Très abstraites, et de formes extravagantes, l’une pourrait faire penser à un oiseau, l’autre à une araignée, et la troisième défie clairement notre imagination. Ces trois sculptures réparties entre Guyancourt et Montigny-le-Bretonneux font partie des plus anciennes œuvres d’art public installées à Saint-Quentin-en-Yvelines. Prénommées Le Dragon, Pont de Gratteloup et Laiton, elles ont participé à l’aménagement de la ville nouvelle, à partir des années 70. Mais en raison « des intempéries, de l’usure, de petits vandalismes, de la pollution, ou encore de l’encrassement », elles méritent aujourd’hui d’être restaurées, selon Frédéric Debussche, le directeur du Musée de la ville. Il prévoit un début des travaux au printemps 2020, sachant que le marché public a été attribué en novembre 2019. 

Cette remise en état bénéficie du renforcement en 2019 de la politique de valorisation du patrimoine de l’agglomération, comme le justifie le directeur, également conservateur du musée. « Aujourd’hui, la communauté d’agglomération désire s’engager dans une politique ambitieuse de restauration de l’art urbain en y consacrant des budgets plus importants qu’auparavant et en planifiant dans le temps ces programmes de restaurations », explique-t-il. Pour les trois sculptures, le Musée de la Ville dispose d’un budget de 40 000 euros.

Celle qui va nécessiter le plus d’interventions n’est autre que Le Dragon, conçu en 1977. « On a reçu des courriers des habitants (souhaitant sa restauration, Ndlr) », révèle le conservateur. Cette œuvre, également nommée Oiseau, est installée dans le parc des Sources de la Bièvre, à Guyancourt. On la reconnaît à ses pointes, ses tiges et ses cercles qui donneraient à voir un dragon. Autrefois installée dans la Roseraie Anne-Marie Doux, son socle a été changé après son transfert. Ce dernier va être refait car « délabré », indique Frédéric Debussche. Le nouveau sera réalisé à l’identique de celui d’origine. 

Ces remises en état sont l’œuvre du renforcement en 2019 de la politique
de valorisation du patrimoine de l’agglomération, comme le justifie le directeur du Musée de la ville, également conservateur.

Au-delà du socle, « la sculpture présente un état assez malheureux », constate le conservateur. L’œuvre en bronze a reçu, lors d’une précédente restauration, une peinture brune qui s’écaille à présent. « [Cette peinture] n’avait pas lieu d’être », précise le directeur du Musée de la ville. D’autres dégradations sont également visibles : mousse, sève, tags, chocs, griffures et rayures, révèle le dossier d’étude préalable à la restauration, qui conseille de refaire entièrement l’habillage. Pour ce faire, Le Dragon sera transféré dans un atelier.

Nécessitant seulement de légères interventions, le Laiton, créé en 1977 et situé à l’entrée de l’allée des Saules à Guyancourt, serait en moins mauvais état. Très abstraite, cette sculpture associe des plaques en laiton de formes irrégulières, qui se superposent de différentes manières. Le conservateur observe à sa surface « des coulures, des autocollants, et des altérations ». Ce projet d’entretien est étroitement lié au réaménagement du mail des Saules.

Enfin, le Pont de Gratteloup aurait juste besoin d’un bon nettoyage. Datant de 1982, la structure évoque « un insecte géant à trois pattes robotisé », illustre le dossier d’étude préalable. « Elle n’est pas en mauvais état », indique le directeur du Musée de la Ville. Située rue du Ciel Étang à Montigny-le-Bretonneux dans une zone d’entreprises, cette œuvre n’a jamais été restaurée, selon le conservateur. « Il y a des griffures qui s’occident. L’idée est de stopper l’oxydation, explique-t-il. Ce sera aussi l’occasion de vérifier la solidité de l’œuvre. »

Des plans de remise en état comme celui-là, devraient maintenant avoir lieu tous les ans, selon Frédéric Debussche, qui estime la fin de la restauration pour les trois œuvres, entre mai et juin 2020. L’agglomération est propriétaire de 40 œuvres réparties dans cinq communes et « il y a un gros travail à faire », confie-t-il. 

La prochaine en date serait l’œuvre de Marta Pan, la Perspective. Située à côté de la bibliothèque universitaire, elle a récemment reçu le label du patrimoine d’intérêt régional. Beaucoup plus monumentale, « le budget sera plus élevé », prévoit le directeur du Musée de la ville, en raison de la complexité de l’œuvre et de son système hydraulique. « C’est comme la restauration d’un monument. L’œuvre demande une étude préalable importante », explique-t-il. Cette dernière devrait se finir au début de l’année prochaine après quoi, le conservateur espère une première phase de restauration fin 2020.