Des vidéos pour découvrir le patrimoine de Saint-Quentin-en-Yvelines (SQY). C’est ce qu’ont lancé, en juin 2020, l’Agglomération et le Musée de la ville. « On cherche, d’une façon générale, à développer nos ressources numériques, et celle des vidéos a été fortement impulsée dans le contexte de la pandémie », explique Frédéric Debussche, directeur du musée.

« On avait commencé à produire de plus en plus de contenu en ligne avec le premier confinement, qui était plutôt sous forme de jeux autour de nos collections, sur la page Facebook, mais aussi d’anecdotes sur le territoire, et d’incitations à découvrir certaines œuvres, abonde Lucie Sauvageot, responsable de l’action culturelle et des publics au Musée de la ville. Et puis, ça s’est transformé en l’idée de proposer ces visites en vidéos qui permettent d’accéder à ces contenus de chez soi, mais aussi, […] de pouvoir aller près de chez soi voir ce qu’il y avait à découvrir.

Publiées le samedi entre le 5 et le 10 de chaque mois sur la chaîne Youtube de SQY, puis diffusées via Facebook la semaine suivante, ces vidéos se répartissent en trois catégories : « L’art à l’air libre », autour des œuvres d’art public de l’agglomération, « Patrimoine et territoire », valorisant le territoire de SQY et « La minute design », présentant notamment des objets du quotidien de différentes époques issus des collections du Musée de la ville. Leur mise en ligne essaie de coller à une forme d’actualité, par exemple une période de restauration pour une œuvre. « Les trois [catégories] ont été vraiment opérationnelles à partir de septembre 2020, précise Lucie Sauvageot. On n’avait pas un rythme régulier de diffusion avant septembre. »

Des sites et oeuvres phares de l’agglomération sont mis à l’honneur, comme la Physichromie de Carlos Cruz-Diez à l’intérieur de la passerelle de la gare de SQY, la Perspective de Marta Pan, ou encore les Arcades du lac. Mais aussi d’autres éléments moins connus, tels que le Pont de Gratteloup, sculpture située dans une zone d’activités à Montigny, une « œuvre un peu excentrée, pas forcément très connue et qu’on essaie de valoriser par ce biais », mentionne Frédéric Debussche.

Deux vidéastes de l’Agglomération travaillent au montage, tandis que les commentaires sont assurés par des personnes du Musée de la ville, voire des personnes extérieures qui seraient impliquées par le sujet de la vidéo. Par exemple, sur certaines vidéos, une personne du musée présente une œuvre et son contexte de restauration, et un restaurateur d’art parle de la restauration de l’œuvre. Les vidéos sont en général de durées relativement courtes, n’excédant pas cinq minutes.

Prochaines vidéos le 8 mai

Et ce format semble rencontrer un peu de succès sur certaines vidéos atteignant la « centaine de vues » Youtube, selon Lucie Sauvageot. Quant au profil des visiteurs, il se diversifie quelque peu avec ces contenus en ligne. « On a notre public, de gens qui connaissent le musée, qui nous suivent, par exemple sur les réseaux sociaux, et qui, du coup, partagent ces vidéos. [Mais] on se rend compte […] qu’on touche aussi un public qu’on ne touche pas forcément ou moins facilement d’habitude, de gens qui ne sont pas proches physiquement du musée, […], et un public plus jeune de gens qui partagent des choses sur leur commune ou leur quartier, et qui prennent le relais de la diffusion, car ça concerne vraiment ce qu’ils considèrent comme étant leur territoire », évoque la responsable de l’action culturelle et des publics.

Après bientôt un an et près d’une trentaine de vidéos, le bilan de la diffusion de ces contenus est positif en de nombreux points d’après elle. Outre la diversification des publics, « ça permet aussi de donner un autre regard sur le territoire », ou encore « de clarifier les champs d’action du musée, car les gens nous connaissent soit par l’entrée design, soit par l’entrée patrimoine et territoire, soit par l’entrée art public, mais rarement sur les trois en même temps », affirme-t-elle

« Et ça ne vient pas se concurrencer avec ce qu’on peut faire en physique, on le continuera même hors pandémie, car ça vient enrichir et ça permet de présenter les choses différemment, poursuit Lucie Sauvageot. Quand on est avec du public physiquement présent, on va aborder les choses plus en détail et [en étant] plus ciblé sur une œuvre, alors que là, ça nous permet d’aborder les choses de manière peut-être plus synthétique, mais aussi en faisant des rapprochements entre des œuvres qu’on ne peut pas toujours montrer dans une visite car elles ne sont pas forcément à proximité. »

Les visiteurs pourront, dès le 8 mai, découvrir de nouvelles vidéos. Spoil : « L’art à l’air libre » portera sur la sculpture L’Éolienne à Guyancourt, « Patrimoine et territoire » sur le quartier de la Haie Bergerie à Villepreux, et « La minute design » sur les essoreuses à salade.

CREDIT PHOTO : CAPTURE D’ECRAN YOUTUBE SQY