La situation politique rocambolesque à Villepreux a connu un nouveau rebondissement la semaine dernière. Tout a commencé par un post Facebook du maire, Stéphane Mirambeau (LREM dans une liste SE), le 24 novembre. « Si vous le souhaitez, je serai candidat à vos côtés aux prochaines élections municipales de mars 2020 », écrit l’édile au début de sa publication, en s’adressant aux habitants.

En septembre, il avait pourtant renoncé à se porter candidat à sa succession, après des mois tumultueux, où il s’était d’abord, mi-juillet, mis en retrait de ses fonctions de maire, avant d’être accusé de harcèlement sexuel quelques jours plus tard (une enquête est toujours en cours, Ndlr), puis de revenir aux manettes début septembre tout en annonçant qu’il ne se représenterait pas et de voir son équipe municipale se désolidariser de lui. Autant d’événements qui avaient eu raison de sa décision initiale d’être candidat, annoncée lors de ses vœux en janvier dernier.

Mais, contre toute attente, le maire a finalement changé une nouvelle fois d’avis : il briguera bien un troisième mandat. « Quand il vous arrive ce qu’il vous est arrivé au mois de juillet, vous avez une phase de repli sur soi, explique le maire. Vous accusez le coup, les gens se détournent de vous et vous regardent comme si vous étiez coupable des faits les plus graves. […] Les mois de juillet et août, c’était un truc de fou. Et arrivé au mois de septembre, vous avez envie de fuir et de tout arrêter. Mais ce n’est pas vous qui faites le choix, c’est un choix imposé par les autres. »

Et de poursuivre en taclant ses opposants : « Au bout de quelques mois, vous recouvrez vos esprits. […] Je me suis dit ‘‘la décision que j’ai prise est quand même folle, je leur fais plaisir, ils m’ont poussé à ne plus vouloir me représenter, et j’ai accepté’’. Et bien, je dis non. » Ce revirement a fortement déplu à son premier et seul adjoint Claude Bertin (SE), lequel a, via un communiqué, pointé du doigt l’engagement non-respecté par le maire de renoncer à une nouvelle candidature, et a annoncé soutenir la candidature de Jean-Baptiste Hamonic (Modem, à la tête d’une liste SE).

Le maire mènera donc la liste « Ensemble, allons plus loin », le même nom que lors de sa réélection en 2014. Une liste qui comporte pour l’instant « huit ou neuf » noms, indique l’édile, qui doit reconstituer toute une équipe après les défections dans sa majorité. « J’ai des soutiens, des personnes qui me contactent et qui sont ravies que je me représente, développe-t-il. Je rencontre des personnes qui pourraient intégrer la liste. Évidemment que je pars tard, la liste doit être faite dans trois mois. »

En cas de réélection, Stéphane Mirambeau souhaite poursuivre la politique menée depuis 12 ans, qu’il juge « responsable », « raisonnable » et qui « a fonctionné ». Et de mettre en avant son bilan, notamment économique. « Si Villepreux est indépendante financièrement, c’est grâce à moi », lance-t-il, faisant ainsi référence aux programmes immobiliers qui selon lui ont « sauvé la ville ». Le tout sans hausse de la fiscalité. « On sait très bien qu’avec moi, il n’y aura pas d’augmentation d’impôts dans les six ans », assure-t-il. « Ma crédibilité, c’est mon bilan », résume le maire.

Quatre jours après lui, c’était au tour de Sylvie Sevin-Montel d’annoncer sa candidature, elle aussi sur Facebook. La rupture politique entre l’ex-2e adjointe et Stéphane Mirambeau s’est enclenchée à la mi-juillet, lorsqu’elle s’était fait retirer ses délégations à la sécurité, à la communication et au protocole, sans justification d’après elle.

Au conseil municipal du 24 septembre, elle avait constitué son groupe, prémisse de la liste Tous pour Villepreux, qui se veut être « une vraie liste sans étiquette », pour laquelle « aucune investiture ni soutien d’aucun parti politique » n’a été demandé, insiste la candidate. « Ça ne veut pas dire que je n’ai pas d’alliés au niveau national », précise-t-elle. « Avant l’été, ce n’était pas prévu que je me représente, confie Sylvie Sevin-Montel. Suite à ce qu’il s’est passé, les cartes ont été redistribuées. J’ai pris le temps de la réflexion, vu énormément de Villepreusiens, et à force de les écouter, de les entendre, à un moment ça m’est apparu comme une évidence, il fallait que j’y aille », ajoute-t-elle.

À la tête d’une équipe comptant déjà « quasiment 30 » noms (un minimum de 33 est nécessaire, Ndlr), l’ancienne adjointe souhaite, en cas de victoire, appliquer un programme qui ne « sera pas une liste au père Noël, mais un vrai programme, ambitieux mais réaliste ». Elle aussi évoque les impôts et compte bien « ne pas augmenter la part fiscale communale ». « Je ne m’engage pas à ne pas augmenter, mais à faire le maximum pour qu’ils n’augmentent pas, tient-elle toutefois à préciser. Ça dépend de ce que va faire l’État. S’il continue à nous baisser les dotations… »

Lancée samedi sur le marché, la campagne de Tous pour Villepreux doit se poursuivre avec des ateliers publics par quartier à partir de la semaine du 9 décembre. Quatre listes se sont donc officiellement déclarées dans la commune : outre les candidatures de Stéphane Mirambeau et Sylvie Sevin-Montel, Valérie Bain (LREM à titre personnel), avait été la première à se lancer, à la tête de Agir avec vous pour Villepreux. Jean-Baptiste Hamonic lui avait emboîté le pas début octobre, avec la liste Villepreux naturellement, sur laquelle on retrouve notamment 11 élus de l’ancienne majorité.