Il ne faut pas se tromper d’adresse… Depuis le 10 février, le siège social de BMW France, à Montigny-le-Bretonneux, n’est plus situé avenue Ampère, mais quelques mètres plus loin, rue des Hérons, toujours dans le quartier du Pas du lac. Baptisé l’Hélice – un nom choisi après un vote des collaborateurs et faisant référence au logo de la marque – et implanté sur 16 000 m² à la place de l’ancien site du siège de Nissan, il regroupe non plus le seul BMW France, mais aussi deux autres entités françaises du constructeur allemand, à savoir BMW finance et l’entreprise de location longue durée Alphabet, jusqu’ici respectivement implantées à Guyancourt et Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine).

« On avait vraiment besoin de libérer les locaux d’Alphabet et BMW finance, qui étaient locataires, on devait rendre les locaux fin janvier, donc on a vraiment mis en place un système de early access, […] ce qui fait qu’on avait quelques petits points qui n’étaient pas terminés, […] mais rien qui soit perceptible pour nos collaborateurs », indique Eymeric Lepoutre, directeur du projet campus chez BMW France, rencontré le 20 février au sein du nouvel écrin.

« Officiellement, on a pris livraison du bâtiment le 16 janvier », fait-il également savoir. Et ce, après deux ans de travaux et une quarantaine d’années passées dans l’ancien siège, « que l’on entretenait très bien, qui est très propre, mais dont la technique était un peu arrivée au bout », juge Eymeric Lepoutre. « 40 ans après, vous avez un bâtiment où il y a un peu d’amiante, la technique […] était un peu épuisée, les vitres n’étaient plus complètement étanches, confie-t-il. Donc on est arrivé à un moment où il fallait prendre une décision […]. Soit on déménageait, soit on quittait le bâtiment pendant deux ans, on le remettait à blanc, on le remettait propre et on le réinvestissait. »

Et de poursuivre : « On avait les deux autres entités, Alphabet et BMW finance, qui n’étaient pas sur le même lieu. BMW finance était relativement proche, puisqu’ils étaient à Guyancourt, […] mais quand on voulait aller les voir, il fallait prendre sa voiture, c’était dix minutes, il fallait se garer, ce n’était pas loin mais pas très simple. »

Le siège est implanté sur 16 000 m², à quelques mètres de l’ancien, et regroupe Alphabet, BMW finance et BMW France, qui y ont emménagé respectivement les 20 et 27 janvier puis le 10 février.

Le nouveau siège permet ainsi de rapprocher l’ensemble des collaborateurs français du groupe, mais aussi de développer « plus de synergie et de collaboration entre les trois entités », selon le directeur du projet campus. « On s’est dit ‘‘quitte à devoir faire quelque chose, ce serait une bonne idée de mettre tout le monde au même endroit’’, précise-t-il. D’autant [que] le groupe réfléchit beaucoup sur les nouvelles méthodes de travail […]. Donc cette idée d’offrir plus de moyens de collaboration et un outil de travail à nos collaborateurs qui soit le plus près possible de leurs attentes était quelque chose qui faisait sens. »

Et le contexte était également favorable. « En 2017 (quand le projet était encore en phase de lancement, Ndlr), c’était encore une période où il n’y avait pas de difficultés particulières dans nos activités, on a eu facilement les ‘‘go’’ en termes d’investissement et de mise en place, rappelle Eymeric Lepoutre. Aujourd’hui par exemple, […] le groupe préfère investir sur son cœur de métier plutôt que dans des bâtiments. »

Au total, ce sont un peu moins de 900 collaborateurs et partenaires qui ont pris leurs quartiers dans ces nouveaux locaux, soit la quasi-totalité des effectifs du groupe en France, à l’exception de ceux d’un centre de pièces détachées à Strasbourg, d’un centre de formation à côté de Melun (Seine-et-Marne), d’un centre d’essais à Miramas (Bouches-du-Rhône), et des entités BMW distribution. Ils bénéficient, dans ce bâtiment flambant neuf et très lumineux, d’équipements ultra-modernes, comme les 22 « sofas », petits espaces dotés d’un écran où il est possible de s’installer pour faire une réunion rapide.

Les espaces de réunion sont d’ailleurs très diversifiés. On trouve ainsi 45 salles de réunion réservables, toutes équipées pour la vidéo conférence, 51 petites salles non réservables réparties dans tout le bâtiment avec différentes positions de travail (table haute, salon, …), deux salles de réunion sur toits-terrasses, 40 espaces collaboratifs ouverts, 14 cabines, un Lab, ou encore neuf points café de 50 à 90 m² équipés pour du travail collaboratif.

