Le 18 janvier dernier, lors de ses vœux à la population, il annonçait sa candidature aux élections municipales de mars 2020. Il n’en sera finalement rien. Stéphane Mirambeau (SE), maire de Villepreux depuis 2008, ne briguera pas un troisième mandat à la tête de sa ville. S’il est bien de retour pour ces prochains mois de mandat – qui seront donc ses derniers à la tête de la commune –, l’édile estime que « la situation aujourd’hui n’est pas celle qui me donne envie de continuer avec les mêmes personnes voire avec d’autres ».

Il faut dire que huit mois après son annonce, la situation politique a énormément changé. Particulièrement depuis cet été. Le 14 juillet, Stéphane Mirambeau annonçait sur les réseaux sociaux sa décision de se mettre en retrait de ses fonctions de maire « pendant plusieurs mois, pour raisons médicales », s’estimant « abîmé et usé » et évoquant notamment « un burn-out larvé depuis plusieurs années mais réel aujourd’hui ». Il avait alors laissé son premier adjoint Thierry Essling (SE) le suppléer.

Quatre jours plus tard, l’AFP révélait que l’élu était visé par une enquête pour harcèlement sexuel, deux femmes ayant porté plainte contre lui pour des propos à connotation sexiste qu’il leur aurait envoyé via Messenger, la messagerie instantanée de Facebook. Des accusations, que Stéphane Mirambeau a fermement contestées dans un post Facebook du 18 juillet, confirmant en revanche sa décision de prendre du recul sur ses fonctions de maire.

Mais le 10 septembre, la mairie annonçait son retour. Contacté par La Gazette deux jours plus tard, le maire a en revanche indiqué que « quelle que soit la décision de la justice (concernant la plainte pour harcèlement sexuel, Ndlr), il est extrêmement probable que je ne me représente pas ».

Au volet judiciaire de la situation (aucune décision de justice n’a néanmoins encore été rendue, Ndlr), s’est ajouté un volet politique lorsque Sylvie Sevin-Montel, adjointe SE à la sécurité, s’est vue retirer ses délégations, comme elle l’a annoncé le 2 août sur sa page Facebook, affirmant l’avoir appris le 15 juillet.

Stéphane Mirambeau ne cite pas de nom, mais se dit victime de « calomnies » et d’une « campagne de dénigrement » que « quelques personnes » au sein de la majorité soutiennent. Pour le maire, en tout cas, c’en est trop. « J’en ai un peu marre de tout ça, soupire-t-il. Ça ne me ressemble pas, je laisse les gens à leurs petites traîtrises et leurs petites combines et calomnies. Calomnier c’est bien, proposer c’est mieux. »

S’estimant « trahi d’un côté et lâché de l’autre », il assure ne soutenir « personne » et n’avoir « envie de soutenir personne » lors des prochaines élections municipales. « Je serai le seul garant de l’équité dans cette campagne, affirme-t-il. Il est hors de question d’essayer de tirer profit de quelque chose que j’ai pu mettre en place à des fins politiques. »

Il qualifie la situation dans son équipe municipale d’« explosion en plein vol ». « Avec tous mes défauts, je fédérais quand même cette équipe, avec tous ses courants de pensées un peu différents, avance-t-il. Maintenant, il faut qu’ils se prennent en main et qu’ils se rendent compte que ce soient eux qui proposent. Pour l’instant, il n’y a pas grand-chose. »

Et d’ajouter : « à la fin du compte, en avril, il y aura une nouvelle équipe, on m’aura oublié et il faudra bien proposer des choses pour la ville. Il faudra que les gens soient à la même hauteur que ce que j’ai été depuis 12 ans, car je pense que le bilan de Stéphane Mirambeau n’est pas si mal que cela, lorsque l’on voit où était la ville quand on l’a prise il y a 12 ans et où elle en est aujourd’hui. »

Le maire a également annoncé la démission de Valérie Fernandez, adjointe chargée des affaires sociales, des séniors et de la petite enfance, et celle de Thierry Essling, lesquels n’apparaissent plus sur le trombinoscope du site internet municipal. Dans les colonnes du Parisien, Valérie Fernandez confie que sa démission et celle de Thierry Essling sont motivées « par le retour du maire aux affaires, contrairement à ce qu’il avait lui-même annoncé, alors même que ses affaires judiciaires sont en cours ». Contacté, le désormais ex-premier adjoint n’a pas répondu à nos sollicitations avant la mise sous presse de cette édition.

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