Après la récente restauration du Pont Gratteloup de Dietrich Mohr, c’est au tour du Dragon de Victor Roman d’être restauré. Le 23 septembre à l’entrée de la Roseraie Anne-Marie Doux à Guyancourt, deux restaurateurs et conservateurs, perchés sur une tour de bardage mobile avec une poulie, installent la sculpture. L’objectif est de pouvoir l’apprécier sous différents angles, suivant d’où l’on vient. Sa localisation a été mûrement réfléchie.

Autrefois, elle se trouvait au parc des Sources de la Bièvre, un peu cachée du public. « Ici, Le Dragon sera plus valorisé, il sera plus mis en valeur. C’était notre volonté », affirme Frédéric Debussche, conservateur au Musée de la ville, à Montigny-le-Bretonneux. Sachant que dans les années 70, Le Dragon se trouvait déjà au niveau de la Roseraie avant d’être changé de place. « C’était l’occasion de la ramener à son emplacement initial », explique-t-il.

La sculpture, aussi appelé Oiseau, est reconnaissable à sa forme abstraite et anthropomorphique. « Elle a comme des plumes stylisées. On peut y voir un personnage flamboyant », analyse le conservateur du Musée de la ville. D’un poids net de 500 kilos, la fin de la restauration du Dragon était initialement prévue courant avril 2020, selon Frédéric Debussche. Mais le confinement et la crise sanitaire en ont décidé autrement.

« Elle a été déposée en atelier le jour même de l’annonce du confinement, explique-t-il. Ça a pris du retard. » Il en est de même pour une troisième œuvre, le Laiton, qui devait être restauré courant mai-juin 2020. « Sa pose dépend de la réflexion sur la rénovation de la place de la République. […] Ses travaux ont pris du retard », révèle le conservateur.

C’est donc pendant le confinement que les professionnels se sont attelés sur Le Dragon. Il leur a fallu deux semaines de travail pour remettre l’Oiseau sur pied. Lise Bastardoz en faisait partie. Conservatrice et restauratrice du patrimoine métallique, elle est à l’œuvre cet après-midi-là, en pleine pose de la sculpture. C’était une restauration classique, selon elle. « La surface ancienne était en mauvais état. La dernière restauration datait des années 90, commente-t-elle. On a aussi fait des retouches sur des traces de vandalisme. Il y avait des traces de coups, des empreintes de boules de pétanque. C’était une première d’ailleurs. Il y avait des tags et des rayures. »

Le socle a également été refait, afin de retrouver son esprit d’origine. Autrefois en béton, il était devenu rouge après sa première restauration. Sur la sculpture, une partie horizontale d’une des queues a également été ressoudée, selon le conservateur du Musée de la ville. Au total, le coût de sa remise à neuf s’est élevé à 12 500 euros, contre 7 000 euros pour le Pont Gratteloup. Ce dernier ayant uniquement reçu un nettoyage et un traitement ponctuel des corrosions (voir notre édition du 15 septembre).

D’autres œuvres doivent également être restaurées cette année, nous annonce Frédéric Debussche. Intégrées dans une politique globale de restauration d’art public de l’agglomération, l’Ascendance oblique et la Structure verticale au parc des Sources vont subir des travaux avant fin 2020.

En revanche d’autres attendent des arbitrages budgétaires de l’agglomération, comme l’œuvre de Marta Pan, la Perspective. Une première phase de restauration était espérée à la fin de l’année, par le conservateur du Musée de la ville (voir notre édition du 11 décembre 2019). Mais pour l’instant, les résultats de l’étude sont en cours d’analyse. « On n’a pas de date. On attend le feu vert », révèle-t-il.

Autrement, une étude préalable a été lancée sur le Carillon des frères Baschet à Élancourt afin de déboucher plus tard sur une restauration, et un marché de restauration a récemment été lancé concernant Le repas des géants.