « de mettre fin à la gestion clientéliste et sectaire d’Ali Rabeh », qui est, selon leur communiqué, « en train de condamner Trappes et sa réputation ». Othman Nasrou, candidat pour la troisième fois au poste de maire et vice-président à la Région, se félicite en tout cas de ce ralliement et ajoute tendre « la main à tous les Trappistes, de droite, de gauche, du centre ou de nulle part » qui se reconnaissent dans son projet.

Cette union a en tout cas fait réagir, tant à Trappes que dans le microcosme politique local. Et même au-delà, à l’image de Jean-Luc Mélenchon (LFI) qui a critiqué cette union sur Twitter. Dans les colonnes du Parisien, Ali Rabeh a qualifié ce ralliement d’alliance « opportuniste qui repose sur des calculs de boutique ». Et d’ajouter trouver « triste qu’après quarante ans de carrière politique à gauche, Guy Malandain se rallie derrière un candidat de droite » : « Voir tout ce beau monde s’allier me fait sourire, ils ne sont motivés que par leur haine contre moi. » Dans une lettre adressée aux Trappistes pour annoncer sa décision, indiquant comprendre « que certains s’interrogent », Guy Malandain assure de son côté ne pas avoir « changé d’opinion », estimant qu’il « y a urgence et priorité pour Trappes ».

Reste à voir si l’alliance se traduira dans les urnes. Au deuxième tour des municipales de 2020, marquées par une forte abstention, Ali Rabeh l’avait emporté avec 40,40 % de voix, contre 37,18 % pour Othman Nasrou et 22,40 % pour Guy Malandain. Le cumul des deux pourrait les placer en tête, mais élections ne riment pas forcément avec addition. D’autant qu’Ali Rabeh reste sur un bon score aux élections départementales dans sa ville. En plus de ces deux listes, sont à l’heure actuelle déclarées les candidatures de Luc Miserey, Patrick Planque et Robert Nagarettiname.

L’ex-directeur de cabinet saisit le procureur suite à des menaces de mort

Comme prévu, la campagne des municipales partielles est loin d’être apaisée. La semaine dernière, par la voix de son avocat, l’ancien directeur de cabinet du maire de Trappes, Rogatien Bouchereau, désormais directeur de campagne d’Ali Rabeh (Génération.s) a indiqué avoir été victime « les 4, 11 et 15 septembre » de « menaces de mort et d’invectives réitérées dans le cadre des élections municipales ». Il a donc saisi le procureur de la République de Versailles. Dans un mail, son avocat assure que « plusieurs auteurs sont d’ores et déjà identifiables et sont, pour certains, des militants politiques d’opposition », sans plus de précision.

Ce week-end, Othman Nasrou (Libres) a réagi sur les réseaux sociaux après avoir appris que l’ancien directeur de cabinet « affirmait être victime d’injures et de menaces » : « si ces faits sont avérés, je veux lui témoigner mon soutien et ma solidarité ». Il a toutefois ajouté que ses opposants « s’empressent immédiatement de nous faire porter la responsabilité de ces prétendues menaces », et qu’il va donc « immédiatement porter plainte pour diffamation ».

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