Depuis fin octobre, l’intention est prêtée à la commune de Chamonix (Haute-Savoie) de vouloir ravir à la colline d’Élancourt l’accueil des épreuves de VTT des Jeux olympiques de Paris 2024. Même si ces épreuves sont, depuis la candidature de Paris, prévues sur le point culminant de l’Île-de-France et que deux projets sont toujours en lice pour l’aménagement de la colline, le dossier est, d’après le journal L’Équipe, toujours en phase d’instruction. Mais la rumeur de l’intérêt de Chamonix est loin d’être du goût de Jean-Michel Fourgous (LR), président de Saint-Quentin-en-Yvelines et maire d’Élancourt, soutenu par la Région, le Département et la Fédération française de cyclisme.
« Les investissements sont lancés, les partenaires sont avec nous, les sportifs se félicitent de ce choix et Saint-Quentin-en-Yvelines a démontré sa capacité à organiser des événements sportifs de dimension internationale comme la Ryder cup, tranche Jean-Michel Fourgous, pour qui, logiquement, le VTT doit rester à Élancourt. Ce dossier a déjà été arbitré, il y a eu des visites, des commissions, des études… »
Sur le plan des investissements surtout, Jean-Michel Fourgous insiste sur tous les projets et expérimentations engagés, par et à Saint-Quentin-en-Yvelines, grâce à l’organisation de trois épreuves olympiques de cyclisme dans l’agglomération : le cyclisme sur piste au Vélodrome national, le BMX, et donc le VTT sur la colline. « Nous avons obtenu, grâce à cette synergie des trois sites, un certain nombre d’aides », indique le président de SQY.
Il évoque ainsi notamment les études en cours pour le transport semi-aérien Supraways, des expérimentations de navettes autonomes, le déblocage du dossier de commissariat d’agglomération à Élancourt, « un projet de parc floral qui relie les trois sites olympiques », les « 400 kilomètres » de pistes cyclables saint-quentinoises, ou encore l’expérimentation de la 5G au Vélodrome. « Il faut tout de suite clarifier la situation, insiste le maire d’Élancourt. Vivement qu’on passe à la phase active, ça nous a fait perdre beaucoup de temps, il ne faut pas démotiver les engagements. »
Alors que le site d’Élancourt figure depuis le début dans le dossier de candidature de Paris, Jean-Michel Fourgous enfonce le clou. « Dans le sport, il y a une éthique très forte, c’est important surtout pour des JO : il faut respecter les règles de la compétition qui a déjà eu lieu. On ne refait pas une compétition », insiste-t-il. Alors que des élus écologistes et des associations s’opposent au projet d’aménagement de la colline, l’une des problématiques du tracé de VTT à Élancourt, évoquée par plusieurs médias, est qu’il nécessiterait de couper des arbres. Un argument qui ne tient pas pour le maire d’Élancourt.
« Il n’y a pas d’arbres de valeur écologique particulière sur ce site, affirme-t-il. Je ne sais d’ailleurs pas si les petits arbres qu’il y a, il est nécessaire particulièrement de les couper. Et même s’il fallait en couper quelques-uns, ce n’est pas grave parce qu’il y a un projet de plantage d’arbres de plus haute qualité écologique qui est prévu après. » D’autant que pour le président de SQY, l’argument environnemental ne tient pas dans le cas d’un déplacement à Chamonix : « On parle beaucoup de bilan carbone donc s’il faut délocaliser des milliers de personnes à 700 kilomètres … »
Dans l’entourage de Jean-Michel Fourgous, on souligne aussi la volonté des athlètes d’être « tous ensemble pour cette grande fête » que sont les JO, et donc à proximité de Paris et du village olympique. C’était également l’un des arguments évoqués par Vincent Roger (DVD), conseiller régional en charge des JO, auprès du journal L’Équipe pour affirmer le soutien de la Région au maintien d’Élancourt. Sollicitée, la Fédération française de cyclisme, basée au Vélodrome national, nous confirme aussi souhaiter que l’épreuve reste sur la colline. Dans les colonnes du Parisien, l’Union cycliste internationale (UCI) a également défendu la colline d’Élancourt.
« C’est quelque chose qui est initié depuis longtemps, et que ce soit la Fédération française de cyclisme, l’UCI, Saint-Quentin-en-
Yvelines, le Département, la Région, tout le monde est impliqué, conclut-on du côté de l’agglomération. C’est pour ça que tous les acteurs sont mécontents d’entendre dire qu’on ne va peut être pas le faire : tout ça est travaillé depuis des années, ça fait partie du dossier de candidature, les investissements sont faits, etc. Donc changer de plan au dernier moment, ça nous paraît juste un petit peu saugrenu. » Reste désormais à attendre la validation définitive du Comité d’organisation des Jeux olympiques…
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