« On multiplie les types d’espaces pour que chacun puisse trouver ce qui lui convient, affirme Eymeric Lepoutre. On souhaite avoir un bâtiment conforme aux nouveaux modes de travail et aux attentes des collaborateurs. On voit, par exemple, avec les nouvelles générations, qu’il y a beaucoup plus de demandes de collaboratif, d’avoir un endroit où on peut faire une petite réunion rapide. »

À ces espaces, viennent s’ajouter 695 postes de travail en « desk sharing », répartis sur des plateaux de six ou quatre postes, chaque collaborateur disposant d’un ordinateur à double écran sur son poste et d’un casier individuel pour ranger ses effets. Le tout avec une logique de zéro bureau attribué : un salarié, quelle que soit sa fonction, arrive et s’installe sur le poste de travail de son choix, à condition que celui-ci soit libre. Poste de travail qui pourra être différent le lendemain. Aucun bureau n’est fermé ou isolé. « Même le président est installé quelque part sur un plateau », glisse Eymeric Lepoutre.

Cette conception tranche avec l’ancien siège, où « il y avait des open spaces, mais pour autant, on se battait toujours un peu pour trouver des salles de réunion, car il n’y en avait pas beaucoup. Il y avait des espaces pour du collaboratif, mais c’était au milieu des plateaux, et ça faisait du bruit pour les gens à côté, car dans un vieux bâtiment, on ne peut pas avoir la bonne isolation phonique », relate-t-il.

« On multiplie les types d’espaces pour que chacun puisse trouver ce qui lui convient », explique Eymeric Lepoutre, directeur du projet campus. Comme ici, avec l’un des neuf points café du bâtiment.

Pour faciliter le repérage de ses collaborateurs, le groupe a également attribué des codes couleur à ses quatre ailes de bâtiment. Et pour leur confort et leur relaxation, ces derniers peuvent aussi compter sur une salle de sieste, une salle de restaurant de 400 m², transformée en espace collaboratif en dehors des plages de repas, et sur une cafétéria de 350 m², disposant de petites bulles pour se détendre et d’un coin avec deux baby-foot.

Une salle de sport avec vestiaires et douches, un espace santé, une « bringmebox » pour se faire livrer des colis, ou encore un espace pressing, doivent aussi prochainement voir le jour. Un projet de potagers et de ruches dans les jardins du cinquième étage est aussi en réflexion. Comme une volonté de ne pas oublier l’aspect écologique. Le constructeur a d’ailleurs aussi prévu 206 places pour véhicules électriques dans ses parkings, soit presque un quart du total, dont dix places en recharge rapide. Le bâtiment répond quant à lui aux normes environnementales HQE et BREEAM niveau excellent, soit la deuxième graduation la plus élevée. « On a non seulement visé des certifications, mais en plus, plutôt dans le niveau haut », souligne Eymeric Lepoutre.

Le directeur du projet campus l’assure : le site a été coconstruit avec les collaborateurs. « Ce qui a été décidé par les collaborateurs, c’est ce que vous voyez aujourd’hui construit dans ce bâtiment, insiste-t-il. Bien entendu, on s’est réservé certaines zones, comme la conference area. Le hall d’accueil, on a des designers spécifiques du groupe qui ont respecté l’image de marque. Mais tout ce qui est cafétéria, restaurant, lab, implantation des mobiliers dans les espaces de bureaux, tout ça a été décidé par les collaborateurs et mis en place tel qu’ils l’ont demandé. » Il avance que 200 d’entre eux ont accepté de participer à cette coconstruction, notamment par des ateliers où une attention a été portée à ce que chacune des entités soit également représentée.

100 millions d’euros, entièrement financés par le groupe, ont été déboursés pour la construction de ce nouveau siège. Qui reste donc dans la même commune que le précédent, malgré l’étude « d’autres opportunités », selon Eymeric Lepoutre. « La région de SQY concentre pas mal d’activités automobiles, et que c’est quelque chose qui nous convient très bien, que ce soit avec nos confères Nissan, Renault, Fiat, et également l’Estaca (l’école d’ingénieurs, Ndlr), qui est chez nous un pourvoyeur de collaborateurs ou de stages important, donc rester dans cet écosystème plutôt favorable à l’automobile était quelque chose qui nous convenait très bien », se félicite-t-il.